Joly Dominique, Méniel Patrice, Poplin François, Turquet Marc, vigne Jean-Denis, Jourdan L. Compte-rendu de la table ronde : le traitement archéologique des vestiges osseux animaux. In: Revue ...archéologique de Picardie, n°1-2, 1983. Les celtes dans le nord du bassin parisien. pp. 298-301.
Les vestiges de l’habitat ont été découverts sur toute la zone B et dans la partie sud de la zone C. Dans la partie haute du site (zone B), l’érosion est si importante que seules les structures ...profondes étaient conservées et ont pu être fouillées (fossés de clôture, de palissade, silos). Ce sont les systèmes de clôture qui permettent de mieux comprendre l’évolution spatiale et chronologique du site. La phase la plus ancienne (La Tène C1) est représentée par l’enclos 337‑8‑29, d’une surface de 3 ha, matérialisé par un fossé de 3 m de profondeur. La phase suivante (fin de La Tène C1/début de La Tène C2) est marquée par un réaménagement du système de clôture : une puissante palissade est installée dans le fossé, une entrée complexe (peut‑être du type « Zangentor ») est matérialisée par les fossés 6 et 339. La dernière phase (La Tène C2/D1) correspond à l’enclos 26‑30 au fossé xx (visible seulement sur photographie aérienne). La surface de l’habitat est d’alors 13 ha. Les bâtiments construits devaient être relativement nombreux, les vestiges culinaires et les matériaux de construction et d’artisanat qui encombrent le remplissage des fossés en témoignent. L’érosion n’en a laissé que peu de traces. Il y avait deux types de constructions : des maisons à ossature fermée reposant sur des sablières basses et des petits bâtiments (généralement interprétés comme greniers) construits sur quatre poteaux enfoncés dans le sol. De ces derniers nous ne possédons que le plan indiqué par les trous de poteaux. Des premières nous avons découvert les vestiges de trois exemplaires, tous situés sur le versant S.‑E. du site, le mieux conservé. Il s’agit de maisons spacieuses (maison no 50 notamment), semi‑enterrées et qui ont livré un riche mobilier. On doit y voir les demeures de familles aisées. Parmi les autres aménagements figurent des silos mais surtout deux grandes fosses cylindriques (nos 12 et 25), d’un type jamais rencontré dans le nord de la France. Leur fonction pose problème : citerne, glacière, oubliette ? Des traces d’activité artisanale (métallurgie et textile) sont partout présentes sur le site. Elles sont particulièrement abondantes au sud de l’enclos 56 où devaient se trouver des installations métallurgiques importantes (réduction de minerai et mise en forme). Le mobilier rencontré sur l’habitat est abondant, il comprend pour l’essentiel de la céramique et des ossements animaux, mais également un certain nombre d’objets peu courants sur les autres sites d’habitats et bien représentés à Montmartin sur la place cultuelle (enclos 56) : fibules, armes, parures. Aucune monnaie n’a été découverte, ce qui paraît logique : le site a été abandonné dans les années 100, or dans cette région la monnaie usuelle (potins) se répand à partir des années 90. La céramique surtout offre un corpus de plus de 500 formes, le plus riche du nord de la France pour cette époque. Parmi un riche répertoire où l’on distingue une vaisselle de luxe et des récipients plus fonctionnels, se trouvent de la céramique tournée dès La Tène C2, des importations du centre de la France (vases peints), de l’ouest, ainsi que des amphores républicaines. Le matériel métallique (présence d’outils, de fragments d’armes, de nombreuses pièces d’assemblage et de fixation) est à l’image de la céramique, diversifié, il révèle un niveau de vie élevé des habitants. C’est ce que confirment également les ossements animaux qui diffèrent totalement de ceux que l’on rencontre habituellement sur les fermes dites « indigènes ». La nourriture carnée se révèle très diversifiée. La découverte la plus importante est celle de grands chevaux, dès le iie s. av. J.‑C., qui n’ont pu qu’être importés, probablement d’Italie.
C’est en 1973 que la photographie aérienne révèle, sur la hauteur occupée par le château d’eau, au lieu-dit La Fainotte, à 1600 m au Nord-Ouest de la forteresse romaine, les éléments d’un sanctuaire ...avec deux temples carrés de type fanum dénommés A et B. En 1977-78, les terrassements pour la construction d’un nouveau collège en ces lieux entraînent l’ouverture d’une fouille de sauvetage (fig. 1). Deux campagnes de travaux, dirigés par l’un d’entre nous, R. Goguey, inventeur du site, donnent l...