Attic orators extensively celebrate the deeds of mythical heroes, exemplary figures offered to the admiration of the Athenians, without dwelling on the cults and sacrifices devoted to them within the ...civic space. To encourage the Athenians to match their exploits, the speeches emphasize the honors rewarding the benefactors of the city. Some citizens indeed were distinguished by the city for their devotion to democracy and enjoyed after their death exceptional honors which are similar in many ways to a cult. We will study in particular the case of Harmodios and Aristogiton as well as the destiny reserved to citizens who died on the battle-field and received specific honors remembered by the Epitaphioi. By analyzing these honors and the vocabulary used to depict them, we will try to determine the new status of these individuals, between immortality and heroization.
S’il célèbre la cité d’Athènes, le Panathénaïque apparaît également, par bien des aspects, comme un éloge d’Isocrate. Dans ce testament littéraire, l’orateur déploie en effet des stratégies inédites ...pour célébrer ses talents et imposer l’idée de sa singularité exceptionnelle tout en évitant les critiques habituellement lancées contre la periautologia. Le Panathénaïque peut ainsi être envisagé comme un lieu d’expérimentation de la parole sur soi, un discours d’éloge dans lequel l’objet célébré permet de construire en miroir le portrait de celui qui le chante pour en faire en définitive le véritable sujet du dialogue.
While it celebrates the city of Athens, the Panathenaicus also appears, in many ways, as an eulogy of Isocrates. In this literary testament, the orator indeed makes use of new strategies to celebrate ...his talents and to impose the idea of his exceptional singularity, while avoiding the usual criticisms against periautologia. The Panathenaicus can thus be viewed as a place where one can experiment different ways of speaking about oneself, a laudatory speech in which the author of the speech, while praising the city, is given the opportunity to draw his own portrait, making himself ultimately the real subject of the dialogue.
Le Contre Timarque d'Eschine marque la première étape du conflit qui oppose l'orateur à son grand adversaire Démosthène devant les tribunaux d'Athènes. Ce plaidoyer, qui aboutit à la victoire ...d'Eschine, permet de mesurer toute l'habileté rhétorique de l'orateur et d'admirer, dans la pratique, l'argumentation qu'il développe, les preuves qu'il avance et les figures dont il use. Mais il contient également nombre d'indications théoriques sur la manière dont il convient, selon Eschine, d'élaborer un discours, qu'il s'agisse du contenu de ce discours en fonction du sujet abordé, du style dans lequel ce contenu doit être développé ou encore de l'action oratoire dans ses deux dimensions, la voix et le geste. Le Contre Timarque peut ainsi apparaître, dans une certaine mesure, comme l'ébauche d'un Art rhétorique.
Le Contre Timarque d’Eschine marque la première étape du conflit qui oppose l’orateur à son grand adversaire Démosthène devant les tribunaux d’Athènes. Ce plaidoyer, qui aboutit à la victoire ...d’Eschine, permet de mesurer toute l’habileté rhétorique de l’orateur et d’admirer, dans la pratique, l’argumentation qu’il développe, les preuves qu’il avance et les figures dont il use. Mais il contieni également nombre d’indications théoriques sur la manière dont il convient, selon Eschine, d’élaborer un discours, qu’il s’agisse du contenu de ce discours en fonction du sujet abordé, du style dans lequel ce contenu doit être développé ou encore de l’action oratoire dans ses deux dimensions, la voix et le geste. Le Contre Timarque peut ainsi apparaître, dans une certaine mesure, comme l’ébauche d’un Art rhétorique.
Les orateurs attiques célèbrent abondamment les exploits des héros mythiques, figures exemplaires proposées à l’admiration des Athéniens, sans pour autant s’attarder sur les cultes et les sacrifices ...dont certains d’entre eux font l’objet au sein de l’espace civique. Pour inciter les Athéniens à égaler leurs hauts faits, les discours détaillent en revanche les honneurs qui récompensent les bienfaiteurs de la cité. Certains citoyens distingués par la cité pour leur dévouement à la démocratie jouissent en effet après leur mort d’honneurs exceptionnels qui s’apparentent par bien des aspects à un culte. On étudiera en particulier le cas d’Harmodios et d’Aristogiton ainsi que le sort réservé aux citoyens morts pour la patrie, qui reçoivent des honneurs spécifiques célébrés dans les oraisons funèbres. En analysant précisément ces honneurs et le vocabulaire qui sert à les dépeindre on tentera de déterminer le nouveau statut de ces individus, entre immortalité et héroïsation.
Tout au long de ses Prologues, Démosthène souligne la place que tiennent les passions (πάθη) dans le débat politique et le danger qu'elles présentent pour la démocratie. Présentant ses rivaux comme ...des êtres de passions, gouvernés par l'ambition, la malveillance et les rancunes personnelles, critiquant une assemblée elle-même dominée par les émotions et sensible à ceux qui flattent ses désirs, il dénonce l'absence de délibérations rationnelles et d'un véritable exercice de la raison. Cette analyse de la place des passions dans le débat politique lui permet également de définir, à l'inverse, ce que doit être la parole du conseiller et de faire l'éloge de sa propre pratique oratoire. La position de Démosthène n'est pourtant pas dénuée d'une apparente ambiguïté. Bien qu'il présente le parfait orateur comme un être de raison, bien qu'il demande à son auditoire de modeler son comportement sur le sien, il n'hésite pas, en effet, à faire parfois lui aussi appel aux sentiments. L'expression de ses émotions est alors revendiquée comme la meilleure preuve de son dévouement à la cité. Throughout his Proemia, Demosthenes emphasizes the role that passions (πάθη) play in the political debate and the danger they pose to democracy. Presenting his rivals as persons ruled by passions and governed by ambition, malice and personal grudges, criticizing an assembly itself dominated by emotions and sensitive to those who pander to its desires, Demosthenes deplores the lack of rational deliberations and of a genuine exercise of reason. This analysis of the role of passions in the political debate also allows him to define, on the contrary, what should be the practise of the actual political advisor and to praise his own oratory practice. Yet his position is not devoid of an apparent ambiguity. Although he describes the perfect orator as a rational being and asks his audience to model its behavior on his own, he does not hesitate, in fact, to appeal himself, at times, to feelings. The expression of his emotions is then claimed as the best proof of his dedication to the city.
When he studies the relationships of Athens with other Greek cities and with the Persians, Isocrates mentions several times episodes in which violence is used. However, a lexical investigation ...centered around the terms βία and ὕβρις shows that, for him, Athens almost never seems responsible for political violence. Instead, the city is always presented as struggling against the exactions of its enemies, opposing to their violence a legitimate force that serves the common interests. Historical examples show how dangerous it can be for a city to exercise violence and activism. So Isocrates invites Athens to choose gentleness and persuasion in order to change its relations with other Greek cities and to establish a solid hegemony, based on real trust and friendship. Examples of Scione or Melos serve, paradoxically, to prove the gentleness and the moderation of the city compared to Sparta, its great rival.
Lorsqu’il étudie les rapports d’Athènes avec les autres cités grecques et avec les Perses, Isocrate relève à plusieurs reprises des épisodes dans lesquels il est fait usage de violence. Une enquête lexicale centrée autour des termes de βία et d’ ὕβρις fait apparaître cependant que la violence politique, pour lui, ne semble quasiment jamais être le fait d’Athènes. Au contraire, la cité attique est présentée comme luttant dès l’origine contre les exactions de ses ennemis, opposant à leurs violences une force légitime qu’elle met au service des intérêts communs. Les exemples historiques montrent combien il peut être dangereux pour une cité de faire preuve de violence et d’activisme. Isocrate invite donc Athènes à choisir la douceur et la persuasion pour changer ses rapports avec les autres cités grecques et établir ainsi une hégémonie solide, fondée sur de véritables rapports de confiance et d’amitié. Les exemples de Skionè ou de Mélos servent, paradoxalement, à témoigner de la douceur et de la mesure de la cité par rapport à Sparte, sa grande rivale.
Ces Éclats de littérature grecque explorent plusieurs facettes des différents genres littéraires de la Grèce ancienne, d’Homère et de ses commentateurs aux textes de la seconde sophistique, mais ce ...sont aussi les modernes qui, de La Fontaine à Pascal Quignard, font scintiller leur lecture de l’Antiquité. Par ces études, les anciens étudiants, français et américains, de Suzanne Saïd ont voulu rendre hommage à cette helléniste de renommée internationale en lui offrant quelques pages de leurs recherches qu’elle a su, avec tant d’énergie et de générosité, initier, stimuler et orienter. Professeur en France et aux États-Unis, Suzanne Saïd n’a cessé d’ouvrir de nouveaux chemins dans le paysage littéraire de la Grèce ancienne et de contribuer en profondeur au renouvellement des études classiques. Les articles réunis ici sont à l’image du parcours littéraire et philologique qui l’a conduite de la poésie homérique et des mythes grecs à la tragédie et à la comédie attiques, à la philosophie et la rhétorique, jusqu’à la réception hellénistique et impériale de cette culture classique, et ses résonances modernes. Ce volume contient une bibliographie récente des travaux de Suzanne Saïd.