Environ 180 000 patients sont hospitalisés en France chaque année pour une fracture ostéoporotique, souvent considérée par les médecins comme un accident peu prévisible. L’objectif de ce travail ...était d’analyser de façon exhaustive les facteurs de risque de fracture présents au cours des 12 mois précédent la fracture afin d’en préciser le caractère imminent ou non, prévisible ou non.
Il s’agit d’une étude prospective, transversale réalisée entre juin 2021 et juin 2022, chez 585 patients de plus de 50 ans et de moins de 90 ans, hospitalisés dans les services de chirurgie orthopédique et de rhumatologie d’un CHU. La recherche des facteurs de risque (FR) a été réalisée de façon exhaustive en interrogeant le patient, en analysant son dossier médical, en dialoguant avec ses médecins référents. Après avoir exclu les fractures à haute énergie, les fractures sur matériel, les fractures pathologiques et les patients non interrogeables, l’analyse a porté sur 321 patients (92 hommes et 229 femmes, âge moyen 76,2 ans).
Parmi les 321 patients hospitalisés, les fractures les plus fréquentes sont l’ESF et le bassin (n=124), les vertèbres (n=31), le poignet (n=35) et l’humérus (n=27). Certains facteurs de risque classiques (ménopause précoce, ATCD familial de FESF, corticothérapie, maigreur, maladie inflammatoire) sont peu fréquents et ne concernent que 2 à 10 % des patients. En revanche, sont très fréquents : l’hospitalisation pour chute (37,4 %), l’ATCD de fracture (33,6 %), la maladie neurologique vasculaire ou dégénérative (20,3 %), le diabète (19 %) et l’intoxication alcoolique aiguë ou chronique (17 %).
Parmi les 321 patients, 92 (28,6 %) sont des hommes âgés de 73,7 ans contre 77,2 ans pour les femmes. L’alcoolisation (38 % vs 8,3 %) et la maladie neurologique (31,4 % vs 14,7 %) sont plus fréquents chez les hommes. En revanche, l’ATCD de fracture (22,8 % vs 38 %) et l’hospitalisation pour chute (33,7 % vs 38,8 %) sont plus fréquents chez les femmes. Seuls 5 hommes (5,5 %) ont reçu, dans le passé, un traitement de fond contre 27 % des femmes.
Parmi les 253 patients qui n’ont jamais reçu de traitement de fond de l’ostéoporose, 99,2 % présentaient au moins un facteur de risque (FR) d’ostéoporose, 90 % au moins deux FR, 60 % au moins 3 FR, 30,1 % avaient été hospitalisés pour chute, 50 % avaient chuté entre 2 et 12 fois au cours des 12 derniers mois, 81 % avaient un FRAX toutes fractures>7 % et 65,6 % avaient un FRAX ESF>3 %.
Chez 321 patients hospitalisés, nous avons observé que les fractures concernaient dans près de 30 % des cas les hommes et que seul 1 homme sur 20 avait reçu un traitement de fond de l’ostéoporose dans le passé. La prévalence des FR d’ostéoporose est majeure chez les patients non traités et des valeurs de FRAX>aux seuils d’intervention thérapeutique sont présents chez plus de 80 % des patients. Les pathologies les plus associées à l’hospitalisation pour fracture sont l’hospitalisation pour chute, l’ATCD de fracture, la maladie neurologique, le diabète et l’intoxication alcoolique.
Dans la moelle osseuse, la maturation cellulaire nécessite une communication entre les différentes lignées cellulaires. Les études in vitro et sur modèles murins soutiennent l’hypothèse d’une ...interaction entre les cellules hématopoïétiques et les cellules osseuses en situations physiologiques et pathologiques. La voie métabolique Wnt-b-Catenine et l’hormone FGF-23, par exemple, importantes dans la physiologie osseuse, semblent également jouer un rôle dans les syndromes myélodysplasiques (SMD). Récemment, une étude allemande, rétrospective sur données de sécurité sociale, a montré une association entre SMD et ostéoporose. L’objectif de notre étude clinique prospective est de chercher via une évaluation osseuse rigoureuse une association entre ostéoporose et SMD.
Nous avons débuté en 2020 une étude de cohorte prospective dont l’objectif principal est de décrire l’épidémiologie de l’ostéoporose et ses caractéristiques chez des patients ayant reçu un diagnostic récent de SMD. Le diagnostic de SMD et son bilan sont réalisés par un hématologue. Les patients sont classés selon leur caryotype et le score pronostique international R-IPSS. Les patients ont ensuite une évaluation osseuse comportant le recueil des différents facteurs de risque d’ostéoporose, un bilan biologique phosphocalcique et les marqueurs du remodelage osseux, des radiographies du rachis dorsolombaire, une ostéodensitométrie avec mesure de la densité minérale osseuse (DMO) et du Trabecular Bone Score. Le diagnostic d’ostéoporose est retenu en cas d’antécédents de fracture ostéoporotique majeure ou selon les critères OMS basés sur la DMO avec un Tscore ≤ −2,5 sur l’un des sites de mesure. Les patients ayant une ostéoporose sont traités, en l’absence de contre-indication, par perfusion annuelle d’acide zolédronique associée aux mesures hygiénodiététiques habituelles. Le suivi clinique en rhumatologie est annuel pour réévaluer le risque de fracture et l’indication de traitement.
La cohorte inclut 108 patients caucasiens, dont 59 hommes (54,6 %), âgés en moyenne de 77,1±8,2 ans. Le SMD le plus fréquent est la LMMC-0. La moitié des patients à un SMD à faible risque de transformation en leucémie aiguë myéloïde selon le score R-IPSS. Le diagnostic de SMD a été réalisé en moyenne 3,7±3 ans avant l’évaluation osseuse (médiane=3 ans). Avant notre évaluation osseuse, un diagnostic d’ostéoporose avait déjà été porté chez 15 patients (13,9 %). Nous avons fait de novo ou confirmé le diagnostic d’ostéoporose chez 57 patients (52,8 %). Trente patients (27,8 %) avaient au moins une fracture vertébrale ostéoporotique. Les patients ostéoporotiques avaient des taux d’hémoglobine significativement plus faibles (9,7±4,7g/dL vs 10,3±4,3g/dL, p=0,04). En régression logistique univariée, le sexe, l’âge, le tabagisme et le taux d’Hb étaient significativement associés au diagnostic d’ostéoporose. En analyse multivariée, le taux d’Hb était proche de la significativité (p=0,06) ; chaque baisse d’un point du taux d’hémoglobine augmentait le risque d’ostéoporose de 23 %.
Comme déjà rapporté chez les sujets sains ou en situations pathologiques, nous retrouvons une association entre le taux d’hémoglobine et le risque d’ostéoporose. Le mécanisme par lequel l’anémie est associée au risque d’ostéoporose pourrait faire intervenir des facteurs de croissance tels que le FGF23 ou l’EPO.
L’ostéoporose concerne un patient sur deux au diagnostic de SMD et ce risque est associé au taux d’hémoglobine.
La sécurité transfusionnelle repose sur la mise à disposition de produits sanguins sûrs et compatibles au bon moment et au bon patient, et nécessite une surveillance rapprochée en vue de détecter ...d’éventuels incidents. L’arrêté du 20 juin 2018 fixant le schéma directeur national de la transfusion sanguine énonce que l’organisation qui prévaut sur l’ensemble du territoire national se construit autour d’un lien indissociable entre la réalisation de l’immunohématologie érythrocytaire et la délivrance des produits sanguins labiles par les structures autorisées.
L’article décrit les deux types d’organisation du lien, structurel ou fonctionnel, permettant d’élaborer l’analyse bénéfice risque comparative.
Le lien structurel, qui présente moins d’interfaces, réduit les situations à risque, génératrices de retards de délivrance par défaut de produit compatible. Les cas pour lesquels un lien fonctionnel peut présenter un bénéfice supérieur aux risques générés sont ceux liés à un éloignement géographique entre site de délivrance et lieu de prise en charge du patient. Dans ces cas, un lien fonctionnel est possible à condition de maîtriser certains points organisationnels.
L’analyse comparative montre que le lien structurel est à privilégier dès lors que la cohérence de la prise en charge du patient et de son parcours de soin est assurée. Dans certaines situations, essentiellement géographiques, le lien fonctionnel peut présenter un bénéfice contrebalançant les risques générés par les nouvelles interfaces ; à condition de sécuriser le dispositif par une véritable collaboration tripartite entre établissement de santé, laboratoire de biologie et site de délivrance.
Transfusion safety is based on the availability of safe and compatible blood products at the right time and to the right patient, and requires close monitoring in order to detect possible incidents. The decree of June 20th 2018, which establishes the national blood transfusion's guiding plan, states that the organization that prevails throughout the national territory is built around an inseparable link between the implementation of erythrocyte immunohematology and the labile blood products delivery by authorised structures.
The article describes the two types of the link's organization, structural or functional, used to develop the comparative risk-benefit analysis.
The structural link, which has fewer interfaces, reduces risk situations that lead to delays in release by default of a compatible product. The cases in which a functional link may have a greater benefit than the risks generated are those related to a geographical distance between the delivery site and the patient's place of care. In these cases, a functional link is possible provided that certain organizational points are mastered.
The comparative analysis shows that the structural link is to be favoured since that the coherence of the patient's care and his care path is ensured. In certain situations, mainly geographical, the functional link can have a benefit that offsets the risks generated by the new interfaces; provided that the system is secured by a real tripartite collaboration between health care institution, biology laboratory and delivery site.
La filière bovine est importante en Europe, mais doit faire face à un contexte économique difficile, notamment en raison d’une baisse régulière de la consommation de viande par personne. Les ...opérateurs de l’élevage à la transformation dégagent peu de marges et les circuits de commercialisation sont de plus en plus complexes et déconnectés de la carcasse, base sur laquelle est encore rémunéré l’éleveur. En parallèle, les comportements des consommateurs évoluent par leurs lieux d’achat, la nature des produits consommés et les attentes qui se sont diversifiées au fil des années, amenant la recherche et le développement à élargir largement son champ d’action. Alors que les actions étaient centrées sur la production et son efficacité dans les années 1970-80, le champ de recherche a progressivement pris en compte les caractéristiques intrinsèques de la viande que sont les qualités sensorielles, sanitaires et nutritionnelles. S’y sont ajoutées plus récemment des qualités associées au produit (appelées qualités extrinsèques) répondant à des attentes sociétales larges, en lien avec les modes de production : bien-être animal, impact environnemental et durabilité des élevages. Cet article a pour objectif de présenter des approches de recherche transversales et intégrées qui sont souvent les seules à apporter les résultats escomptés, ainsi qu’illustré pour la maîtrise d’un risque sanitaire ou la prédiction de la qualité d’une viande en bouche. Certaines lacunes dans les connaissances subsistent encore sur ces aspects, mais de nombreux résultats sont disponibles, bien qu’ils ne soient pas toujours pris en compte dans les pratiques des opérateurs. Des travaux en lien direct avec les attentes des consommateurs sont de plus en plus nécessaires. La recherche doit apporter des outils intégratifs pour prédire de façon objective les qualités intrinsèques de la viande, mais aussi ses qualités extrinsèques. Un fort besoin d’innovation se fait effectivement ressentir pour conquérir de nouveaux marchés et répondre aux attentes sociétales. La combinaison des qualités intrinsèques et extrinsèques afin de mieux satisfaire les consommateurs est un enjeu majeur pour l’avenir de la filière viande bovine et plus largement de la filière viande de ruminants.
The goal of hemodynamic resuscitation is to optimize the microcirculation of organs to meet their oxygen and metabolic needs. Clinicians are currently blind to what is happening in the ...microcirculation of organs, which prevents them from achieving an additional degree of individualization of the hemodynamic resuscitation at tissue level. Indeed, clinicians never know whether optimization of the microcirculation and tissue oxygenation is actually achieved after macrovascular hemodynamic optimization. The challenge for the future is to have noninvasive, easy-to-use equipment that allows reliable assessment and immediate quantitative analysis of the microcirculation at the bedside. There are different methods for assessing the microcirculation at the bedside; all have strengths and challenges. The use of automated analysis and the future possibility of introducing artificial intelligence into analysis software could eliminate observer bias and provide guidance on microvascular-targeted treatment options. In addition, to gain caregiver confidence and support for the need to monitor the microcirculation, it is necessary to demonstrate that incorporating microcirculation analysis into the reasoning guiding hemodynamic resuscitation prevents organ dysfunction and improves the outcome of critically ill patients.