This ego-history of a social historian of physical education and sport proposes to return to the creation and origin of a taste for biography: family socialization structured by the marriage of a ...double opposition (between art and sport; between letters and sciences) and governed by a central educational principle: "movement to stretch." Then it traces the influence of university socialization on the development of an intellectual sensitivity that gradually focuses on gender inequalities in the field of physical education and sport, with a focus that gradually shifts toward strategies deployed by women whose power to act in male territory is constrained.
Sportives de haut niveau tout en étant enseignantes d'éducation physique et sportive dans la France du second XXe siècle, les 102 femmes de notre corpus illustrent des formes inhabituelles ...d'articulation de temps sociaux, en particulier lorsqu'elles sont mères de famille. Leurs parcours se sont déployés dans des conditions sociales et familiales astreignantes, conformément à la logique française de production des élites sportives et sans être systématiquement accompagnés d'une transformation de la répartition des tâches et des rôles dans les couples. Ils apparaissent ainsi beaucoup moins « protégés » que ce que la mémoire des sportifs et sportives laisse supposer.
In a society where the politics of life is geared toward maximizing the physical and psychological dimensions of human capital to ensure economic growth, France’s Inspectorate for Youth and Sports ...played a key role in disseminating a new mode of governance of bodies and youth—a form of self-governance based on the rising neoliberal values that emerged during the period of the Trente Glorieuses. Representing a tiny minority in an essentially male bastion, a small number of women, cherry-picked for their expertise and effectiveness as inspectors, came to play a vital role in a new mode of youth governance aimed, against a backdrop of social control, at encouraging young people to assume greater self-responsibility and to take ownership of their physical education and activities. Guided by research in the human and social sciences as a basis for rethinking how physical education is taught in schools, women may be seen as key contributors to the emergence of a new ethos designed to develop the ability of French youth to adapt to the social and economic transformation of capitalist society by appealing to the psyche (superego) and self-regulation. Despite promoting a “differentialist feminism”.
Cette contribution se propose de mettre au jour la conquête, au début des années 1960, d’une citadelle masculine : l’inspection Jeunesse et Sports (en 1964) puis l’Inspection pédagogique en charge de ...l’éducation physique et sportive (en 1976). D’origine populaire et professeure d’EPS de la ville de Paris, Lilyane Forestier présente un parcours a priori peu probable et pourtant… En se créant et en saisissant des opportunités, tout en développant des « stratégies de genre », elle parvient à gravir les échelons et à défendre une conception de l’EPS qui, présentée parfois comme à contre-courant, contribue d’une certaine façon à prolonger une vision différentialiste des individus. En ayant conquis une bonne partie de la citadelle masculine de l’inspection, elle a acquis un niveau de liberté vécue par l’inspectrice comme une grande autonomie. Mais cette apparente autonomie constitue aussi une forme de pouvoir qui, au final, permet d’exercer une forme de domination, notamment en matière de hiérarchie entre les sexes. Figure de l’inspection admise à la retraite en 1991, elle reste aux portes d’une Inspection Générale dont Yvonne Surrel, première femme nommée en son sein en 1961, s’est retirée en 1977, pour partir à la retraite.
Au vu de la finalité de leur diplôme, les bacheliers professionnels peuvent paraître, aux yeux de tout à chacun, ne pas être à leur place en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Stigmatisés ...par un parcours dans le secondaire professionnel, ils semblent fragilisés au vu de leur profil social et surtout scolaire, en raison de son décalage avec les contenus de l’enseignement supérieur long. Pourtant, quelques-uns s’aventurent vers cette formation d’élites. Entretiens semi-directifs à l’appui, l’enjeu est de présenter les points de vue de ces jeunes considérés comme des acteurs en quête de sens dans leurs études, cherchant à mettre en cohérence leurs parcours, leurs expériences et leurs attentes. Conscients des obstacles à franchir mais sans se percevoir comme vulnérables, ces bacheliers acceptent les risques d’une telle orientation atypique : la CPGE représente l’espoir d’échapper au destin associé à la filière professionnelle qu’ils disent pourtant avoir appréciée.
À l’issue d’une formation en STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), les femmes valorisent-elles de la même manière que leurs homologues masculins leurs diplômes sur le ...marché du travail sportif ? Les parcours de formation et d’insertion professionnelle des étudiantes de cette filière apparaissent à première vue « à la hauteur » de ceux des étudiants, mais au prix d’une sur-dotation scolaire, sociale (par les mères) et d’un « travail anticipé et invisible ». Toutefois, sans être pénalisées, ces jeunes femmes qui ont investi une filière universitaire liée aux métiers du sport, un espace historiquement masculin, ne semblent pas vraiment profiter de cette « inversion du genre ».
Cet article vise à identifier le rôle de Michel Bernard dans le « moment 68 » de l’éducation physique, tel qu’il se prépare dès le début des années 1960 à l’ENSEP « jeunes gens » et tel qu’il se ...prolonge jusqu’au cœur des années 1970. En retraçant la singularité de son parcours intellectuel, à la croisée de lectures, de rencontres et de conditions d’enseignement de la philosophie, la biographie herméneutique ici proposée a pour ambition d’éclairer les transformations collectives qui s’opèrent autour des représentations du corps et des projets d’émancipation qui caractérisent ce « moment » particulier (Dosse, 2005). Grâce à une série de témoignages croisés recueillis auprès de l’intéressé et de quelques-uns de ses étudiants de l’ENSEP, Michel Bernard apparaît comme un initiateur-passeur décisif pour la « génération de 68 » de l’éducation physique. Son ultime implication dans cet univers, qui débouche sur la direction d’un ouvrage collectif intitulé Quelles pratiques corporelles maintenant ? en 1978, constitue d’ailleurs probablement la fin du « moment 68 » pour cette discipline scolaire qu’est l’Éducation Physique et Sportive.
Au vu de la finalité de leur diplôme, les bacheliers professionnels peuvent paraître, aux yeux de tout à chacun, ne pas être à leur place en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Stigmatisés ...par un parcours dans le secondaire professionnel, ils semblent fragilisés au vu de leur profil social et surtout scolaire, en raison de son décalage avec les contenus de l’enseignement supérieur long. Pourtant, quelques-uns s’aventurent vers cette formation d’élites. Entretiens semi-directifs à l’appui, l’enjeu est de présenter les points de vue de ces jeunes considérés comme des acteurs en quête de sens dans leurs études, cherchant à mettre en cohérence leurs parcours, leurs expériences et leurs attentes. Conscients des obstacles à franchir mais sans se percevoir comme vulnérables, ces bacheliers acceptent les risques d’une telle orientation atypique : la CPGE représente l’espoir d’échapper au destin associé à la filière professionnelle qu’ils disent pourtant avoir appréciée.
Given the purpose of their degree, vocational secondary education graduates do not generally seem to belong to the preparatory class leading to “Grandes Écoles” (CPGE). Stigmatised by a vocational track, they appear weak, because their social and school profile does not match with the content of the long programmes of higher education. However some of them venture into these programmes for elites. On the basis of semi-direct interviews, we attempt at presenting their standpoint, as they look for meaningful higher education and try to align their school career, their experiences and their expectations. Aware of the obstacles but without seeing themselves as vulnerable, these vocational baccalauréat holders accept the risks of such an unusual orientation in higher education: the CPGE represents the hope of escaping the destiny associated with the vocational track that they have appreciated.