James-Sarazin Ariane. Les Archives nationales ou la tradition de l’audace. In: La Gazette des archives, n°247, 2017-3. Marie-Paule Arnauld. La plénitude d’un métier. pp. 137-144.
Après avoir été un foyer artistique florissant, Aix-en-Provence perdit au XVIIIe siècle son pouvoir d'attraction : artistes et commanditaires locaux se tournèrent désormais vers Paris. Hyacinthe ...Rigaud (1659-1743) constitua ainsi à Aix l'un de ses plus solides réseaux de clients. Parmi les parlementaires qui posèrent pour lui, se détache la figure haute en couleurs de Gaspard de Gueidan, dont on connaît trois portraits par Rigaud. La correspondance entre les deux hommes, éditée jusqu'ici de façon très partielle, éclaire non seulement les circonstances qui entourèrent la réalisation des effigies, mais encore la façon dont l'artiste travaillait au sein de son atelier. Le lien entre le peintre et son commanditaire s'était construit sur des amitiés ou des connaissances communes, au premier rang desquelles Etienne de Lieutaud, cousin du parlementaire. Amateur d'art, celui-ci fut en quelque sorte l'agent de Rigaud dans les terres provençales, en même temps que son modèle occasionnel. À l'instar d'Etienne, Ignace, son frère cadet, confia ses traits par deux fois au pinceau de l'artiste : l'un de ces portraits, daté de 1715, perd aujourd'hui son anonymat et peut être compté au nombre des très belles toiles originales de Hyacinthe Rigaud. Im 18. Jahrhundert verlor Aix-en-Provence seine frühere Rolle als blühendes Zentrum der Künste : Die örtlichen Künstler und Auftraggeber wandten sich von nun an nach Paris. So entwickelte Hyacinthe Rigaud (1659-1743) in Aix einen seiner wichtigsten Kundenkreise. Er porträtierte verschiedene Abgeordnete des Parlaments von Aix, unter denen Gaspard de Gueidan hervorsticht, von dem wir drei Rigaud-Porträts kennen. Die bisher nur zu einem kleinen Teil edierte Korrespondenz der beiden Männer erhellt nicht nur die Umstände, unter denen diese Bilder entstanden, sondern auch die Art, wie der Künstler in seinem Atelier arbeitete. Die Beziehungen zwischen Maler und Auftraggeber hatten sich über gemeinsame Freundschaften und Bekanntschaften entwickelt, an erster Stelle über Etienne de Lieutaud, einen Vetter des Abgeordneten. Der Kunstliebhaber diente in gewisser Weise Rigaud als Agent in der Provence und saß ihm auch gelegentlich Modell. Sein jüngerer Bruder Ignace ließ sich gleichfalls zweimal von Rigaud malen : Eines dieser beiden Porträts — von 1715 — wird hier erstmals identifiziert und reiht sich nun in die Sammlung der besonders gelungenen, Hyacinthe Rigaud zuzuschreibenden Originale. Long a major artistic centre, Aix-en-Provence lost its attractiveness in the course of the eighteenth century, when both local artists and patrons turned to Paris. Thus Hyacinthe Rigaud (1659-1743) set up in Aix one of his most solid sets of connections. Among the parlementaires who sat for him, Gaspard de Gueidan cuts a forceful figure, known to us through three different portraits. The letters they exchanged, previously published only in small part, shed new light not only on the precise circumstances under which Rigaud created those pictures, but also on his workshop methods. Painter and sitter first became connected through common friends or acquaintances, first of all Etienne de Lieutaud, a cousin of the magistrate. A lover of art, Lieutaud acted as Rigaud's agent, so to speak, in Provence, and sat for him occasionally. Similarly, his younger brother Ignace twice entrusted his likeness to the painter's brush : one of these two portraits, dated 1715, as yet anonymous, may now be included in the number of Rigaud's best original works.
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Dans l'Europe du XIXe siècle, des virtualités nationales s'affirment et aspirent à une consécration étatique. Chaque instance nationale, reconnue ou émergente, voulait alors se fonder sur une ...tradition d'histoire, sur une inscription monumentale dans les annales politiques. Cette prétention de mémoire comportait des aspects archivistiques singuliers. La constitution d'archives nationales pouvait ainsi devenir un enjeu politique puissant, représenter une sorte d'attribut de la souveraineté. Les travaux des érudits et des historiens cherchaient à appuyer les écrits des poètes et des politiques. Plus trivialement, les réalités des archives, leur caractère massif ou résiduel, les nécessités de l'administration courante se conjuguaient avec la culture politique pour justifier l'érection de nouveaux lieux du savoir. Cette carte des nouveaux dépôts nationaux pouvait, ou non, se confondre avec celle des États. Chaque projet archivistique suscitait sans doute sa part de transferts, de démembrements, de destructions ou de sauvegardes de fonds d'archives. Des bâtiments médiocres ou solennels, plus ou moins fonctionnels, pouvaient être les traductions architecturales de ces choix. Des conséquences historiographiques en résultaient certainement. L'interaction des enjeux politiques et des évidences matérielles des fonds offraient sans doute plusieurs modèles possibles, selon les conjonctures propres à chaque nation. De nombreuses pistes de recherche sont donc ouvertes : rapports de la chronique archivistique et des histoires politiques nationales, comparaison avec les évolutions contemporaines des autres lieux de savoir (musées, bibliothèques), liens avec d'autres mouvements culturels, influences sur l'écriture de l'histoire et son enseignement, etc.
Introduire au sein d'un service d'archives un «service éducatif » a d'abord procédé d'une action volontariste des archivistes, avant de devenir mission légale en 1983. En tant que dépositaires des ...sources historiques, les Archives ont toujours été intimement liées à l'histoire, et donc à l'enseignement. Le premier service éducatif fut créé aux Archives nationales en 1950 et aux Archives départementales du Puy-de-Dôme en 1951. En 1985, tout le réseau départemental était couvert. Cependant, l'évolution des prises en charge politiques des archives et l'évolution des publics ont fortement influencé la nature et le contenu des services éducatifs jusqu'à les associer, voire les englober, dans des structures plus larges de type «services des publics » ou «services éducatifs et culturels ». Au terme de plus de cinquante ans de pratique en France, une typologie des actions menées ici et là peut enfin être élaborée, née de la volonté conjointe des archivistes, des enseignants et de leurs partenaires de créer une offre culturelle et pédagogique citoyenne et originale.
Archives Meet Their Public : Educational Services.
The introduction of educational services in archivai institutions was in the first instance achieved through the voluntary activity of archivists, before becoming a legal mission in 1963. As repositories of historical sources, archives have always been intimately linked to history, and therefore to education. The first educational service was created in the National Archives in 1950 and in archives departementales of Puy de Dôme in 1951. In 1985 there was a complete network in the departments. However, the evolution of the political responsibilities of archives and changes in their publics exerted a strong influence on the nature and content of educational services up to the point where they were associated with, or even absorbed into, larger structures such as 'public services' or 'educational and cultural services'. At the end of fifty years of practical experience in France, a typology of actions carried out in various places can finally be elaborated, which is the product of the joint will of archivists, teachers and their partners to create a cultural and teaching resource that is original and relevant to citizens
Dans l’esprit du marquis de Laborde, fondateur du Musée de l’histoire de France, la conservation du patrimoine écrit national était indissociable de sa présentation au public. L’organisation même des ...espaces du Musée et l’exposition des documents devaient contribuer à l’affermissement de la conscience nationale et répondre à l’enjeu démocratique de formation de la « foule intelligente », qui cherche « à profiter de ses promenades et de ses jours de liberté pour apprendre par les yeux et s’instruire en courant, n’ayant pas le temps d’étudier » (citation de Laborde, dans le prospectus annonçant la publication du catalogue du Musée des Archives de l’Empire, en 1867).