Écrit par Charles-Antoine Courcoux, maître d’enseignement et de recherche à la section d’histoire et esthétique du cinéma de l’université de Lausanne, Des machines et des hommes constitue la version ...remaniée et actualisée d’une thèse de doctorat soutenue en 2011. Cet ouvrage, dont la complexité du projet analytique est tout entière condensée dans le simple rapprochement établi entre les deux termes qui lui donnent son titre, ambitionne d’interroger une tendance profonde du cinéma hollywoodien...
This article analyses Michèle Morgan's rapid rise to stardom between 1937 and 1939 through the prism of her media coverage and her reception in popular magazines and their readers' letters. From a ...perspective combining cultural history with star and gender studies, the article is based on an analysis of three specialised film magazines (Cinémonde, Ciné-Miroir, Pour Vous) while exploring the interest shown by the women's press and its readership (Confidences, Marie-Claire, Midinette, Nouveauté) in the young 'star' in the making. After observing Morgan's revelation and rise as a new type of star, the construction and meanings of her persona, particularly in relation to her 'sacrificial' performances and her 'statuesque' physique, the article discusses the generational, gender and class implications of the multiple controversies and appropriations surrounding her.
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Analyser la culture populaire implique de s’intéresser aux rapports que ses usagers entretiennent avec les objets que les industries culturelles produisent et diffusent à leur attention. Dans cette ...perspective, nous examinerons la réception féminine du cinéma de consommation courante dans les années 1950, à partir d’une analyse du courrier des lecteurs du périodique Le Film complet, un magazine populaire principalement lu par des femmes. Il s’agira de montrer l’essor durant cette période d’une « cinéphilie au féminin » se caractérisant par des dynamiques contre-hégémoniques élaborées en réaction à l’élitisme de la cinéphilie savante, au masculinisme de la production cinématographique ainsi qu’à l’organisation masculine et patriarcale de la société dans son ensemble.
In order to analyze popular culture, one must explore the relations between its users and the various objects that are being produced and distributed by the cultural industries for mass consumption. ...To this end, we will examine the reception of mainstream cinema in France during the 1950s, through an analysis of reader's letters published by Le Film complet, a popular weekly mostly read by female spectators. We will show the expansion of a female kind of cinephilia, caracterised by counter-hegemonic dynamics shaped in reaction to the elitist view of the dominant cinephilic practices as well as to the masculinism of the cinematographic production and to the masculine and patriarchal organisation of French society as a whole.
« On n’aurait su dater quand la Crise, donnée obscure et informe, était devenue pour tous l’origine et l’explication du monde. »Annie Ernaux, Les Années, Paris, Gallimard, 2008À l’heure où nous ...écrivons ces lignes, en mai 2021, le terme de « crise » peut sembler n’avoir jamais été brandi avec autant d’insistance ni avec une telle ampleur, que ce soit à propos de la situation sanitaire actuelle ou de ses conséquences sur de multiples activités sociales et professionnelles, comme celles releva...
Selon l’historiographie du genre, l’appellation « film noir » a été forgée en France en 1946 pour caractériser des produits filmiques américains. Depuis cette date, il est de coutume de réserver ce ...terme générique aux seuls films hollywoodiens et de considérer ce genre comme une spécificité américaine. Dans les années 1990, des chercheurs anglo-saxons ont certes entrepris de dissocier le genre du seul cinéma américain : Charles O’Brien a ainsi montré que l’étiquette « film noir » a initialement été employée en France avant la Seconde Guerre mondiale, pour parler d’un ensemble de films français proche du « réalisme poétique », avant d’être « réorientée » après-guerre pour désigner la fiction américaine. Mais ces travaux demeurent méconnus en France, où le film noir continue d’être perçu comme américain. Face à la persistance de cette vision trompeuse et à l’oubli de la tradition « noire » française, il est nécessaire de mettre à jour les implications de la dénomination dans la France des années 1930. Que signifiait l’expression « film noir » pour la critique de l’époque ? Dans quelle mesure était-elle utilisée pour désigner une forme de fiction criminelle transnationale ? L’histoire oubliée de la genèse française de cette célèbre appellation critique peut-elle nous renseigner sur l’identité et la dimension internationale du film noir ?
According to the established historiography, the generic label “film noir” was used in France in 1946 to refer to a series of Hollywood crime fictions produced in the 1940s and 1950s. Since then, the ...term has been exclusively associated with Hollywood pictures and “film noir” has been considered a specifically American form. In the 1990s, North American and British scholars started to re-evaluate film noir and show that this genre was not exclusive to American cinema: in fact, Charles O’Brien revealed that the label “film noir” had first been used in France before the war to describe a group of French films that are more or less the same ones we now identify as “poetic realism”; he then went on to refer to a new tendency in post-World-War-II Hollywood cinema. However, his work has, for the most part, gone unrecognized in France, where film noir is still seen as purely American. In the face of the persistence of this distorded vision and the progressive sinking into oblivion of the French “noir” tradition, it is necessary to replace the term in its original context, that of 1930s France. What did the term “film noir” mean for film reviewers of the time? To what extent was it used to describe a certain kind of transnational criminal fiction? Can the forgotten history of this famous term’s French origins enlighten us on film noir’s identity and international dimension?
Ce numéro de la revue Genre en séries se propose de revenir sur les enjeux genrés du film noir, genre historiquement central dans les études féministes du cinéma, afin de contribuer au renouvellement ...et aux dynamiques actuelles de ce champ de recherche foisonnant. Dans la mesure où les ouvrages sur le film noir incluant une approche genrée, ou plus largement culturelle, sont encore peu nombreux dans le contexte des études filmiques francophones, et où les traductions françaises d’auteur∙ice∙s anglosaxon∙ne∙s sont encore insuffisantes, nous proposons ici la traduction par Jules Sandeau de trois textes classiques de Richard Dyer, E. Ann Kaplan et Frank Krutnik. Le dossier est quant à lui composé de six articles originaux qui, en renouvelant nos connaissances sur le film noir et néo-noir hollywoodien ou se tournant vers d’autres contextes nationaux (français et indien), contribuent à approfondir et à nuancer notre vision de ce genre ainsi que des modèles de féminité et de masculinité qui lui sont traditionnellement associés. Contributions signées Steven Cohan, Francesco Schiariti, Cristelle Maury, Debadrita Saha et Ramyani Banerjee, Sony Jalarajan Raj et Adith K. Suresh.
Depuis leur émergence dans le champ académique, les gender studies ont porté une attention soutenue au film noir puis au néo-noir, en particulier hollywoodiens. Suite à l’ouvrage fondateur Women in ...Film Noir, dirigé par E. Ann Kaplan (1re édition 1978, 2de édition augmentée 1998), des travaux importants se sont penchés sur les figures féminines et masculines de ce genre cinématographique en adoptant parfois une perspective plutôt psychanalytique (Doane 1991, Krutnik 1991), et en explorant to...