L’hémiplégie vasculaire, conséquence fréquente des accidents vasculaires cérébraux (AVC), impose des défis significatifs en matière de rééducation.
Cette étude prospective examine les effets de ...l’exercice aérobie sur l’amélioration de la fonction motrice et de l’équilibre.
Cette étude prospective menée de juin à octobre 2023 a impliqué 23 patients hémiplégiques vasculaires. Les participants ont suivi 10 sessions d’ergocycle, à raison de 5 séances par semaine. Les évaluations, incluant la vitesse de marche test de 10m (T10M), le périmètre de marche (test de 6minutes), le Time Up and Go, et le Tinetti, ont été réalisées avant et après la série d’exercices.
Les résultats de l’étude, portant sur une population majoritairement masculine, révèlent une amélioration significative de la vitesse de marche (0,8m/s avant à 1,0m/s après) et du périmètre de marche (150 mètres avant à 180 mètres après) après 10 sessions d’ergocycle. De manière encourageante, le Tinetti a également montré une augmentation notable, passant de 24/28 à 27/28, tandis que le Time Up and Go a diminué de 15 à 12 secondes.
Notre étude note une amélioration des différents paramètres après 10 séances d’ergocycle, Jin et al. retrouvent une augmentation de la force isométrique du quadriceps de patients AVC après 24 séances de 60min d’ergocycle, l’étude de Douglas Rafael et al. note une amélioration de la vitesse de marche T10M après seulement 5 séances d’ergocycle.
Ces résultats positifs suggèrent un potentiel bénéfique de l’ergocycle en complément de la rééducation conventionnelle.
Des cas d’AVC ont été rapportés chez des patients COVID-19. En Afrique subsaharienne où la pandémie à SARS-CoV-2 a connu certaines particularités, l’association AVC-COVID-19 n’est pas documentée.
...Décrire les caractéristiques des AVC associés à la COVID-19 au Togo lors de la dernière pandémie à SARS-CoV-2.
Il s’est agi d’une série de cas portant sur 36 patients confirmés positifs à SARS-CoV-2 et atteints d’AVC, hospitalisés dans le plus grand centre togolais de prise en charge des patients présentant une affection à SARS-CoV-2 durant la période de février à décembre 2021.
Sur 1043 patients COVID-19 hospitalisés, 36 (3,4 %) ont présenté un AVC avec un age moyen de 59,0±14 ans et un sex-ratio de 1. Parmi eux, 4 (11 %) n’avaient aucun facteur de risque cardiovasculaire. L’hypertension artérielle était retrouvée chez 86,1 % des patients. Le score NIHSS moyen à l’admission était de 9,7±2,5. Les types d’AVC étaient principalement : infarctus cérébraux (80,6 %), hémorragies intraparenchymateuses (16,7 %). Nous avons enregistré 12 décès, soit une mortalité de 33,3 %.
Les AVC sont relativement fréquents chez les patients COVID-19. Le profil de ces AVC diffère de celui des AVC en dehors de l’épidémie par la plus grande fréquence des infarctus cérébraux et la forte mortalité.
La COVID-19 semble impacter négativement la fréquence et le devenir des AVC.
L’incidence d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez la femme a augmenté au fil des années. La relation entre la ménopause et l’AVC est controversée. Des facteurs hormonaux sont incriminés.
Notre ...objectif était d’étudier la relation entre l’âge précoce de la ménopause et la survenue d’AVC ischémiques chez les femmes.
Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive et analytique sur une période de 4 mois incluant des patientes ménopausées suivis pour AVC ischémiques. On a retenu l’âge de 18–50 ans pour définir un AVC ischémique du sujet jeune. La ménopause est définie comme l’absence de menstruation sur une période de 12 mois. Une ménopause qui survient avant l’âge de 45 ans est considérée comme précoce. Les données sociodémographiques, cliniques, paraclinique ont été collectées.
Nous avons colligé 64 patientes. Trente et une des patientes étaient jeunes. L’âge médian des patientes était de 45 ans 39–55. La ménopause précoce a été associée à la survenue d’AVC ischémique chez les femmes jeunes (p=0,033) et à la survenue d’AVC multiple chez les femmes de tout âge (p=0,035). L’athérosclérose était l’étiologie la plus fréquente (45,3 %), avec une fréquence plus importante chez les femmes ayant une ménopause précoce (p=0,041).
Notre étude a établi un lien entre la ménopause précoce et le risque accru d’AVC ischémique chez les jeunes femmes, les AVC multiples et l’athérosclérose, en accord avec la littérature. Cette corrélation pourrait s’expliquer par les bienfaits des œstrogènes, agissant en tant qu’agents protecteurs anti-athérogéniques et vasoprotecteurs avant la ménopause.
Les femmes jeunes bénéficient d’une protection contre les AVC grâce aux œstrogènes. Ainsi, celles ayant une ménopause précoce pourraient tirer avantage de l’hormonothérapie pour prévenir les AVC.
La prévalence et l’incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont en augmentation et la plupart des cas surviennent dans les pays en développement.
L’AVC a de multiples facteurs de risque, ...tels que les conditions météorologiques, c’est pourquoi nous voulons déterminer le rôle des facteurs météorologiques dans l’AVC.
Il s’agissait d’une étude de cohorte menée dans la ville de Douala sur une période de 10 ans (2011–2020). La population d’étude était constituée de patient ayant fait un AVC ischémique ou hémorragique et résidant, c’est-à-dire à environ 20km de Douala. Les données météorologiques ont été obtenues auprès de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar et des sites météorologiques.
Au total, 1349 dossiers de patients ont été inclus. La gravité des AVC augmentait pendant les saisons les plus chaudes (vent faible p=0,022 ; ensoleillement excessif p=0,001 ; faibles précipitations p=0,002). Les saisons des pluies ont été associées à une plus grande mortalité, la durée du séjour hospitalier était plus longue pendant la longue saison des pluies (fortes précipitations p=0,013).
La sévérité des AVC durant les périodes de fortes températures s’expliquant par le phénomène de déshydratation par augmentation de la viscosité sanguine augmentant le risque de thrombose. La mortalité retrouvée au cours des saisons tant de basses que de hautes températures peut être le fait des mécanismes vasoconstricteurs réflexes. Kintoki et al. Congo n’avait pas trouvé d’association.
La mortalité due à l’AVC et la durée du séjour à l’hôpital étaient significativement associées à la courte puis à la longue saison des pluies, tandis que la gravité de l’AVC était associée à la longue saison sèche.
Les troubles de l’équilibre postural sont quasi-constants après accident vasculaire cérébral cérébelleux (AVC). Ils sont responsables de chutes fréquentes et traumatisantes.
Évaluer l’équilibre ...postural et déterminer ses facteurs pronostiques chez les patients victimes d’AVC cérébelleux.
Il s’agit d’une étude transversale menée au service de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle entre octobre 2018 et septembre 2019, intéressant des patients victimes d’AVC cérébelleux confirmés. L’équilibre postural était apprécié par les scores posturaux de Bourgès. Un score<3 traduisait des troubles posturaux sévères. Les données biographiques, les autres déficiences, les pathologies associées, la topographie lésionnelle et les traitements reçus étaient recherchés.
Nous avons 100 patients. Le sex-ratio était de 1,1, l’âge moyen était de 58,1 ans. La durée moyenne d’évolution de l’AVC était 11 mois. L’hypertension artérielle était le principal facteur de risque (89,5 %). Le diabète représentait 23,34 % des cas. La lésion siégeait à droite dans 66 % des cas, gauche (32 %), cérébelleux médian 2 cas. Tous nos patients ont bénéficié de la rééducation. Debout, les troubles posturaux intéressaient 94 % des patients dont 55,31 % avaient un score postural inférieur à 3 ; assis 23 %.
Les troubles posturaux sont plus sévères à la phase aiguë de l’AVC et chez les personnes âgées et/ou poly-tarées. Contrairement aux données de Perounnou et al., nos scores posturaux étaient plus sévères en cas de lésion gauche.
Le risque de chute chez l’hémiplégique vasculaire est important indépendamment de l’âge, de la durée d’évolution et de la localisation de l’AVC. Il peut être réduit grâce à une évaluation de l’équilibre postural et une rééducation bien conduite.
Au sein des AVC ischémiques (AVCi) cryptogéniques, la cardiopathie atriale (CA) pourrait être en cause par un biais embolique. Néanmoins, sa possible association à d’autres étiologies rend sa ...responsabilité incertaine.
Identification d’une cohorte de patients consécutifs victimes d’un AVCi sans cause documentée, identification parmi ces patients de facteurs associés à une CA.
Inclusion de tous les patients hospitalisés consécutivement dans l’unité neurovasculaire du CHU de Saint-Étienne entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012 pour un AVCi sans cause déterminée (selon la classification TOAST) après un bilan étiologique complet standardisé. Identification des facteurs associés à une CA à partir d’une analyse uni- et multivariée. Le suivi a été réalisé auprès des médecins traitants et cardiologues.
Sur 1582 patients, 128 (8 %) ont eu AVCi cryptogénique dont 40 (31,3 %) avaient une CA. L’analyse univariée a identifié 7 facteurs associés à une CA : âge>65 ans, HTA, CHADS-VASC≥2, anomalie du flux dans l’auricule gauche, régurgitation mitrale, athérome de la crosse aortique<4mm et leucoaraiose. En analyse multivariée, 2 facteurs ont été identifiés : âge>65 ans et HTA. Sur les 13 patients ayant eu une récidive d’AVCi, 4 étaient probablement d’origine cardio-embolique sans fibrillation atriale (FA) documentée.
Notre proportion d’AVCi cryptogéniques est inférieure à celle de la littérature en raison d’un bilan étiologique complet (réalisation systématique d’une échographie transœsophagienne). L’âge et l’HTA constituent des facteurs de risque de CA (inclut dans le score de CHADS-VASC). Parmi les 4 récidives suspectes de cardio-embolie, une CA est discutée. Cette dernière ayant pu contribuer aux récidives d’AVCi en l’absence de FA documentée.
Dans notre série, les patients porteurs d’une CA lors de la prise en charge d’un AVCi cryptogénique sont plus âgés et hypertendus. Les récidives d’AVCi font discuter le rôle sous-jacent d’une CA.
L’épilepsie et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont deux pathologies neurologiques fréquemment rencontrés. Une augmentation de la fréquence de ces pathologies avec l’âge est largement ...trouvée.
Déterminer les aspects épidémiologiques des crises épileptiques (CE) en post-AVC, les principaux facteurs prédictifs, les caractéristiques clinico-électriques de ces CE, le risque de récurrence et le traitement ciblé.
Une étude rétrospective descriptive et analytique incluant 550 patients suivis pour thrombose veineuse cérébrale (TVC) au service de neurologie du CHU Habib Bourguiba de Sfax. Cette étude a été menée sur une période de 19 ans.
Parmi les patients, 16,5 % ont présenté une ou plusieurs crises. La fréquence des CE était plus importante chez les patients âgés entre 60 et 79 ans. La nature ischémique des AVC compliqués par des CE était la plus fréquente. La localisation corticale et la sévérité de l’AVC ont été les facteurs prédictifs principaux de survenu de CE. Un contrôle de l’épilepsie a été obtenu par une monothérapie à dose modérée.
Le risque de récurrence était plus élevé en cas de crises tardives, de lésions hémorragiques, d’une localisation corticale, de survenue d’EME, d’anomalie à l’EEG et en absence de prise du traitement antiépileptique (AE). Certaines études suggèrent que l’administration prophylactique AE est indiquée en cas d’hématome de grande taille ou d’hémorragie lobaire.
La CE est une complication de l’AVC. Une étude plus sélective prospective aurait un intérêt pour une prise en charge adaptée pour éviter d’alourdir le pronostic des sujets avec un AVC.
L’AVC est responsable d’environ 50 % des épilepsies après 60 ans. L’épilepsie post-AVC constitue un facteur de morbi-mortalité important.
Étude des caractéristiques cliniques et évolutives ainsi que ...les modalités thérapeutiques des crises épileptiques post-AVC.
Étude rétrospective descriptive. Critères d’inclusion : patients admis au service de neurologie du CH de Montélimar pour une crise d’épilepsie dans les suites d’un AVC entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021. Critères d’exclusion : les patients présentant une autre comorbidité pouvant être à l’origine des crises comitiales autre que l’AVC.
Les délais de survenue de la crise précoce étaient de 24 heures, et de 22,88 mois pour les crises tardives. Le mécanisme artériel ischémique est le plus fréquent, la topographie superficielle gauche représente environ les 2/3 des infarctus cérébraux responsable des crises d’épilepsie dans cette série.
Les facteurs de risque pour la survenue des crises d’épilepsie semblent identiques pour les crises précoces et tardives : l’âge, la nature hémorragique (sidérose corticale), l’étendue de l’AVC (atteinte corticale).
Les crises précoces sont secondaires aux troubles métaboliques à la phase aiguë de l’AVC. Les crises tardives sont liées à une organisation aberrante épileptogène de la zone cicatricielle.
Les perspectives thérapeutiques en termes d’accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI) visent à limiter les répercussions fonctionnelles par l’identification de biomarqueurs évolutifs ...neurophysiologiques dont le chef de file est l’électroencéphalogramme (EEG).
Décrire les anomalies électriques à l’EEG à la phase aiguë des AVCI et établir un lien entre le profil électrique et le pronostic fonctionnel à 3 mois des patients.
Étude prospective incluant des patients suivis pour un AVCI datant de moins de 15jours, auparavant autonomes et n’ayant aucun antécédent personnel connu d’AVC ou d’épilepsie. Tous les patients ont eu un EEG dans un délai≤15jours avec calcul du score grand total EEG (GTE) et ont été revus à la consultation après 3mois. Les patients dont le score de Rankin modifié (mRS) à 3 mois était≥3 étaient considérés ayant une mauvaise évolution fonctionnelle.
Nous avons colligé 50 patients. Le NIHSS moyen initial était de 5,5. L’évolution était mauvaise chez 24 % des patients. L’EEG a montré des anomalies électriques dans 52 % des cas : anomalies paroxystiques (n=21) et périodiques (n=6). Le score GTE moyen était 5,58. Une mauvaise évolution était significativement liée à un rythme de fond ralenti (p=0,001), asymétrique (p=0,002), présence d’anomalies interictales (p=0,02), ondes lentes (p=0,049) et pattern LRDA (p=0,044). Le score GTE était significativement plus élevé en cas de mauvaise évolution.
Nous avons ainsi pu identifier par la réalisation d’EEG à la phase aiguë des AVCI certains marqueurs électriques prédictifs d’une mauvaise récupération à 3 mois et qui seraient expliquées par la « crise métabolique » délétère pour les neurones de la pénombre. Ainsi l’identification précoce de ces anomalies permettrait de définir deux profils : bons et mauvais récupérateurs.
Intégrer la neurophysiologie dans la pathologie neurovasculaire nous aiderait à concevoir des interventions plus adaptées et ciblées qui permettraient la mise en place précoce de protocoles de rééducation adéquats.