During the Cold War the exchange of artistic ideas and products united Europe’s avant-garde in a most remarkable way. Despite the Iron Curtain and national and political borders there existed a ...constant flow of artists, artworks, artistic ideas and practices. The geographic borders of these exchanges have yet to be clearly defined. How were networks, centers, peripheries, scales, and distances constructed? How did (neo)avant-garde tendencies relate with officially sanctioned socialist realism? By discussing artworks, studying the writings on art, observing artistic evolution and artists’ strategies, as well as the influence of political authorities, art dealers and art critics, the essays in Art beyond Borders compose a transnational history of arts in the Soviet satellite countries in the post war period.
La perspective de la Renaissance est regardée comme un instrument de formalisation de la représentation. Si elle puise ses ressources dans les théories de la géométrie, de l'optique et de ...l'astronomie, la perspective s'érige au rang de canon de la vision du monde, grâce au travail des artistes figuratifs. Son usage se généralise au cours des XVe et XVIe siècles, contraignant les dessinateurs d'histoire mais aussi des choses de la nature, à se plier à ses cadres mathématiques rigides. Pour pallier ces difficultés, liées à une connaissance scientifique élémentaire à laquelle les artistes n'ont pas toujours été formés, on assiste au développement de machines de perspective, censées mécaniser une pratique initialement intellectuelle. La plupart de ces machines nous sont connues à travers les traités de perspective pratique et elles ont souvent été interprétées comme le substitut au calcul dessiné de la projection perspective. Cependant, après les avoir resituées dans le contexte idéaliste de la Renaissance, on s'interrogera sur le caractère opératoire de ces machines et sur la possibilité de leur emploi dans l'atelier. Il conviendra donc de se départir d'une conception manufacturière de la machine qui n'apparaît que plus tard, dans la seconde moitié du XVIIe siècle et d'élaborer la notion, plus proche de l'esprit humaniste mais à première vue oxymorique, de « machine théorique ».
La statue de Giordano Bruno dressée sur le Campo de Fiori, le procès de Galilée dont la mémoire est toujours présente à travers le théâtre ou les débats de l’Académie pontificale des sciences disent ...assez combien le destin de la Rome des XVIIe et XVIIIe siècles a été négativement associé à celui de la science moderne et de son avènement conflictuel. Les études réunies dans ce volume, résultat d’un programme collectif de recherche sur la genèse de la culture scientifique européenne, entendent apporter une nouvelle contribution non seulement au dossier de la révolution scientifique en milieu catholique, mais plus largement à celui des relations que chaque société entretient avec les acteurs et la production du savoir et de la science. La focale mise sur Rome, comme milieu social spécifique, comme capitale de la catholicité et comme centre d’une monarchie pontificale en profond renouvellement entre XVIe et XVIIIe siècle, permet de discuter les paradigmes classiques d’une historiographie qui a trop hâtivement relégué le milieu romain à la marge de toute forme d’innovation savante. Il s’agit aussi d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexions et de nouveaux chantiers sur les diverses configurations socio-intellectuelles au sein desquelles le travail savant a continué à faire de Rome un centre actif de travail et de production de savoirs.
Quelques mois après l’élection de Benoît XIV, les architectes de la Fabrique de Saint-Pierre de Rome engagèrent une série d’enquêtes de stabilité sur la coupole de la basilique. Elle présentait, ...depuis longtemps déjà, de nombreuses fissures. L’inquiétude s’étendit à la curie et, à l’automne 1742, elle était à son paroxysme. Le pape commanda alors une expertise à des savants réputés mais étrangers au microcosme romain de l’architecture. Les résultats de leurs travaux, présentés lors d’un spectacle de démonstration scientifique mettant en scène la maquette de Michel Ange restaurée pour l’occasion, ne firent que déclencher une onde de protestations qui s’étendit sur plusieurs années. La querelle initiale, confinée dans les cercles du palais apostolique, se constitua rapidement en une controverse scientifiquement argumentée qui traversa avec une grande violence les catégories professionnelles et les clans intellectuels. Cependant, la richesse du dossier montre qu’il ne peut être réduit à un simple débat policé sur des questions techniques. Il fait apparaître la très grande diversité de conceptions sur l’architecture en vigueur dans la Rome du milieu du XVIIIe siècle, motivées par des positions identitaires, intellectuelles, religieuses et politiques discordantes.
Réduire en art Brioist, Pascal; Carvais, Robert; Castex, Jean-Gérald ...
2008
Book
Ce n'est que dans ces derniers siècles que les arts se sont vus, hors des laboratoires de l'ouvrier, faire l'occupation de la plume et des discours polis ... ils ont produit une si grande quantité de ...livres que la technologie est devenue un genre de littérature très considérable. La multitude de ses objets est immense par le nombre d'arts que le temps, le besoin et l'industrie ont mis au jour. Nicolas-Gabriel Clerc, 1789
Plus qu''une introduction aux contributions qui composent ce dossier, l''article propose une première série de réflexions sur les Minimes français et leur activité au sein de la vie scientifique et ...artistique romaine, entre XVII'' et XVIII'' siècle. Au-delà de quelques figures déjà identifiées par l''historiographie religieuse ou des sciences (Maignan, Saguens, Jacquier notamment), il cherche à interroger la dimension identitaire d''un engagement profond dans les débats philosophiques, mathématiques et technico-artistiques romains de cette période. Les intérêts partagés pour les sciences mixtes, le caractère massif de l''engagement an ti-aristotélicien relèvent-ils de logiques institutionnelles (une formation des Minimes ordonnée autour de quelques principes épistémologiques clairement énoncés par exemple) ? Renvoient-ils à une culture «nationale » (les principaux savants français de l''ordre des Minimes entretenant un lien privilégié avec des écoles philosophiques anti-aristotéliciennes et portées par le cartésianisme au XVII'' siècle ou par les philosophes des Lumières dans la période postérieure) ? Sont-ils l''effet de micro-conjonctures qui auraient attiré vers Rome des savants originaux ? Sans prétendre résoudre cette question, l''article entend s''inscrire dans une réflexion plus large sur la participation des ordres religieux à la «révolution scientifique » , qui engage elle-même les rapports entre monde catholique et science moderne.