This article explores oronyms, proper nouns that designates parts of the relief, as a sub-category of toponyms within proper names. Beyond research works in the fields of historical linguistics and ...onomastics, few publications in linguistics have been specifically dedicated to toponyms. This sub-category of proper names itself is diverse and the present study focuses on oronyms. We first explain the specificities of oronyms due to their formal characteristics and their instable referent in a continuous geophysical space. We then explore how this type of proper names comes into being. This process, that we call toponymation, begins when a new relief proper name is proposed until it is commonly used in language and on maps. Along this long and complex process, we describe the numerous hesitations, mistakes and double naming occurrences before an oronym is stable and accepted. This will allow us to define the necessary conditions for the naming of relief.
This issue of the Journal of Alpine Research gathers articles that all question relief-related discourse, in particular mountain-related discourse through the linguistic notion of salience. Salience ...is a term of Latin origin and has recently been adapted to French “saillance” in the field of linguistics where it generally refers to any phenomenon of emphasis. It is precisely because the mountains are by nature salient objects of geography that we would like to bring closer the two disciplines...
This article explores the crossing of mountain passes in British novels dating from the turn to the end of the 19th century. This experience is identified as a phase of liminality, a transitory ...period during which the characters, having lost both their landmarks and their identity will find out who they are through an ordeal in the mountains. In exploring these novels using both pragmatics and human geography we meanwhile seek to show how much characters contribute to the framing of the mountains. Thus, poetics is here conceived as the very material the mountains are made of and it defines them as spaces in movement.
Cet article explore les oronymes, noms propres désignant une partie du relief, comme une sous-catégorie du toponyme au sein des noms propres. En dehors de la linguistique historique et de ...l’onomastique, les travaux en linguistique ont encore consacré peu d’ouvrages au toponyme. Cette sous-catégorie du nom propre est elle-même hétérogène, et la présente étude est consacrée spécifiquement aux oronymes. Après une explication des spécificités de l’oronyme liées à ses caractéristiques formelles et à l’instabilité de son référent dans un espace géophysique continu, nous explorons la manière dont ce type de nom propre émerge. Nous appelons toponymation le parcours qui débute avec la proposition d’un nom propre de relief jusqu’à sa stabilisation dans le langage et sur les cartes. Ce parcours long et complexe montrera les nombreuses hésitations, les erreurs et les doublons. Il permettra de définir les conditions nécessaires à la nomination du relief.
Le premier Club Alpin au monde, The Alpine Club of London, est fondé en 1857 et avec lui, la revue du Club d’abord intitulée Peaks Passes and Glaciers. Elle est publiée pour la première fois en 1858 ...et deviendra The Alpine Journal à partir de 1863. Composée en grande partie de récits de voyages et d’explorations à visée scientifique, la revue est un patrimoine précieux qui nous informe sur la construction des savoirs géographiques sur les montagnes et sur la réflexion qui accompagne l’émergence de ces savoirs. Le corpus étudié se compose des numéros de la revue du Club Alpin de Londres depuis sa première parution (1858) jusqu’à la fin du XIXe siècle (1899). Les productions toujours plus nombreuses des auteurs et membres du Club sont un marqueur fort de l’accélération de l’exploration des hautes montagnes, notamment dans l’arc alpin, espace auquel cet article est consacré. Ces textes présentent le double intérêt de répondre à une ligne éditoriale stricte de concision et de précision scientifique tout en laissant à chaque auteur une liberté de style pour exprimer son vécu sur le terrain. Le but de cet article est donc de mener une analyse du discours de ces alpinistes pour sonder, à travers l’observation de leurs choix linguistiques et de l’agencement discursif de leur récit de quelle manière ils mènent une réflexion sur les savoirs géographiques en construction, du piolet à la plume. Les sujets de ces textes convoquent naturellement une approche interdisciplinaire. L’histoire et la géographie viennent ici contextualiser et éclairer les analyses du discours en anglistique. Les outils de la pragmatique (linguistique de l’énonciation, sémantique, narratologie) apporteront un éclairage sur la construction de la pensée géographique au sujet de la haute montagne alpine dans la seconde moitié du XIXe siècle. Après avoir montré le rôle central de l’écriture dans la démarche de réflexion sur les savoirs géographiques au sein de l’Alpine Club de Londres dans la première partie, nous analyserons deux caractéristiques notoires du discours produit dans la revue : le processus de création des toponymes dans la seconde partie et le métadiscours sur la création des cartes géographiques dans la troisième. Si La géo-graphie est littéralement l’écriture de la terre, il est nécessaire de sonder la construction de ce discours pour mieux comprendre l’agencement de la pensée géographique dont le processus complexe appelle à la fois la prudence de l’alpiniste, la rigueur du scientifique et la créativité de l’écrivain.