In 2012, the fiftieth anniversary of Algerian independence, Algerian national institutions invested heavily in organizing and promoting cultural and scientific events. Many of the actors complained ...of a cultural policy characterized by a certain hegemonic willfulness supported by a cash economy, a combination which both emasculates civil society and undermines freedom of expression in favor of a unique ideological discourse. Despite extensive civil society avoidance, one cannot deny that there exists a significant gap between Algerians and their national institutional culture.
Non loin de Constantine (Algérie) s’élève un mausolée d’époque libyque appelé Soumaâ du Khroub (« Tour du Khroub ») ou « Tombeau de Massinissa », en référence au célèbre roi numide (202-148 aC). Le ...présent article retrace les différentes étapes de la patrimonialisation de cet édifice, et examine comment le fait d’associer un édifice à la mémoire d’un personnage historique joue dans ce processus. En effet, c’est au moment des campagnes scientifiques qui accompagnent l’armée de conquête française que la Soumaâ est répertoriée, décrite et représentée comme objet de patrimoine et ce sont des savants français qui formuleront les premiers l’hypothèse de son attribution à Massinissa, au début du xxe siècle. Après l’indépendance, les spécialistes écarteront cette possibilité, mais les institutions et les médias algériens continuent de la désigner sous le nom de « Tombeau de Massinissa ». Et c’est autour de cette mémoire, en contradiction avec le « regard savant » que se construit la cohérence du site actuel, dont la dernière partie vise à mesurer le degré de patrimonialisation.
La présente chronique fait suite aux bibliographies parues sous les signatures de J. Desanges et S. Lancel, d’abord dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne (I, 1962-1965, à III, 1968, pour les ...publications des années 1961 à 1966), et ensuite en fascicules séparés (de IV, 1970, pour 1967, à XIX, 1989, pour les années 1984 et 1985). Cette entreprise a été poursuivie, à la demande de J. Desanges et de S. Lancel, par Y. Le Bohec, avec la collaboration de J.-M. Lassère, à partir du fasc. XX, 1991, pour les publications de l'année 1986, jusqu’à XXX, 2001, pour 1996. J.-M. Lassère et Y. Le Bohec ont également publié, en 1998, à l’ÉFR, un volume indépendant, Bibliographie analytique de l’Afrique antique, Index des fascicules I (1962-1963) à XXVII (1993). Puis J. Debergh a rejoint Y. Le Bohec à partir de XXXII, 1998, en 2003 jusqu’à XXXVIII, 2004, en 2011. Ces derniers nous ont associées à la publication des fascicules XXXVII (2003), 2009 et XXXVIII (2004), 2011, puis nous ont demandé d’assurer la publication de la BAAA à partir de 2012 (fasc. XXXIX, 2005). Depuis 2014 (fasc. XLII, 2008), nous avons associé à notre tour Lluís Pons Pujol au titre de collaborateur, et depuis 2017 (fasc. XLV, 2011), l’équipe s’est enrichie de nouveaux collaborateurs, Laurent Callegarin, Mathilde Cazeaux, Elsa Rocca, remplacée cette année par Hernán González Bordas, Thomas Villey et Stéphanie Guédon. Depuis le volume XLVI (2012), 2018, celle-ci fait désormais partie des rédacteurs.
Ce volume de la B.A.A.A. permet de rattraper plusieurs lacunes des deux volumes antérieurs puisque le travail de notre équipe a repris plus aisément avec la fin de la crise sanitaire. Nous observons ...cette année l’abondance des travaux de géographie historique, en particulier ceux qui sont à la croisée des sources pour identifier les peuples et les cités d’Afrique. Nous déplorons comme chaque année le nombre très faible des publications de numismatique, alors même que la documentation est abondante et les réserves des musées maghrébins très riches. Nous plaidons pour que leur accès aux chercheurs de toute origine soit facilité, au nom de l’intérêt scientifique général.
Pour l’année 2012, cinquantième anniversaire de l’indépendance, les institutions officielles algériennes ont investi des sommes colossales dans un grand nombre de manifestations culturelles ou ...scientifiques. Cependant, bon nombre d’acteurs dénoncent une politique culturelle caractérisée par un volontarisme hégémonique soutenu par l’économie de rente, qui tient à l’écart la société civile et bride la liberté d’expression au profit d’un discours idéologique univoque. Et si maintes stratégies de contournement sont mises en œuvre, force est de constater une rupture considérable entre les Algériens et la culture institutionnelle.
La Bibliographie analytique de l'Afrique antique fait suite aux bibliographies parues sous les signatures de J. Desanges et S. Lancel, d’abord dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne (I, 1962-1965, ...à III, 1968, pour les publications des années 1961 à 1966), et ensuite en fascicules séparés (de IV, 1970, pour 1967, à XIX, 1989, pour les années 1984 et 1985). Cette entreprise a été poursuivie, à la demande de J. Desanges et de S. Lancel, par Y. Le Bohec, avec la collaboration de J.-M. Lassère, à partir du fascicule XX, 1991, pour les publications de l'année 1986, jusqu’à XXX, 2001, pour 1996. J.-M. Lassère et Y. Le Bohec ont également publié, en 1998, à l’ÉFR, un volume indépendant, Bibliographie analytique de l’Afrique antique, Index des fascicules I (1962-1963) à XXVII (1993). Puis J. Debergh a rejoint Y. Le Bohec à partir de XXXII, 1998, en 2003 jusqu’à XXXVIII, 2004, en 2011. Ces derniers nous ont associées à la publication des fascicules XXXVII (2003), 2009 et XXXVIII (2004), 2011, puis nous ont demandé d’assurer la publication de la B.A.A.A. à partir de 2012 (fascicule XXXIX, 2005). Depuis 2014 (fascicule XLII, 2008), nous avons associé à notre tour L. Pons Pujol au titre de collaborateur, et depuis 2017 (fascicule XLV, 2011), l’équipe s’est enrichie de nouveaux collaborateurs, Mathilde Cazeaux, Elsa Rocca, Thomas Villey et Stéphanie Guédon. Depuis le volume XLVI (2012), 2018, celle-ci fait désormais partie des rédacteurs.
Massinissa est un personnage historique qui régna sur la Numidie entre 201 et 148 avant notre ère. Allié de Rome durant la deuxième guerre punique, il contribua à l’écrasement de Carthage. Ce ...roi ressort comme le premier « grand homme » de l’histoire de l’Afrique du Nord, dans l’historiographie ancienne que nous avons conservée (nous ne savons rien de l’historiographie punique ni libyque), mais aussi dans l’historiographie contemporaine des pays du Maghreb. Selon les auteurs grecs et romains, il aurait été doté de qualités exceptionnelles, et c’est à lui que reviendrait la gloire d’avoir le premier constitué un État numide unifié. Il est le sujet de nombreux exempla, de l’époque classique jusqu’au Moyen-Âge. À la fin de la période médiévale, on observe, en Europe, un transfert générique : Massinissa, délaissé par les genres savants, devient une source d’inspiration pour les poètes. Pendant la même période, le roi numide disparaît de la tradition savante nord-africaine, et sans doute également de la tradition populaire orale, jusqu’à la colonisation de l’Afrique du Nord par les Français.Mon étude s’inscrit dans le temps long, puisqu’elle retrace le parcours de Massinissa dans l’Antiquité et au fil de sa redécouverte par les historiens de la France coloniale et de sa récupération par les historiens des mouvements nationalistes algériens. Avec la conquête de l’Algérie à partir de 1830, le discours colonial instaure la figure de Massinissa en tant que figure de référence de la région. Les institutions cherchant dans l’histoire de la mainmise progressive de Rome sur l’Afrique du Nord un précédent, c’est-à-dire à la fois une légitimation et une expérience utile pour guider leur action, Massinissa suscite bien entendu un fort intérêt, puisqu’il est présenté par les auteurs classiques, dont les historiens de l’époque sont pétris, comme l’allié très fidèle, voire le client de Rome. Cependant, il serait caricatural de penser que tous les historiens de la période coloniale se sont conformés sans nuance à cette idéologie, et l’étude précise de différents ouvrages montrent au contraire comment cette historiographie coloniale a pu ouvrir la voie à une récupération nationaliste du personnage, en posant un regard critique sur les sources anciennes.Les mouvements nationalistes se sont emparés à leur tour du personnage. Massinissa, premier habitant de l’Algérie dont le nom ait retenti au-delà des mers et par-delà les siècles, était un candidat évident au « panthéon » de héros nationaux que les intellectuels algériens se sont efforcés de mettre en place pour créer un sentiment d’appartenance nationale dans les premières décennies du XXe siècle. Et cela, d’autant plus que les rois numides furent les derniers souverains autochtones avant des siècles de domination étrangère. Il fallait alors affronter certains paradoxes : se réapproprier, ou plutôt s’approprier une histoire modelée par les colonisateurs d’hier et ceux d’aujourd’hui, valoriser un héros encensé par l’ennemi, et enfin ménager une place à un Berbère polythéiste, à rebours de l’arabo-islamisme des discours identitaires majoritaires.Ce travail replace chacune des représentations de Massinissa dans son contexte historique et idéologique ainsi que dans les codes propres à sa nature ou à son genre littéraire, de façon à repérer les filtres qui ont infléchi son élaboration et à mieux comprendre l’orientation qui en résulte. Sources littéraires, archéologiques, épigraphiques et numismatiques seront également analysées en tant que pratiques discursives, et l’on s’attachera à retracer la généalogie de ces représentations.
Massinissa is a historical figure who reigned over Numidia between 201 and 148 BCE. An ally of Rome during the Second Punic War, he contributed to the annihilation of Carthage. This king appears as the first «great man» of the history of North Africa, within the ancient historiography which has been preserved (we know nothing of the ancient Punic or Libyan historiography), but also in contemporary historiography from countries of the Maghreb. According to Greek and Roman authors, he was endowed with exceptional qualities, and to him goes the glory of having first constituted a unified Numidian State. He is the subject of many exempla, from the classical period until Middle Ages. At the end of the medieval period, we observe, in Europe, a generic transfer: Massinissa, neglected by scholars, becomes a source of inspiration for poets. During the same period, the Numidian king disappears from the North African scholarly tradition, and no doubt also from the oral folk tradition, until the colonization of North Africa by the French.My study covers a long time period, since it retraces the path of Massinissa in Antiquity and follows the thread of its rediscovery by historians of colonial France and appropriation by historians of nationalist movements in Algeria. With the conquest of Algeria starting from 1830, the colonial discourse establishes the figure of Massinissa as a reference figure for the region. The institutions seeking a precedent in the history of Rome's gradual stranglehold over North Africa, that is both a legitimacy and a useful experience to guide their action, Massinissa aroused of course a strong interest since classical authors, whom historians of the time were steeped in, present him as a very loyal ally, even the client of Rome. However, it would be caricatural to believe that every single historian of the colonial era complied without nuance with this ideology, and the precise study of various works show on the contrary how this colonial historiography could open the way to a nationalist appropriation of the character, by taking a critical look to ancient sources.In turn, nationalist movements took over the character. Massinissa, the first inhabitant of Algeria whose name has resounded beyond the seas and over the centuries, was an obvious candidate for the «pantheon» of national heroes that Algerian intellectuals strove to set up to create a sense of national belonging in the first decades of the twentieth century. And this, all the more since the Numidian kings were the last indigenous rulers before centuries of foreign domination. It was then necessary to face certain paradoxes: to reclaim, or rather appropriate a history written by the colonizers of yesterday and those of today, to valorize a hero praised by the enemy, and finally to make room for a Berber polytheist, at odds with the Arab-Islamism of the majority identity discourse.This work places each of Massinissa's representations in its historical and ideological context, as well as in the codes specific to its nature or literary genre, so as to identify the filters that have influenced its development and to better understand the resulting orientation. Literary, archeological, epigraphic and numismatic sources will also be analyzed as discursive practices, and I will insist on retracing the genealogy of these representations.
La Bibliographie analytique de l'Afrique antique fait suite aux bibliographies parues sous les signatures de J. Desanges et S. Lancel, d’abord dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne (I, 1962-1965, ...à III, 1968, pour les publications des années 1961 à 1966), et ensuite en fascicules séparés (de IV, 1970, pour 1967, à XIX, 1989, pour les années 1984 et 1985). Cette entreprise a été poursuivie, à la demande de J. Desanges et de S. Lancel, par Y. Le Bohec, avec la collaboration de J.-M. Lassère, à partir du fascicule XX, 1991, pour les publications de l'année 1986, jusqu’à XXX, 2001, pour 1996. J.-M. Lassère et Y. Le Bohec ont également publié, en 1998, à l’ÉFR, un volume indépendant, Bibliographie analytique de l’Afrique antique, Index des fascicules I (1962-1963) à XXVII (1993). Puis J. Debergh a rejoint Y. Le Bohec à partir de XXXII, 1998, en 2003 jusqu’à XXXVIII, 2004, en 2011. Ces derniers nous ont associées à la publication des fascicules XXXVII (2003), 2009 et XXXVIII (2004), 2011, puis nous ont demandé d’assurer la publication de la B.A.A.A. à partir de 2012 (fascicule XXXIX, 2005). Depuis 2014 (fascicule XLII, 2008), nous avons associé à notre tour L. Pons Pujol au titre de collaborateur, et depuis 2017 (fascicule XLV, 2011), l’équipe s’est enrichie de nouveaux collaborateurs, Mathilde Cazeaux, Elsa Rocca, Thomas Villey et Stéphanie Guédon. Depuis le volume XLVI (2012), 2018, celle-ci fait désormais partie des rédacteurs.
La Bibliographie analytique de l'Afrique antique fait suite aux bibliographies parues sous les signatures de J. Desanges et S. Lancel, d’abord dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne (I, 1962-1965, ...à III, 1968, pour les publications des années 1961 à 1966), et ensuite en fascicules séparés (de IV, 1970, pour 1967, à XIX, 1989, pour les années 1984 et 1985). Cette entreprise a été poursuivie, à la demande de J. Desanges et de S. Lancel, par Y. Le Bohec, avec la collaboration de J.-M. Lassère, à partir du fascicule XX, 1991, pour les publications de l'année 1986, jusqu’à XXX, 2001, pour 1996. J.-M. Lassère et Y. Le Bohec ont également publié, en 1998, à l’ÉFR, un volume indépendant, Bibliographie analytique de l’Afrique antique, Index des fascicules I (1962-1963) à XXVII (1993). Puis J. Debergh a rejoint Y. Le Bohec à partir de XXXII, 1998, en 2003 jusqu’à XXXVIII, 2004, en 2011. Ces derniers nous ont associées à la publication des fascicules XXXVII (2003), 2009 et XXXVIII (2004), 2011, puis nous ont demandé d’assurer la publication de la B.A.A.A. à partir de 2012 (fascicule XXXIX, 2005). Depuis 2014 (fascicule XLII, 2008), nous avons associé à notre tour L. Pons Pujol au titre de collaborateur, et depuis 2017 (fascicule XLV, 2011), l’équipe s’est enrichie de nouveaux collaborateurs, Mathilde Cazeaux, Elsa Rocca, Thomas Villey et Stéphanie Guédon. Depuis le volume XLVI (2012), 2018, celle-ci fait désormais partie des rédacteurs.