Fabriques de Vania Lucet, Sophie
Carnets revue electronique d'etudes Françaises,
11/2018, Letnik:
14, Številka:
Deuxième série - 14
Journal Article
Recenzirano
Odprti dostop
Vania is the fifth show of a cycle which Eric Lacascade has devoted to the works of Anton Tchekhov. If his process of creation lies in that attempt in numerous slices,,the same actors appearing all ...along the theatrical adventure,the memorized traces of that common and shared experience reveal before all the desire for an artistic revival. Because Vania is a sort of challenge against time, binding artistic communities as well as a mirror questioning about the forms and methods that united the prime unity.In that respect, the cycle devoted to Tchekhov is then the the image of the mere act of creation that is less a matter for logical temporality than for a necessity resembling the spiral in which times past and present are continually recombined.
Portant sur les représentations imaginaires d’Olympe de Gouges et sur sa postérité théâtrale, cette étude traite tout d’abord de la mauvaise réputation du personnage, entretenue tout au long du ...xixe siècle, aux dépens de son œuvre littéraire et de son action politique. L’étude de trois spectacles du début du xxie siècle permet ensuite d’aborder le « devenir théâtre » d’Olympe de Gouges, dans les formes parfois convenues de l’héroïsation et de la célébration d’une pionnière de l’histoire des femmes. La troisième partie analyse un spectacle oublié du xixe siècle : le Camille Desmoulins d’Émile Moreau (futur collaborateur de Victorien Sardou), créé en 1879 au Théâtre-Historique. Dans ce drame, l’auteur fait surgir une Olympe de Gouges remarquable et prophétique, d’une efficacité théâtrale que ne lui pardonnent pas les critiques contemporains, inquiets du retour de cette figure refoulée par l’Histoire et qui vient avant l’heure réclamer ses droits dans une fiction de théâtre.
Fabriques de Vania Lucet, Sophie
Carnets revue electronique d'etudes Françaises,
11/2018
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Vania est le cinquième spectacle d’un cycle qu’Eric Lacascade a consacré à l’œuvre d’Anton Tchekhov. Si son processus de création participe alors d’un mille-feuille mémoriel, un même noyau d’acteurs ...étant distribué tout au long de cette aventure théâtrale, les traces inscrites de ce passé commun manifestent avant tout le désir d’un renouveau artistique. Car Vania est une sorte de défi lancé au temps soudant les communautés artistiques autant qu’une interrogation en miroir sur les formes et méthodes ayant scellé l’unité première. Le cycle dédié à Tchekhov est donc à l’image de l’acte même de la création qui répond moins à une logique temporelle linéaire qu’à une nécessité proche de la spirale, là où temps anciens et temps présents se recombinent indéfiniment.
Le conte de « La Belle au bois dormant » connaît d’innombrables versions scéniques au xixe siècle — opéra, féerie, comédie en vers —, inspirant aussi bien les scènes à succès que des tentatives ...littéraires et théâtrales plus exigeantes : La Belle au bois dormant de Jean Richepin et Henri Cain, mise en scène par Sarah Bernhardt en 1907 condense ainsi un héritage thématique et spectaculaire représentatif de cette fortune théâtrale du conte. Le réveil de la Belle, tout particulièrement, peut être identifié comme un motif privilégié de l’idéalisme poétique, et bientôt comme l’expression convenue des aspirations contemporaines au ré-enchantement d’une réalité que menace la modernité destructrice. Inversant et déplaçant de manière significative la dynamique du conte — le réveil problématique, le refus du monde, l’exil, la quête douloureuse, les prestiges du songe —, les poètes symbolistes en font à leur tour une figure imposée du pessimisme fin-de-siècle et l’occasion d’une mise à l’épreuve des pouvoirs de la représentation théâtrale, dans le poème (Henri de Régnier, Gustave Kahn…) et sur les scènes d’art (Henri Bataille, Gabriel Trarieux, Maurice Maeterlinck).
Note sur le texte et sa transcription Les brouillons et la version complète et corrigée d’une adaptation d’Axël figurent dans le Fonds Péladan de la Bibliothèque de l’Arsenal (Ms. 13 198). Conservés ...dans deux chemises, ces manuscrits sont organisés en deux liasses : « Axël / Poème en trois quatre parties / Brouillons – Ébauches » (83 feuillets), et « Axël / quatre actes / texte complet corrigé » (68 feuillets). Le texte ci-après correspond à ce dernier état de l’adaptation, et ne comporte e...
La Photographie au théâtre montre que les esthétiques et les imaginaires théâtraux ne cessent, depuis près de cent cinquante ans, d’être profondément travaillés par la photographie, avec ses ...techniques, ses appareils, ses processus de production, ses images, leurs usages et leurs circulations. Au fil de réflexions théoriques, d’analyses d’archives du dix-neuvième et de la première moitié du vingtième siècle, d’études de pratiques des années 1960 à nos jours, de récits d’expériences de recherche-création et de témoignages d’artistes, le couple théâtre-photographie apparaît comme un objet exemplaire aussi bien pour interroger les interactions entre nouveaux et anciens médias que pour revisiter l’histoire du théâtre moderne et contemporain.
Est-il possible d’évoquer, dans une revue d’histoire spécialisée en études révolutionnaires, la Révolution hors du seul cadre des exigences universitaires ? Peut-on argumenter en faveur d’une voie ...différente pour comprendre la Révolution et inviter à emprunter d’autres chemins que ceux de l’érudition, de l’exégèse documentaire et savante ? La réponse se veut ici affirmative et le pari radical. « Rêve s’il en fut jamais » aurait dit Louis-Sébastien Mercier : mobiliser la création artistique sous toutes ses formes pour créer un pont et ouvrir un espace, un lieu où débattre de l’histoire des révolutions susceptible de rendre à nouveau ultra-contemporaine cette fin du xviiie siècle qui ne cesse d’interroger notre présent et qui, à son tour, s’enrichit de ses questionnements. Bref, une invitation à regarder la Révolution en l’observant d’un point de vue improbable, non pas tant ce xxve siècle, cet « an 2440 » que Mercier imaginait en 1771, mais en l’ancrant dans notre temps, l’année 2021 ; en s’arrêtant sur la Révolution comme événement ayant traversé les xixe, xxe et xxie siècles, charriant avec lui imaginaires et stéréotypes (à interroger ou déconstruire) pour libérer la force vive et l’énergie du déplacement – ce qui, en histoire, ne signifie rien d’autre que reformuler le sujet, mais en quelle langue ? Présente dans les livres aujourd’hui publiés par les historiens, la Révolution version xxie siècle l’est tout autant dans la production artistique au sens large. Qu’est-ce que l’art dit ou exprime la concernant que l’historien ne peut pas ou ne sait pas dire ?