Cet ouvrage s’intéresse à la culture visuelle de l’époque hellénistique et romaine et à la réception des collections artistiques auprès des lettrés de ces deux périodes. À partir d’un éventail de ...documents qui vont du IIIe siècle avant J.-C. à l’Antiquité tardive, il cherche à montrer comment les œuvres d’art pouvaient constituer, pour les Anciens, les supports d’un discours, que celui-ci soit d’ordre esthétique, idéologique ou même érotique. Les descriptions d’œuvres d’art dues aux érudits du début de l’époque hellénistique appellent un décryptage attentif ; en effet, les poètes utilisent le discours sur les œuvres d’art pour exposer leurs positions esthétiques ou pour répondre aux œuvres de leurs prédécesseurs. Il s’agit aussi de penser les relations complexes qui se noueront ensuite entre le discours érotique et le discours esthétique : chez certains auteurs, le corps de l’être aimé sera contemplé à la manière d’une œuvre d’art et l’introspection de l’amoureux s’appuiera sur des allusions à des schémas iconographiques courants, de manière à formuler un discours sur le sentiment amoureux. Ce livre, qui tente d’esquisser une histoire du regard ancien, s’attache tout particulièrement aux textes et ensembles de textes qui décrivent non pas une, mais plusieurs œuvres d’art. Il s’intéresse ainsi au discours suggéré par la juxtaposition signifiante d’une série d’images.
La question posée dans cette étude est de savoir dans quelle mesure les recherches sur le clair-obscur et l’expression de l’apparence dans sa matérialité physique ont ouvert des voies inédites à la ...figuration de phénomènes à la limite du représentable, voire à la suggestion, grâce aux couleurs de la peinture, mais par des moyens autres que la forme narrative, d’un « ailleurs » non perceptible par nos sens. Après avoir proposé une définition des notions mêmes de visible et d’invisible, à partir des sources écrites, on s’est attaché à trois thèmes, en prenant essentiellement appui sur la céramique italiote et sur la peinture funéraire étrusque : la représentation des phénomènes atmosphériques, celle des petits édifices en trompe-l’œil (naïskoi) interprétés comme des formes allégoriques de la valeur (arétè) du défunt, celle enfin des Enfers, figurés dans les tombeaux de l’aristocratie étrusque qui montrent une réélaboration d’un imaginaire grec de l’au-delà, façonné en partie par les poèmes homériques. Malgré la perte irrémédiable des chefs-d’œuvre de la peinture grecque classique, la documentation conservée nous permet de définir plusieurs stratégies de figuration de l’invisible dans la peinture du ive s. av. J.-C. Le travail sur le clair-obscur et l’éclat y figure à côté de signes métaphoriques associant couleur et dessin, tels l’arc-en-ciel ou les édicules en trompe-l’œil (naïskoi). La comparaison entre les images grecques et étrusques fait apparaître des points communs mais aussi des orientations différentes, notamment dans l’usage de procédés graphiques suggérant la présence d’un espace derrière l’image.
Rouveret Agnès. Retour à Ithaque : peinture du paysage et de l’intimité domestique à Rome du dernier siècle de la République au début de l’Empire. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des ...Inscriptions et Belles-Lettres, 157e année, N. 1, 2013. pp. 289-312.
Rouveret Agnès. La crue du Nil vue à distance : la mosaïque de Préneste. In: Vie et climat d’Hésiode à Montesquieu. Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2018. pp. 267-297. (Cahiers de ...la Villa Kérylos, 29)
La description par Lucien du tableau de Zeuxis figurant la centauresse allaitant ses petits pourrait servir d’emblème de la peinture grecque classique pour le lecteur moderne, puisque les ...chefs-d’œuvre célébrés par les textes ont à jamais disparu. Le tableau est en effet la reproduction exacte (ἀκριβεῖ τῇ στάθμῃ) d’un original qui aurait péri dans le naufrage du navire qui l’emportait vers l’Italie après le sac d’Athènes par Sylla. Le scénario est historiquement plausible, même s’il répond au...
Rouveret Agnès. Ce que Pline l’Ancien dit de la peinture grecque : histoire de l’art ou éloge de Rome ?. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 151ᵉ année, ...N. 2, 2007. pp. 619-632.
Rouveret Agnès. Adolphe Reinach (1887-1914) : peinture antique et modernité. In: Au-delà du savoir : les Reinach et le monde des arts. Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2017. pp. ...61-84. (Cahiers de la Villa Kérylos, 28)
À la mémoire de Pierre Chuvin qui, lors de ces journées napolitaines, nous a guidés sur les pas des Géants, accompagnant de sa finesse, de son humour et de son savoir notre commune visite des Champs ...Phlégréens et de Cumes.