Cas clinique
: Une jeune femme de 26 ans a été traitée par chimiothérapie puis chirurgie lourde et chimiothérapie adjuvante pour un sarcome d’Ewing des tissus mous envahissant l’aile iliaque droite. ...Elle a nécessité des opioïdes forts par voie intraveineuse pendant la période de traitement, et ceux-ci ont été poursuivis plusieurs mois après, avec des effets secondaires sévères, à type de syndrome de manque, de somnolence et d’impossibilité de réinvestir la vie quotidienne. Un relais par méthadone per os a permis une levée des effets secondaires très rapide, une réinsertion familiale et professionnelle et sevrage complet en quelques mois sans reprise des douleurs.
Discussion
: Les opioïdes forts sont le traitement de référence de la douleur intense en oncologie, et le recours à la voie parentérale est justifié si le contrôle per os est insuffisant. Il est cependant impératif de revenir à une voie orale et de réduire progressivement les doses dès que l’étiologie de la douleur est contrôlée, au risque sinon d’induire des effets délétères potentiellement sévères, tant médicaux que psychosociaux.
Case report
: A 26-year-old woman, who was treated with chemotherapy, extensive surgery and adjuvant chemotherapy for an invasive soft tissue Ewing sarcoma into the iliac wing, received parenteral opioids whose administration has been extended by several months after the end of the treatment. Severe side effects occurred including withdrawal symptoms, drowsiness, and inability to fit into daily life. Switch to oral methadone rapidly removed side effects and allowed access to familial and social rehabilitation. Methadone was stopped few months later, without pain increase.
Discussion
: Strong opioids are the gold standard for moderate to severe cancer pain. Parenteral administration is an option for pain insufficiently relieved with oral administration. However, reduced doses and oral administration should be preferred once etiological management is achieved to prevent major medical and psychosocial effects.
L’objectif de cet article est de faire le point sur les cas d’abus et de dépendance relatifs à la poudre d’opium à partir des différentes données recueillies par les centres d’évaluation et ...d’information sur la pharmacodépendanceaddictovigilance. La poudre d’opium présente un potentiel d’abus/pharmacodépendance, en particulier primaire. Il apparaît donc nécessaire de surveiller la dernière spécialité à base de poudre d’opium plus fortement dosée, Izalgi®, dont la ressemblance avec Lamaline® peut induire en erreur les prescripteurs, en particulier en termes d’indications.
The aim of this publication is to review the data reported to the Centers for Evaluation and Information on Pharmacodependence-Addictovigilance concerning the abuse and dependence related to opium powder (Lamaline®, Izalgi®). Many cases of primary dependence with opium powder were reported in France. Thus, it seems important to survey these specialties, in particular Izalgi®, which contain higher dose of opium powder (25 mg Izalgi® and 10 mg Lamaline®). Unlike Lamaline®, Izalgi® is indicated only for acute pain, thus, the off-label prescription of Izalgi® should also be surveilled.
La prévention de la dépendance et du mésusage visà-vis des antalgiques en douleur chronique est devenue un challenge mondial. Si le dépistage d’un abus ou d’un détournement du médicament est ...systématique dans les structures de prise en charge de la douleur, le sevrage en antalgique n’est possible que si le patient et le médecin sont conscients de cette dépendance. Une perception mutuelle est donc nécessaire. À travers des cas cliniques de discordance de perception d’une dépendance aux antalgiques, nous aborderons les différentes problématiques rencontrées en structures douleurs et essaierons de proposer des pistes de prise en charge.
Preventing dependency and abuse of analgesics prescribed for chronic pain has become a global challenge. If systematic screening for abuse or misuse of these drugs exists in pain management structures, withdrawal from painkillers is only possible if the patient and pain specialist are aware of this dependency. It is therefore necessary to share the same perception. We will address the different problems encountered in pain structures by examining clinical cases of perceptual discrepancies regarding analgesic dependency and try to put forward some solutions for its management.
Le sevrage d’antalgique opioïde peut nécessiter le recours à un médecin spécialisé dans la prise en charge de la douleur et/ou des addictions. Cette enquête sur les modalités de sevrage de la ...codéine, du tramadol et de la poudre d’opium a mis en évidence des différences de pratique des médecins selon leur spécialité. La diminution des doses était plus rapide pour les patients douloureux consultant un algologue. Dans leur ensemble, les résultats obtenus devraient aider à l’élaboration de recommandations sur les modalités de sevrage des antalgiques opioïdes.
Opioid analgesic withdrawal may require to consult a pain and/or addiction specialist. This survey investigating the modalities of withdrawal of codeine, tramadol and opium powder has revealed differences in physicians’ practice, depending on their specialty. The decrease in doses was quicker for painful patients who are consulting a pain physician. Overall, the results obtained should help for recommendations on the withdrawal modalities of opioid analgesics, according to the patient characteristics.
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46.
La douleur psychologique Jollant, F.; Olié, E.
Douleur et analgésie,
10/2018, Volume:
31, Issue:
3
Journal Article
Peer reviewed
La douleur psychologique fait partie de l’expérience humaine. Toutefois, elle prend parfois un caractère pathologique — par son intensité, sa durée ou les processus cognitifs associés — qui augmente ...notamment le risque d’idées suicidaires et de passage à l’acte. Sa définition reste l’objet de débats. Plusieurs échelles ont en outre été développées pour améliorer sa mesure. Des études récentes, notamment de neuro-imagerie en contexte social, suggèrent l’implication d’un réseau cérébral, incluant le cortex cingulaire antérieur et l’insula antérieure, qui chevauche partiellement les circuits de la douleur physique. En outre, le système opiacé pourrait jouer un rôle dans la modulation de la douleur psychologique. Des travaux récents pointent également vers le système inflammatoire dans une relation bidirectionnelle avec la douleur psychologique. La douleur sociale, forme particulière de douleur psychologique, pourrait ainsi représenter un système d’alarme lors de la menace de déconnexion sociale, processus mettant en jeu la survie de l’individu. Récemment, plusieurs études préliminaires en attente de réplication suggèrent des pistes de traitement spécifique de la douleur psychologique, incluant la buprénorphine, le paracétamol ou la stimulation cérébrale.
Addiction avec opiacés : le rôle du pharmacien Chevalier, Catherine; Nguyen, André; Nougier, Isabelle ...
Actualités pharmaceutiques,
March 2015, 2015-03-00, Volume:
54, Issue:
544
Journal Article
Peer reviewed
Jusqu’au milieu des années 1980, l’addiction aux opiacés a représenté la cible de l’action publique en matière de toxicomanie. Dix ans plus tard, les traitements de substitution sont apparus en ...France, délivrés dans les pharmacies d’officine, avec un objectif initial, le sevrage, qui a depuis laissé place à des préoccupations intéressant la santé globale. Ainsi, l’accompagnement du patient prend une part importante dans la prise en charge. Le pharmacien en est un acteur clé qui peut intervenir dans les domaines de la prévention, du dépistage, des soins, mais aussi de la réduction des risques.
Until the middle of the 1980s, addiction to opiates was the main target of public drug addiction actions. Ten years later, replacement therapies appeared in France, dispensed in community pharmacies, with an initial objective of withdrawal, which has since evolved into an approach taking into account the patient's global health. Providing support for the patient represents a significant part of the treatment. The pharmacist is a key player in this treatment, with an important role to play in the areas of prevention, screening, care, as well as the reduction of risks.
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Les antalgiques, antipyrétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens représentent la seconde cause d’hypersensibilité présumée et prouvée aux médicaments et une importante cause d’anaphylaxie ...médicamenteuse. Le but de cette étude rétrospective a été d’analyser les caractéristiques épidémiologiques, démographiques et cliniques des cas d’anaphylaxie à ces médicaments déclarés au Réseau français d’Allergo-Vigilance entre 2002 et 2020, et de les comparer aux données correspondantes de la pharmacovigilance française et de la littérature nationale et internationale. Cent-quatorze déclarations ont été recensées, un nombre très faible par rapport aux déclarations en pharmacovigilance (1498), du fait d’un nombre faible et variable de déclarants. Malgré le caractère inhomogène des déclarations (antécédents des patients, facteurs de risque et facteurs favorisants, modalités des bilans) et le faible nombre de déclarations, nos résultats sont sensiblement identiques à ceux des publications nationales et internationales en confirmant que ces médicaments sont la 2e cause d’anaphylaxie médicamenteuse, faisant souvent suite à une automédication, notamment par le paracétamol et l’ibuprofène. Ils confirment aussi l’influence de l’âge (adultes>enfants) et qu’une atopie personnelle représente un facteur de risque d’hypersensibilité allergique, ainsi qu’une prise en charge initiale sous-optimale, notamment en ce qui concerne l’usage de l’adrénaline. Ils suggèrent que, chez l’enfant, les réactions d’hypersensibilité allergique seraient plus fréquentes que chez les adultes, chez lesquels prédominent les hypersensibilités non allergiques. Enfin, ils confirment que le diagnostic repose essentiellement sur une histoire clinique évocatrice et/ou sur les tests de provocation, les tests cutanés, les dosages d’IgE sériques spécifiques et les tests d’activation des basophiles ayant une faible valeur diagnostique.
Non-opioid analgesics, antipyretics and non-steroidal anti-inflammatory drugs are the second cause of drug hypersensitivity and a major cause of drug-induced anaphylaxis. In this retrospective study, we analyzed epidemiological, demographic and clinical characteristics of the cases of anaphylaxis induced by these drugs and collected by the French Allergy-Vigilance Network (RAV) from 2002 to 2020 and compared our results with those of Pharmacovigilance, French and international data. One hundred and fourteen cases were collected. This number is very low, as compared with the French Pharmacovigilance data (1498), due to a low number of allergists who reported these cases to the RAV. Although the documentation of cases was not homogeneous (patient's medical history, risk factors, allergological work-up), our results are nearly similar to those of the French and international data. They confirm that these drugs are the second cause of drug-induced anaphylaxis, often secondary to self-medication with paracetamol and ibuprofen. They also confirm that hypersensitivity to these drugs is more frequent in adults than in children, that a personal atopy is a risk factor for allergic hypersensitivity, and that anaphylactic reactions are undertreated (underuse of epinephrine). They also suggest that reactions due to allergic hypersensitivity are more frequent in children than in adults. Finally, our results confirm that the diagnostic value of skin tests, specific IgE determinations and basophil activation tests is low, and that diagnosis of HS to these drugs is mainly based on a suggestive clinical history and/or provocation tests.
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