Cet article analyse les représentations sociolinguistiques que révèle le discours sur les réseaux sociaux des internautes opposés au modèle scolaire de conjonction, afin de mesurer leur impact sur la ...politique éducative de la Generalitat et sur le dit modèle. Bien que celui-ci ait globalement fait consensus, des associations de défense du castillan et contre l'immersion ont parallèlement émergé. Leur activité sur les réseaux sociaux offre aux internautes l'opportunité de nourrir les discussions qu'elles engagent sur leurs comptes. Les commentaires souvent hostiles à l'immersion affichent des représentations et idéologies linguistiques consacrant la suprématie de la langue castillane, inspirées par la doxa du nationalisme linguistique espagnol. Ces représentations défavorables ont généré un activisme destiné à mettre fin à l'immersion mais qui est resté sans effet sur la politique éducative de la Generalitat. Malgré son attitude défensive reposant sur l'action juridique et celle des acteurs sociaux favorables à la conjonction, ce modèle éducatif, potentiellement victime de rapports de force inégaux et de discours biaisés dans un espace médiatique globalisé, risque de devoir évoluer.
Pour la sociolinguistique, l’Espagne actuelle constitue, à nos portes, l’un des terrains d’analyse parmi les plus fructueux en matière de plurilinguisme. L’« État des Autonomies » peut, selon toute ...apparence, être considéré comme une réussite de la gestion politique du multilinguisme. Cependant, un examen plus détaillé conduit à tempérer cette impression première. La thèse envisage les politiques linguistiques menées dans le domaine de l’éducation dans trois « Communautés autonomes » d’Espagn...
Le nom des langues, en tant que révélateur des représentations qui les affectent, révèle des relations difficiles de la Communauté autonome aragonaise avec deux de seslangues, l’aragonais et le ...catalan. Il s’agit d’un conflit autour du nom de ces deux langues qui n’est pas strictement interne mais fait intervenir la Communauté autonomevoisine de Catalogne dont le catalan est la langue propre. Mais c’est finalement l’État central qui est à la source de ce conflit en intervenant indirectement pour démanteler lapolitique de normalisation catalane.
Le modèle d’autonomie sociopolitique, culturelle et linguistique qu’est, vue de l’extérieur, la Catalogne, « nation sans état » arc-boutée contre l’Espagne à laquelle elle inspire toujours défiance, ...est aujourd’hui en proie au doute. À vingt-trois ans de stabilité politique incarnée par Jordi Pujol, ont succédé depuis 2003 des coalitions incertaines ; après avoir assis la normalisation linguistique dans le cadre espagnol, comment faire face à la mondialisation, qui désormais menace les acquis, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, du fait de l’immigration ? Sous différents angles, sept études - autant de regards croisés - tentent de mettre en évidence les enjeux et les défi s de la Catalogne en ce début de siècle.
Après plus de trente ans de démocratie, l’État des autonomies en Espagne se trouve à un tournant décisif de son histoire, marquée par la revendication du droit à l’autodétermination pour la ...Catalogne. Pour en comprendre l’évolution, nous évoquerons les différentes étapes de la radicalisation du conflit politique depuis 1978 entre la Catalogne et l’état central, puis l’impact de la crise économique sur la radicalisation du conflit politique. Nous envisagerons finalement l’avenir de l’État des autonomies.
El llibre que aquí us presentem vol ser un homenatge al professor i investigador Christian Lagarde. En general, els homenatges es fan a persones que s’ho mereixen i, en aquest cas, ningú posa en ...dubte que Christian Lagarde s’ho mereix i de bon tros.
« Écrire en situation bilingue », c’est aussi bien pratiquer le « bilinguisme d’écriture » (qui relève du choix du seul individu) que « écrire en situation diglossique » (c’est-à-dire de l’inégalité ...socialisée des langues), mais c’est de toute manière œuvrer sur l’hétérogène, alors que les institutions du monde (entre autre la/les littérature/s) se prétendent homogènes. La thématique est envisagée sous trois modalités complémentaires : le « choix » d’une langue d’écriture (choisit-on ? en fonction de quoi ?) ; les stratégies d’écriture bilingue (comment intégrer à un texte deux langues ou plus ?) ; la problématique de la réception (édition, lectorat : quelle diffusion, quel retour, en fonction des choix opérés ?). Le propos est ici, par delà la diversité des terrains et des individus, de tenter de repérer les récurrences, voire les invariants dans la production et la réception de fictions narratives et poétiques. Des Mapuche du Chili aux Chicanos des États-Unis, en passant par l’Argentine et ses élites, par le Paraguay bilingue, ou par les Antilles créolisées ; de l’Algérie et de Tanger à Madagascar, en passant par le Mali ou l’Angola ; des territoires de langue occitane et des Catalognes du nord et du sud, jusqu’en Galice, en passant par le Pays Basque, près d’une vingtaine de langues, écrites ou confinées dans l’oralité, véhiculaires ou vernaculaires, dominantes et dominées, mais méritant toutes le label de « langues de culture », se rencontrent, s’unissent et se télescopent dans le texte de création littéraire, optant pour mimer les conditions sociolinguistiques du réel environnant ou bien pour introduire le lecteur dans un univers imaginaire et fantasmé. Les deux volumes édités se complètent : le volume 1 regroupe 38 textes de communications ; le volume 2, 16 interventions au cours de 3 tables rondes, prononcées au cours du colloque qui s’est tenu à l’Université de Perpignan les 20, 21 et 22 mars 2003.