RésuméDans l’histoire du sport français, Micheline Ostermeyer apparaît comme une figure atypique : aux JO de Londres, en 1948, elle est triple médaillée olympique en poids, disque et hauteur en même ...temps qu’elle entame une carrière internationale de pianiste virtuose. Par cette alliance de deux excellences dans des domaines éloignés d’un point de vue socio-culturel, celui de la « haute culture » (la musique, notamment le piano) et celui de la culture « populaire » (le sport et plus encore l’athlétisme), cette femme suscite notre étonnement parce qu’elle incarne et rend visible une « dissonance culturelle ». De ce point de vue, l’ouvrage récent de B. Lahire ( La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi , publié en 2004) invite à une lecture renouvelée de cette trajectoire. L’approche biographique menée s’appuie sur des matériaux biographiques « primaires » (récits de vie rétrospectifs ; revues de presse et photographies rassemblés dans « Bobards ») et secondaires (la biographie de M. Bloit (1996) et le film réalisé par P. Simonet). Nous montrerons que le parcours de cette femme athlète virtuose peut être analysé comme une dissonance culturelle qui s’est construite sous l’influence d’une « éducation nouvelle » caractéristique des fractions aisées de la société française du début du siècle et grâce à la coïncidence géographique (parisienne) des élites culturelles.
Le groupe de travail sur l’enseignement supérieur (GTES) est un réseau d’échanges et de production sur les parcours de formation et d’insertion des inscrits dans l’enseignement supérieur. Il réunit ...des chargé·es d’études du Céreq, des chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es, des représentant·es de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), des observatoires universitaires et régionaux et des membres de services du MESRI (DGESIP et SIES). Le thème Enseignement supérieur et insertion, nouvelles répartitions des publics a guidé les réflexions et travaux du groupe, dont les résultats sont restitués dans trois ouvrages. Cet ouvrage rassemble des travaux relatifs à la place des femmes dans l’enseignement supérieur. Alors qu’elles sont désormais plus diplômées que les hommes, des ségrégations perdurent dans certaines formations et diplômes où la mixité semble à la peine. À partir de données d’enquêtes de terrain ou administratives, les contributions s’attardent sur les parcours des bachelières scientifiques, d’étudiantes en STAPS, de doctorantes et de femmes en reprises d’études. Les résultats et analyses révèlent que la conciliation des temps sociaux (privés et professionnels), l’accès aux métiers et carrières afférents aux diplômes, les conditions d’études dans des filières où les hommes sont majoritaires conditionnent encore fortement les cursus post-baccalauréat des femmes.
À l’issue d’une formation en STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), les femmes valorisent-elles de la même manière que leurs homologues masculins leurs diplômes sur le ...marché du travail sportif ? Les parcours de formation et d’insertion professionnelle des étudiantes de cette filière apparaissent à première vue « à la hauteur » de ceux des étudiants, mais au prix d’une sur-dotation scolaire, sociale (par les mères) et d’un « travail anticipé et invisible ». Toutefois, sans être pénalisées, ces jeunes femmes qui ont investi une filière universitaire liée aux métiers du sport, un espace historiquement masculin, ne semblent pas vraiment profiter de cette « inversion du genre ».
La surreprésentation des femmes parmi la population étudiante (56 % en 2020) devenue presque banale aujourd’hui, ne saurait faire oublier que leur présence dans l’enseignement supérieur reste marquée ...par l’histoire d’une féminisation tardive et inégale en fonction des secteurs et par le poids des normes sociales de genre qui pèsent à tous les niveaux de l’école. Actuellement encore, la forte ségrégation sexuée de l’enseignement supérieur reflète les profondes disparités entre hommes et femmes...
Des bacheliers professionnels déjouent les statistiques en s’orientant vers l’université. Cet article souligne le poids des engagements sportifs sur des parcours vers l’enseignement supérieur, les ...(dés)orientant vers des études en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). Loin d’être dans l’illusion notamment d’une possible conversion de compétences sportives en réussite académique, ces bacheliers atypiques évoquent très largement leur orientation risquée et/ou osée. Ces jeunes, qui tentent d’échapper au destin social associé à leur baccalauréat, sont toutefois animés par une autre croyance tenace, celle de l’importance de la « motivation ».
Les XXVIIèmes journées du longitudinal (JDL) proposent d’éclairer les carrières scolaires et professionnelles contemporaines. Elles visent à questionner l’articulation entre choix individuels et ...structures sociales, actualiser les connaissances sur ce champ de recherche et discuter des nouvelles perspectives ouvertes par les avancées méthodologiques que ce champ a connu depuis les années 2000. Les contributions présentées dans cet ouvrage permettent ainsi de mieux comprendre les ruptures et les continuités des trajectoires, au regard notamment de l’impact des crises, d’analyser les différentes étapes de la carrière du point de vue des individus et des contraintes du marché du travail, à travers une diversité d’approches : articulation de méthodes quantitatives habituellement cloisonnées, de méthodes quantitatives et qualitatives ou encore l’utilisation de nouvelles sources de données (big data). Ces journées sont organisées par le laboratoire PACTE (UMR 5194, IEP-CNRS-Université Grenoble Alpes), centre associé du Céreq, avec la participation du laboratoire LaRAC (EA 602, Université Grenoble Alpes). Chaque année, les JDL, organisées par le Céreq ou un de ses centres associés, réunissent des chercheurs et chercheuses autour d’une problématique inscrite dans une approche longitudinale de l’analyse de la relation formation-emploi. Les actes des rencontres sont édités tous les ans par le Céreq.
La massification de l’accès à l’enseignement supérieur s’accompagne d’une diversification des publics estudiantins et de leurs parcours. Cette nouvelle donne fait surgir de nouveaux enjeux ...scientifiques à relever pour prendre en compte les différentes formes de vulnérabilité et lutter contre les inégalités. Le type de baccalauréat, les diplômes intermédiaires, les stages en cours d’étude, l’apprentissage... sont autant de composantes qui redessinent les parcours et influent sur les premières années de vie active. Comment se répartissent les jeunes dans ces nouveaux parcours en formation initiale ? Quels en sont les effets sur l’insertion et le rapport au travail ? La diversification des parcours s’observe aussi chez les adultes en formation post-scolaire, lors de reprises d’études de plus en plus fréquentes pour celles et ceux n’ayant pas poursuivi leurs études ou validé un diplôme de l’enseignement supérieur. Comment est repéré ce public dans les universités ? Dans quelles conditions s’opèrent ces reprises d’études ? Quelle place occupent-elles dans les trajectoires personnelles et professionnelles ? Les 13 contributions regroupées dans cet ouvrage mettent en évidence de nouveaux parcours dans l’enseignement supérieur et leurs liens avec les inégalités. Chacune est issue des travaux du groupe de travail sur l’enseignement supérieur (GTES) du Céreq.