Après une formation de libraire, Michel Logoz rejoint, en 1953, l’imprimerie Roth & Sauter, spécialisée dans la réalisation d’étiquettes de vin. Il en assume la direction jusqu’en 1986, année où il ...fonde sa propre agence de créations graphiques. En partenariat avec les producteurs, négociants et distributeurs, il se consacre, sa vie durant, à la conception et à la création de milliers d’étiquettes pour tous les vins de la planète. Parallèlement, il rédige et édite de très nombreuses publications, toujours au service du vin. En collaboration avec une pléiade de graphistes, maquettistes, illustrateurs et photographes chevronnés, Michel Logoz innove en développant de nouvelles stratégies de communication, axées sur l’image de marque et la personnalisation des produits. Le Bec d’Or lui est décerné par l’Association des journalistes de langue française pour une campagne de presse commanditée par Provins. Imprégné de la magie du vin et de sa subtile alchimie, il s’en fait le laudateur passionné dans ses chroniques et ses écrits, notamment pour la Confrérie du Guillon. 00:00:00 – 00:00:08 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Michel Logoz, ambassadeur du vin, et tourné à Lausanne (VD), le 13 juin 2012. L'interlocuteur est Jacques Poget. 00:00:08 – 00:00:55 (Séquence 1) : Michel Logoz se définit comme rédacteur-éditeur et explique que c'est le hasard qui l'a conduit à concevoir des étiquettes de vin. Il considère que le poids du hasard et des rencontres fortuites pèse plus lourd que l'hérédité génétique. Il cite Paul Ricoeur qui dit qu'il faut faire du hasard un destin par un choix continu. Il rappelle toutefois que les choix sont parfois abrupts. L'interlocuteur invite Michel Logoz à raconter ces choix abrupts qui ont marqué sa vie. 00:00:55 – 00:01:06 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Michel Logoz, ambassadeur du vin, et tourné à Lausanne (VD), le 13 juin 2012. L'interlocuteur est Jacques Poget. 00:01:06 – 00:02:33 (Séquence 3) : Michel Logoz évoque son amitié et sa rencontre avec Jean Lecoultre. Il se souvient qu'enfants ils étaient ennemis suite à des bagarres de quartier. Ils se retrouvent plus tard au seuil de la première supérieure au collège de Villamont à Lausanne. Il raconte que l'instituteur les ayant remarqués les place tous deux côte à côte au premier rang. Ainsi est née une amitié vieille de 70 ans. Michel Logoz évoque une autre circonstance qui lui a permis de rejoindre Claude Pahud et son équipe de comédiens routiers. Il se souvient d'une expérience qui lui a permis de s'émanciper et de se faire des copains. Il admire Claude Pahud, qu'il compare à la figure de Socrate. 00:02:34 – 00:05:07 (Séquence 4) : Michel Logoz explique qu'après un début difficile dans la vie professionnelle, il entre en 1950 à la librairie Georg à Genève. Il se souvient que le patron l'a bousculé et l'a débarrassé d'idées toutes faites sur le métier de libraire. Il explique qu'il idéalisait ce travail, le patron lui fait alors comprendre que la librairie c'est le chiffre d'affaires au quotidien et que le stock nécessite un renouvellement constant. Michel Logoz se souvient que son patron était intransigeant en ce qui concerne la maîtrise du catalogue. Ils recevaient chaque semaine la bibliographie de France qui était éditée par le Cercle de la Librairie à Paris et qui offrait 500 nouveautés parmi lesquelles il fallait choisir. Dans une librairie universitaire, les domaines d'intérêt sont nombreux, il est donc nécessaire d'être attentif aux nouveautés éditoriales. Michel Logoz explique que son patron, Henri Longchamp, voyageait beaucoup pour son travail, négociant des contrats et nouant des contacts. Il raconte qu'il a dû s'improviser imprésario pour accueillir la troupe du Théâtre national populaire, avec Jean Vilar et Gérard Philipe, il a pu assister ainsi à cinq représentations du Cid. 00:05:09 – 00:06:03 (Séquence 5) : Michel Logoz explique qu'au bout de quatre ans, il quitte la librairie Georg pour l'imprimerie Roth et Sauter. Son patron lui signe alors un certificat de travail qui se termine par les mots suivants: "nous voyons en monsieur Michel Logoz, un futur chef d'entreprise." Il raconte que cela l'a flatté. 00:06:05 – 00:08:49 (Séquence 6) : En 1939, début de la Seconde Guerre Mondiale, Michel Logoz a dix ans. Le rédacteur explique que si la Suisse est épargnée par la guerre, la Mobilisation provoque des drame dans le pays. Son père qui exerce la profession d'indépendant est ainsi mobilisé et se voit privé de revenu. Il se souvient avoir ressenti pour la première fois la précarité. Sa mère étant accaparée par ses affaires le jeune Michel Logoz est livré à lui-même et passe du temps avec les voyous de son quartier. Il était à l'époque rebelle et n'aimait pas beaucoup l'école. Il fonde une revue avec son ami Philippe Rochat, un marxiste convaincu. Il était sensible au mouvement du christianisme social ainsi qu'à la philosophie du personnalisme crée par Emmanuel Mounier avec la revue Esprit. Après un passage à l'Ecole de Commerce, le père de Michel Logoz veut faire de lui un agent d'affaires, ce qui ne l'intéressait pas beaucoup. Michel Logoz explique que son père, ayant eu des difficultés économiques avec la Crise de 1929 et la Seconde Guerre, cherchait à préserver son fils des difficultés économique. 00:08:51 – 00:10:08 (Séquence 7) : Michel Logoz explique que son père, par l'intermédiaire d'un ami préposé à l'Office des poursuites de Vevey, l'initie à la profession d'agent d'affaires. Il se souvient que le métier ne lui plaisait pas particulièrement. Son père l'autorise alors à quitter cette profession, mais exige de lui qu'il finisse son apprentissage. Il finit alors son apprentissage avec le prix de meilleur apprenti du canton. Michel Logoz explique que suite à cette mauvaise expérience, il entre à la librairie Georg à Genève. 00:10:11 – 00:11:48 (Séquence 8) : Michel Logoz commence à travailler à Lausanne chez Roth et Sauter en 1953, au moment où l'imprimerie vit sa meilleure période. Max Roth et son beau-frère Carl Sauter ont repris une entreprise familiale en 1939 qu'ils ont rebaptisée sous leur patronyme, au 25 avenue du Simplon. Michel Logoz explique que Max Roth était un personnage fantasque, avec du charisme, qui adorait son métier. Carl Sauter, plus discret, avait été formé comme typographe à Zurich où il avait acquis une maîtrise du métier; son goût très sûr lui avait attiré le respect de ses collègues. 00:11:51 – 00:12:59 (Séquence 9) : Michel Logoz explique que les rapports entre Max Roth et Carl Sauter n'étaient pas toujours faciles. Max Roth avec sa forte personnalité imposait aux autres son autorité. Michel Logoz connaissait Max Roth depuis son enfance puisque celui-ci était lié à son père, qui était responsable des affaires administratives et comptables de l'entreprise. Par la suite, le chargé d'affaires pour la Suisse romande étant décédé, Max Roth appelle le père de Michel Logoz à son bureau pour proposer la place à son fils. Michel Logoz est alors engagé chez Roth et Sauter. 00:13:02 – 00:14:38 (Séquence 10) : Michel Logoz raconte que Max Roth se rendait deux à trois fois par semaine en Suisse alémanique, où il avait une clientèle constituée de marchands de vins, d'importateurs, et de grands distributeurs comme COOP. Le domaine de prédilection de Max Roth était les étiquettes de vin, il se désignait d'ailleurs comme "le couturier du flacon". Michel Logoz parle de l'influence importante que Max Roth a exercée sur sa vie professionnelle. Max Roth lui fait partager sa vision du travail et la manière de le réaliser, mais aussi ses tics et ses manies. Michel Logoz explique ainsi qu'il a subi son influence au travers de son côté communicatif, de sa manière de parler. 00:14:41 – 00:16:10 (Séquence 11) : Michel Logoz a passé toute une vie dans le petit format des étiquettes de vin. Il explique que travailler avec un petit ou un grand format ne change rien à la richesse du métier. Il compare cette pratique à celle des peintres concrets qui peignent toute leur vie des motifs géométriques en variant les surfaces et les couleurs. Il souligne que si parfois il se laisse aller à s'imaginer en Picasso de l'étiquette, la comparaison lui paraît toutefois exagérée. 00:16:14 – 00:18:35 (Séquence 12) : L'interlocuteur invite Michel Logoz à parler de la manière dont il envisage la création. Michel Logoz explique que c'est un sujet auquel il tient beaucoup. Il cite Nicolas Boileau: "Tout ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement." Il explique qu'il y a deux temps dans la création, la conception et l'énonciation. Il s'est toujours réservé la partie de la conception qu'il divise en deux phases: d'une part les données objectives que l'on peut réunir sur l'objet et le produit et d'autre part le territoire de l'imaginaire qui laisse une grande place à l'intuition. L'imaginaire demande de trouver des parentés avec d'autres réalisations et permet ensuite de proposer un cahier des charges pour le graphiste qui traduit l'idée vers laquelle il faut se diriger. 00:18:40 – 00:20:15 (Séquence 13) : Michel Logoz explique qu'il est indispensable, afin de ne pas laisser le graphiste seul, de lui fournir des données concrètes sur l'objet à traiter. Selon lui, le graphiste n'est pas toujours à même de comprendre et de connaître le produit à partir duquel il travaille. Michel Logoz explique qu'il a d'ailleurs été souvent amené à travailler avec des illustrateurs, Pierre Estoppey et Etienne Delessert entre autres. La réalisation d'une étiquette est un travail d'équipe, ils créent une gravure ou un dessin pour l'étiquette puis le graphiste s'occupe de la composition graphique des textes et de la mise en page. 00:20:21 – 00:21:33 (Séquence 14) : Michel Logoz explique qu'aujourd'hui l'aspect typographique joue un rôle important en raison du dépouillement des oripeaux traditionnels de l'étiquette. Les étiquettes, explique-t-il, à défaut de se construire sur une aquarelle ou un dessin se forment
Fils du docteur Oscar Forel, petit-fils d'Auguste, psychiatres tous les deux, il se distinguera en tant que médecin généraliste et par une carrière politique aussi longue que différenciée. Dans les ...années trente, constatant que les communistes sont les adversaires les plus résolus du fascisme hitlérien, c'est tout naturellement qu'il entre dans leurs rangs. Il s'engage activement dans la vie politique locale, tout en étant médecin à Nyon. Il rend un vibrant hommage à sa femme grâce à laquelle il a pu poursuivre pendant plus de cinquante ans une intense activité politique tout en pratiquant une médecine au service des plus démunis et des toxicomanes. 00:00:00 – 00:00:25 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-fixes consacré à Armand Forel, médecin et homme politique, et tourné à Nyon le 18 juillet 1991. L'interlocuteur est Jean-Bernard Desfayes. 00:00:25 – 00:01:15 (Séquence 1) : Armand Forel explique qu'il est né à Berne, dans l'asile psychiatrique de la Waldau où travaillait son père. Ce dernier, fils du psychiatre Auguste Forel, est aussi né dans un asile d'aliénés, mais à Zurich au Burghölzli où son père était directeur. Les mauvaises langues de Nyon disent que ça se remarque. 00:01:15 – 00:03:03 (Séquence 2) : Armand Forel parle de son enfance. Elle a été heureuse, et très spéciale. Ses deux parents étaient très occupés, à Berne d'abord, dont il n'a plus de souvenirs car ils ont déménagé quand il avait trois ou quatre ans. Ils ont ensuite habité dans le sud de la France, à Antibes, où son père finissait sa thèse "La psychologie des névroses" en même temps qu'il soignait une malade. Son père avait postulé, sans succès, à l'hôpital psychiatrique de Genève. En 1925, il a été par contre nommé directeur à la Métairie de Nyon, clinique psychiatrique privée. Son père travaillait beaucoup, ainsi que sa mère qui l'aidait. Au bout de deux ans, son père a quitté la Métairie pour construire une nouvelle clinique plus proche de son idéal. 00:03:04 – 00:04:45 (Séquence 3) : Armand Forel parle de son grand-père Auguste Forel. Passionné toute sa vie par les fourmis, il était un homme d'une grande volonté et puissance de travail. Son profond athéisme est souvent ignoré par le public. A 16 ans, il a refusé de communier, ce qui pour la région de Morges relevait du scandale. Il raconte le parcours de son grand-père. A Munich où il a travaillé longtemps, il a rencontré sa femme, Emma Forel qui pour Armand Forel a remplacé sa mère, lorsqu'il a dû se séparer d'elle. 00:04:47 – 00:06:15 (Séquence 4) : Armand Forel parle de son grand-père. Auguste Forel était un grand neurologue et il était en contact avec les grands neurologues et scientifiques de l'époque: Golgi, Von Guden, Freud et surtout Darwin, avec lequel il a échangé une importante correspondance, ainsi que des insectes. Il était un militant athée et socialiste. Il était antichrétien et antireligieux, ce que son père et lui n'ont jamais été. Son athéisme était compensé par un grand humanisme. On ne lui a donc jamais reproché son athéisme. Il était président d'honneur du parti socialiste suisse, ami de Lounatcharski et grand ami de Romain Rolland qu'il fréquentait souvent. 00:06:18 – 00:07:50 (Séquence 5) : Armand Forel avait deux sœurs, l'une est devenue médecin à Helsinki, elle a épousé un Finlandais, et l'autre est morte à 60 ans environ d'une leucémie. Il n’avait que 18 mois de différence avec sa sœur cadette avec qui il s’entendait très bien. Passé ses 30 ans, un événement extraordinaire s'est produit dans sa vie. Son père le convoque et lui apprend l'existence d'une autre sœur, Sylvia, qui avait alors 18 ans et que son père connaissait seulement depuis quelques jours. Elle était juive et avait habité longtemps en Israël. Ensemble, les frères et sœurs se sont toujours très bien entendus. 00:07:53 – 00:10:09 (Séquence 6) : Armand Forel parle de son éducation. Il a eu plusieurs précepteurs quand il était enfant. Il a étudié deux ans au collège de Nyon. Forcé à doubler à cause de sa conduite, il quitte le collège pour l'institut Juillerat à Céligny. Il y rencontre le Shah de Perse et son frère. Le Shah fréquentait l'école du Rosey qui était fermée en été. Armand Forel entre ensuite au collège Calvin à Genève, où il n'est resté que six mois. Son père, qui avait été élève de l'Ecole Nouvelle de Glarisegg, l'envoie dans le même institut à Steckborn. Une école qu'il a fort mal supportée. Il rejoint alors sa sœur à Zurich, dans un institut privé. Il conclut un pacte avec son père et prépare une maturité fédérale. Il étudie intensément pendant deux ans, surtout l'allemand et les mathématiques, et il obtient sa maturité. Il n'avait pas encore 18 ans. 00:10:12 – 00:11:16 (Séquence 7) : Armand Forel parle de son engagement politique. Un premier événement, qui l'a poussé à s'engager politiquement, a été le massacre perpétré par les recrues et par les régiments valaisans contre les manifestants genevois, tragique événement survenu à Genève au temps de Léon Nicole. C'était l'époque d'Oltramare aussi. Un autre événement a été, ensuite, la guerre d'Espagne. Son père, par antifascisme, avait accueilli 16 orphelins républicains chez lui, ce qui fit un petit scandale. 00:11:20 – 00:13:15 (Séquence 8) : Armand Forel parle de son engagement politique. La découverte du nazisme, en Allemagne, a été l'élément majeur qui l'a poussé à s'engager politiquement. Emmené par son père, il se rend deux fois à Munich, où il voit les SS et les SA battre les juifs dans la rue, et leur infliger d'autres vexations. C'était avant 1938, avant l'Anschluss avec l'Autriche. En Suisse, à l'école à Zurich, personne ne croit ses récits. Il mesure, en fréquentant la fille de Jules Humbert-Droz, que les communistes étaient ceux qui luttaient le plus énergiquement contre le nazisme. En Suisse, le nazisme était bien présent avant l'Anschluss, les choses ont changé par la suite. 00:13:20 – 00:14:21 (Séquence 9) : Armand Forel parle de son expérience dans l'armée. Il a fait partie des sanitaires de montagne. Il a commencé son école de recrue à Bâle et terminé à Kriens. Il a fait tous les cours de répétition jusqu’à l’âge de 50 ans environ. Il a participé à de nombreux cours alpins. Il s'est pris d'amitié avec entre autres l'ancien conseiller fédéral Bonvin, qui était capitaine et commandant des cours alpins à Montana, à Verbier. Il a connu de Kalbermatten aussi. Grâce à cette expérience, il a gardé toute sa vie le goût de la haute montagne. 00:14:26 – 00:15:53 (Séquence 10) : Armand Forel parle de son expérience dans l'armée pendant la deuxième guerre mondiale. Il rappelle qu'il est entré dans le parti communiste en 1943. Il a manifesté son antifascisme pendant son service militaire en réarmant les Forces françaises de l'Intérieur, les FFI. Les Allemands internés en Suisse devaient déposer leurs armes à la frontière. Sa compagnie était commandée par Soldini, avec lequel il s'entendait bien malgré leurs différentes idées politiques. Soldini appartenait à l'Action nationale, par la suite il est devenu Conseiller national comme lui. Ils ont fait un transport d'armes considérable du Brassus jusqu'à Genève. Là, un camarade déguisé en nonne a pris les armes. 00:15:58 – 00:18:24 (Séquence 11) : Armand Forel parle de son expérience dans l'armée pendant la deuxième guerre mondiale et de son activité antifasciste. Le parti communiste suisse voulait aider les partisans italiens. C'était l'époque de Kesserling. Les Italiens manquaient de tout, surtout de médicaments. Pour leur apporter de l'aide, il s'est rendu sur place, mais il a été arrêté par un garde-frontière. Le prieur, un démocrate, l'a aidé à s'enfuir. Il est retourné à Martigny à ski, chargé des armes des Italiens, qu'ils n'avaient pas déposées à la douane. Ensuite, il a caché ces armes chez son père à Prangins. Il ignorait que son père était aussi impliqué dans des actions antifascistes du côté de la France. C'est seulement à la fin de la guerre qu'ils ont découvert leurs activités antifascistes respectives. 00:18:29 – 00:19:52 (Séquence 12) : Armand Forel raconte son adhésion au parti communiste. Il rappelle que le parti était interdit. Sa décision d'y adhérer se concrétise lors de la bataille de Stalingrad. Etudiant en médecine, il se savait de gauche, mais il se sentait complètement inutile, parce qu'il n'avait aucun instrument pour manifester ses opinions. Une fois entré dans le parti, il s'est senti libéré. Au début son activité était restreinte, il distribuait des journaux, il affichait des tracts antifascistes dans les toilettes publiques. Lors d'une campagne d'affichage, il a été arrêté à la gare de Lausanne. Ainsi son père a appris qu'il était communiste. 00:19:58 – 00:21:33 (Séquence 13) : Armand Forel raconte sa vie entre engagement politique et carrière de médecin. Il passe son deuxième examen propédeutique après avoir été élu au Grand Conseil vaudois, à 24 ans. A 27 ans et avec une année de retard à cause de son activité politique, il s'est présenté aux examens finaux de médecine. Une fois devenu médecin, son ami le professeur Armand Delachaux lui a annoncé qu'il n'est pas accepté comme interne. L'hôpital universitaire interdisait toute activité en dehors du travail de médecin. Il aurait donc dû abandonner son activité politique au Conseil national. 00:21:40 – 00:22:31 (Séquence 14) : Armand Forel raconte sa vie entre engagement politique et carrière de médecin. En 1950, il ouvre son cabinet à Nyon dans des conditions difficiles. Il n'avait pas reçu d'aide de son père et avait dû acheter tout le matériel d'occasion. Il aurait aimé devenir psychiatre, mais il n'a pas pu. Des années plus tard, des amis du Conseil d'Etat, dont Guisan, lui ont dit qu'ils auraient dû lui permettre de continuer sa carrière de médecin, car elle lui aurait permis de faire moins de politique. 00:22:38 – 00:23:55 (Séquence 15) : Armand Forel raconte l'histoire de son parti, le Parti suisse du Travail, créé en 1945 : Karl Hofmaier en était le secrétaire général, et Léon Nicole le pr
Née en 1892, Jenny Humbert-–Droz vit à La Chaux-–de-–Fonds. Une vie étroitement mêlée à l'Histoire et à celle de son mari, pasteur, objecteur de conscience, secrétaire de la IIIe Internationale. La ...vie à Moscou dans les années vingt, puis l'activité clandestine en Suisse. Les espoirs détruits, les espérances nouvelles. Les flux et les reflux de l'Histoire. Un témoignage très actuel sur l'infatigable engagement d'une femme qui, au–-delà des antagonismes idéologiques, se passionne pour les grands problèmes de notre époque. 00:00:00 – 00:00:25 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Jenny Humbert-Droz et tourné à la Chaux-de-Fonds le 22 août 1978. L'interlocuteur est Michel Bory. 00:00:25 – 00:00:55 (Séquence 1) : Jenny Humbert-Droz précise qu'elle est venue de Zurich avec Jules Humbert-Droz s'installer à La Chaux-de-Fonds en 1959. L'entretien a lieu dans l'appartement où elle a travaillé avec son mari jusqu'à son décès en 1971. 00:00:56 – 00:01:59 (Séquence 2) : Jenny Humbert-Droz reste occupée. Elle a une activité dans le mouvement des consommatrices, la FRC, dont elle est membre depuis sa création en 1959. Elle met aussi en ordre les archives de son mari Jules Humbert-Droz qu'elle a déposées à la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds. 00:02:00 – 00:02:46 (Séquence 3) : Jenny Humbert-Droz raconte comment son père, qui s'attendait à un garçon, a trouvé son prénom. 00:02:48 – 00:03:44 (Séquence 4) : Jenny Humbert-Droz a été élevée dans une famille de pasteur avec donc des principes religieux. Elle a reçu une éducation assez sévère. Elle fait partie d'une fratrie de huit enfants qui devaient être disciplinés pour montrer l'exemple aux autres. Jenny Humbert-Droz repense au courage de sa maman dans leur éducation. 00:03:47 – 00:03:58 (Séquence 5) : Jenny Humbert-Droz a fait ses classes primaires au village de Corcelles dans le canton de Neuchâtel. Elle était bonne élève et aimait s'entraîner à la course et au saut avec les garçons. 00:04:01 – 00:05:44 (Séquence 6) : Jenny Humbert-Droz se rappelle de la construction d'une route au travers du jardin de la maison familiale à Corcelles. Il a fallu dynamiter un talus et les travaux intéressaient les enfants. Jenny Humbert-Droz et ses frères et sœurs se sont liés d'amitié avec les ouvriers italiens qui travaillaient sur le chantier. Ils les surnommaient les "hirondelles" car ils venaient travailler au printemps et repartaient en hivers auprès de leur famille dans leur pays. Jenny Humbert-Droz ne trouvait pas cela très juste, elle qui passait toute l'année avec sa famille. Elle estime donc qu'il s'agit d'une des expériences qui ont éveillé son sens de la justice sociale. 00:05:47 – 00:06:46 (Séquence 7) : Jenny Humbert-Droz a fait ses études secondaires à Neuchâtel et faisait le trajet depuis Corcelles en train. Elle avait une amie chocolatière qui travaillait à la fabrique de chocolat de Serrières et faisaient l'aller retour plusieurs fois par jour à pied. Là aussi Jenny Humbert-Droz a trouvé la situation injuste et estime qu'elle a éveillé son sens de la justice sociale 00:06:50 – 00:07:52 (Séquence 8) : Jenny Humbert-Droz se souvient qu'elle a rencontré son mari Jules Humbert-Droz lorsqu'elle était à l'Ecole normale de Neuchâtel. Lors d'un camp de l'association chrétienne d'étudiants de la Suisse Romande à Montricher, elle a rencontré de nombreuses amies, dont des genevoises et des vaudoises, mais aussi Renée Warnery, la fille de Henri Warnery. Cette dernière lui a demandé de créer un groupe de l'association chrétienne d'étudiants à l'Ecole normale et l'a mise en contact avec Jules Humbert-Droz qui était étudiant en théologie à l'université de Neuchâtel. Ensemble, ils ont donc créé ce groupe de l'association chrétienne d'étudiants à l'Ecole normale. 00:07:56 – 00:09:07 (Séquence 9) : On demande à Jenny Humbert-Droz si au moment où elle a rencontré Jules Humbert-Droz, il était déjà un homme dont on parlait ou qui scandalisait en tant que un pasteur socialiste. Jenny Humbert-Droz rappelle les origines ouvrières de Jules qui grandit à la Chaux-de-Fonds. Il avait un très bon contact avec son père, ouvrier qualifié, ensemble ils parcouraient le Jura par tous les temps. Son père lui a donné une orientation libertaire. Jules a perdu son père à l'âge de 15 ans et ce sont les pasteurs qui l'ont pris en charge qui l'ont orienté vers la théologie. Il avait déjà exprimé des idées anarchistes à l'école et a conservé son idéal d'une société libre et juste lorsqu'il a bifurqué vers la théologie. Pour lui, le christianisme ne s'opposait pas au socialisme. 00:09:12 – 00:10:44 (Séquence 10) : La romance entre Jenny et Jules Humbert-Droz est née au moment où elle quitte l'Ecole normale pour l'Université. Le groupe de l'association chrétienne d'étudiants de l'Ecole normale qu'ils avaient créé subsiste pendant les deux premiers semestres de Jenny à la Faculté des lettres de l'Université de Neuchâtel. Ils se rencontraient souvent au foyer des étudiants de l'Université. C'est après ces deux semestres et avant le départ de Jenny pour l'Allemagne que Jules lui expose ses intentions de l'épouser. Les parents de Jenny, en raison de l'engagement socialiste de Jules, n'étaient pas favorables à cette union et ont interdit à Jenny de correspondre avec lui durant sont séjour en Allemagne. Elle a donc correspondu secrètement avec lui par l'entremise d'une amie. 00:10:50 – 00:11:18 (Séquence 11) : De1912 à 1916, Jenny Humbert-Droz lutte pour obtenir l'approbation de ses parents et épouser Jules. Pour elle, il était important d'obtenir le consentement de ses parents. 00:11:24 – 00:12:05 (Séquence 12) : Jules Humbert-Droz était correspondant à Londres pour "La Sentinelle" et aussi suffragant à l'église protestante française de Londres. Il est revenu en Suisse pour travailler comme rédacteur à "La Sentinelle". Jenny Humbert-Droz l'avait retrouvé à Londres puis était partie au pair en Irlande. Revenue en Suisse en mai 1916, elle épouse Jules en juillet. 00:12:11 – 00:13:23 (Séquence 13) : En 1916, Jules Humbert-Droz était incorporé dans les troupes réformées et a refusé de se présenter à une visite sanitaire ce qui correspond à un refus de servir. Il a donc été arrêté et condamné à six mois, deux semaines après sont mariage avec Jenny. Pendant ces six mois, Jenny Humbert-Droz était chez ses parents à Corcelles et bénéficiait de visites, parfois exceptionnelles comme le dimanche ou pour les fêtes de Noël, que le conseiller d'état au département de justice et police leur accordait. 00:13:30 – 00:14:19 (Séquence 14) : Jenny Humbert-Droz approuvait le refus de servir de son mari Jules et partageait son antimilitarisme. L'antimilitarisme était d'ailleurs un courant de pensée bien présent chez les jeunes socialistes, mais très mal vu par l'Eglise. Les partis bourgeois considéraient le refus de servir comme une trahison à la patrie. 00:14:26 – 00:15:20 (Séquence 15) : Jenny Humbert-Droz explique que Jules a été consacré pasteur avant d'être condamné pour refus de servir. Sa thèse portait le titre "Le christianisme et le socialisme : leurs oppositions et leurs rapports" et cherchait à démontrer que christianisme et socialiste se complètent car ils visent tous deux une société libre et juste. Jenny approuvait le refus de servir de Jules, pour elle aussi l'antimilitarisme était la solution du moment. 00:15:27 – 00:16:21 (Séquence 16) : Jenny Humbert-Droz raconte que l'antimilitarisme a valu à Jules d'autres ennuis. Il était antimilitariste, mais pas un non-violent absolu ou un gandhiste. L'antimilitarisme lui semblait la seule façon de stopper les guerres au moment où se déroulait la première guerre mondiale. 00:16:29 – 00:18:53 (Séquence 17) : Entre 1917 et 1918, à la Chaux-de-Fonds, Jenny Humbert-Droz a eu des moments difficiles car son mari Jules a été arrêté à plusieurs reprises. En 1917, Ernest-Paul Graber écrit un article dénonçant les méthodes violentes de l'armée dans "La Sentinelle" et est arrêté. Des militants socialistes le sortent de prison le lendemain, ce qui donne à l'armée une raison d'occuper la Chaux-de-Fonds. De violentes manifestations éclatent donc en ville. Dans un article, Jules Humbert-Droz compare les soldats suisses à des cosaques et est arrêté. Pendant la Grève générale de 1918, toute la classe ouvrière du Jura souffrait et les manifestations étaient nombreuses et violentes. Jules Humbert-Droz a aussi été condamné à trois mois pour sabotage. 00:19:01 – 00:19:43 (Séquence 18) : Jenny Humbert-Droz rappelle que les jeunes socialistes peinaient à se positionner sur la révolution russe de 1917. Jules Humbert-Droz a hésité lors de la révolution de février puis a soutenu la révolution bolchévique. 00:19:52 – 00:22:37 (Séquence 19) : Jenny Humbert-Droz insiste sur la situation très difficile du monde ouvrier après la première guerre mondiale. Il y avait une pénurie des denrées alimentaires et les soldats mobilisés ne gagnaient pas grand chose. Cela a mené à des manifestations parfois violentes. Ces difficultés étaient les mêmes dans toute l'Europe et dans les différents partis socialistes une gauche s'est peu à peu détachée et s'est rapprochée de la révolution russe. C'est ainsi qu'est née l'Internationale communiste. En Suisse, cette gauche s'est rattachée à un tout petit parti communiste suisse-allemand, a fondé le parti communiste suisse et a adhéré à la Troisième internationale. La naissance de la Troisième internationale est donc bien liée à la situation très difficile des grandes masses dans les pays d'Occident. 00:22:46 – 00:24:06 (Séquence 20) : Jenny Humbert-Droz explique que son mari a soutenu la révolution russe peu après novembre 1917, car il estimait qu'un mouvement révolutionnaire qui défend une idée devant conduire à une meilleure société valait la peine d'être soutenu. Il a à ce moment-là plus ou moins abandonné ses idées antimilitaristes. Jules Humbert-Droz a adhéré à la Troisième internationale et a créé la revue "Le Phare" qui avait des correspondants
La trajectoire politique de Pierre Graber le conduit de La Chaux-–de-–Fonds, l'un des foyers du mouvement socialiste suisse, à Lausanne, où il fut syndic, puis membre du gouvernement vaudois, à Berne ...ensuite où le brillant conseiller national est élu au Conseil fédéral. L'entretien fait revivre une époque héroïque où la Suisse connaissait les turbulences des mouvements politiques de gauche. Ce film apporte un témoignage de première main sur l'histoire contemporaine de la Suisse. 00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Pierre Graber et tourné à Savigny le 20 février 1986. L'interlocuteur est Bertil Galland. 00:00:11 – 00:01:48 (Séquence 1) : Pierre Graber parle de son père, socialiste, et son engagement politique qui a conditionné le sien. Son père, Paul Graber était venu au socialisme, comme beaucoup de ses collègues instituteurs de La Chaux-de-Fonds, par le biais de l'Union chrétienne des jeunes gens et au contact d'un pasteur influent de la ville, Pettavel. Un pasteur social qui supportait mal les incohérences entre les enseignements de l'Eglise et les comportements de ses responsables. Sous l'influence du pasteur plusieurs instituteurs ont quitté l'Union chrétienne et l'Eglise pour entrer dans une nouvelle église, le socialisme. Un socialisme à base de morale chrétienne. 00:01:49 – 00:03:46 (Séquence 2) : Pierre Graber explique que sa famille est originaire de Suisse alémanique. Son grand-père était né à Langenbruck, il en est encore originaire. C'était un ouvrier chaudronnier qui a quitté l'endroit par manque de travail. Il s'est rendu dans le canton de Neuchâtel où l'horlogerie offrait du travail à domicile. Il a eu neuf garçons, son père était le huitième. D'un milieu très pauvre, ses grands-parents parlaient suisse allemand. Sa grand-mère venait de la campagne bernoise. Malgré la présence du suisse allemand à la maison, son père n'a jamais parlé correctement l'allemand. Il lui a fallu de longues années à Berne, au Parlement, comme secrétaire du parti socialiste suisse, pour le comprendre, sans le parler. Son père avait un comportement de latin, de romand. 00:03:47 – 00:04:52 (Séquence 3) : Pierre Graber explique que le socialisme à La Chaux-de-Fonds, avant la première guerre mondiale, était homogène. C'était un climat politique assez chaud. En arrière fond, il y avait l'anarchisme, avec l'influence de Bakounine, qui avait habité la région, Guillaume avec la fédération jurassienne. Il y a eu une scission entre le socialisme et l'anarchisme. Le socialisme à La Chaux-de-Fonds était personnifié par un autre élève de Pettavel, Charles Naine, avocat et journaliste, qui est allé plus tard à Lausanne. 00:04:53 – 00:07:59 (Séquence 4) : Pierre Graber dit avoir participé à des manifestations politiques importantes à La Chaux-de-Fonds en 1916 et 1917. Des manifestations en réponse à la situation difficile du salariat. Pendant la guerre, il n'y avait pas encore de caisses de compensation. Le coût de la vie avait augmenté alors que les salaires descendaient. Son père instituteur avait connu aussi une réduction de salaire. La situation était très difficile et incomparable avec celle d'aujourd'hui. Les manifestants demandaient une réduction du temps de travail à neuf heures et demie pour six jours de travail. Il y avait des manifestations contre le système de ravitaillement, on reprochait au Conseil fédéral de ne pas s'occuper de La Chaux-de-Fonds ouvrière. Il y avait aussi un fond d'antimilitarisme qui existait depuis des années. En 1903, Charles Naine avait été condamné comme objecteur de conscience. La même année, avec Pettavel, il y a eu la première pétition en faveur des objecteurs de conscience. L'antimilitarisme avait été nourri par deux éléments: l'affaire des colonels, dont Wattenwyl qui, accusé d'avoir donné des renseignements à l'Allemagne, avait été acquitté par le tribunal militaire et la façon dont l'armée avait été conduite, le "style prussien". 00:08:00 – 00:10:42 (Séquence 5) : Pierre Graber explique que son père depuis 1916 était rédacteur à La Sentinelle. En 1917, il avait critiqué dans un écrit les officiers d'un bataillon neuchâtelois. L'article a été jugé diffamatoire par le tribunal militaire qui l'a condamné à 16 jours de prison. La manifestation pacifique qui s'était organisée en sa faveur a été mue par une "pasionaria", et a envahi la prison pour le libérer. Les gendarmes n'ont pas réagi et il y a eu libération avec le consentement du préfet et la promesse de son retour en prison le lendemain. Le Conseil d'Etat, effacé jusque-là, a ensuite fait appel à l'armée. Un drame a été évité grâce à un accord entre le comandant de Haller et les responsables socialistes de La Chaux-de-Fonds. La ville avait été occupée pendant six semaines par 6000 soldats. 00:10:44 – 00:12:50 (Séquence 6) : Pierre Graber explique que la révolution russe de février, la chute du tsarisme, avait fait l'unanimité dans le socialisme de La Chaux-de-Fonds, d'autant plus qu'il y avait au pouvoir, avec Kerensky, un ami de nombreux socialistes suisses, que son père connaissait bien. Tout a changé avec la révolution d'octobre. Les socialistes fidèles à une vision humanitaire et démocratique voyaient en Russie un dérapage vers la dictature. Il y eût alors rupture, schisme entre l'ancien pasteur Jules Humbert-Droz, lui aussi rédacteur à La Sentinelle et fidèle de Lénine, et les opposants au nouveau régime. Humbert-Droz a quitté le journal avec des fidèles, des jeunes socialistes, parmi ceux-ci des cousins. La rupture s'est manifestée au sein de sa famille aussi. À cause des positions antisocialistes de la gauche, son père dégoûté a quitté La Chaux-de-Fonds et pris le poste de secrétaire du parti socialiste suisse à Berne. Il pense qu'aujourd'hui il est plus difficile de définir le socialisme par rapport à l'époque. 00:12:53 – 00:13:31 (Séquence 7) : Pierre Graber explique les fonctions de son père en tant que secrétaire du parti socialiste suisse à Berne. Il s'occupait de la Suisse romande et de Neuchâtel en particulier. Il était Conseiller national aussi. 00:13:34 – 00:15:39 (Séquence 8) : Pierre Graber parle de son enfance à Berne. Il y est arrivé à ses 11 ans. L'adaptation s'est très bien passée, il en garde encore un souvenir ému. Ses camarades de classe, bien qu'ils ne parlaient pas français et lui l'allemand, ont été très gentils et l'ont aidé. Ils admiraient en lui ses qualités latines, la fantaisie et l'imagination. Ses professeurs aussi l'ont aidé. L'enseignant de français, à défaut de lui apprendre le français, l'a aidé en allemand. Son maître de classe à la fin du pré-gymnase, Monsieur Sutermeister, oncle du musicien, l'a défendu contre l'avis de son père qui voulait le voir devenir ingénieur. C'était l'époque de Taylor aux Etats-Unis et tout le monde s'en enthousiasmait. Sutermeister a réussi à le dissuader et le diriger vers des études littéraires. Il est resté cinq ans à Berne. 00:15:43 – 00:16:26 (Séquence 9) : L'interviewer demande à Pierre Graber si le fait d'avoir appris le suisse allemand lui a donné des facilités dans sa carrière politique, comme député aux Chambres fédérales. Il pense que oui, même s'il ne veut pas y accorder trop d'importance. Il pense que ça lui a valu des amitiés et des sympathies plus faciles et directes. 00:16:31 – 00:18:13 (Séquence 10) : Pierre Graber explique que, de retour dans le canton de Neuchâtel, après Berne, il avait deux ans de retard sur le programme de latin et deux d'avance sur celui de mathématique. Globalement, il n'a pas eu de problèmes scolaires. Il souligne le fait qu'au Gymnase de Neuchâtel la brillance était interdite. Un esprit opposé à celui du gymnase de La Chaux-de-Fonds. Un esprit qui les poussait à faire le minimum nécessaire. Ensuite, il a suivi des cours de droit et sciences économiques à Neuchâtel d'abord et à Vienne ensuite. Il a passé les deux licences en 1931. 00:18:19 – 00:18:46 (Séquence 11) : Pierre Graber explique qu'il avait choisi son séjour d'étude à Vienne parce qu'il était intéressé par la gestion d'une grande ville à majorité socialiste. Le système d'économie mixte, comme dans les transports en commun, était jugé digne d'éloges et exemplaire. Ce sont des enseignements politiques qui lui sont restés. 00:18:53 – 00:20:02 (Séquence 12) : Pierre Graber explique qu'en 1907, deux conférences de Jaurès ont énormément marqué la ville de La Chaux-de-Fonds. Jaurès avait renforcé les socialistes de la ville dans leur pacifisme et leur horreur de la guerre. Il dit être resté attaché aux grands penseurs français du socialisme. Blum était un ami de son père, il l'a connu. Vandervelde, le belge oublié aujourd'hui, avait joué un grand rôle dans l'Internationale socialiste. À la fin de la guerre, il est entré en contact avec les dirigeants de la SFIO, Daniel Mayer, Vincent Auriol. 00:20:10 – 00:22:04 (Séquence 13) : Pierre Graber explique qu'après ses études, il n'avait pas de doutes quant à sa vocation politique. Après un stage à La Chaux-de-Fonds, il est allé à Lausanne. Dans le canton Vaud, le parti était très influencé par Léon Nicole, ils avaient le même journal. Il pensait introduire avec le temps des nuances dans le discours politique socialiste vaudois. En 1933, date de son arrivée à Lausanne, il y eût la première majorité socialiste. Il est devenu conseiller municipal. La majorité arrivait une année après les événements de Genève, résultant de ceux-ci: l'intervention de la troupe, les morts et la prison de Léon Nicole. Les socialistes vaudois connaissaient l'influence de Nicole tout en ayant un style vaudois. 00:22:12 – 00:24:58 (Séquence 14) : Pierre Graber parle de Léon Nicole et de son influence dans le socialisme. À partir de 1919, après avoir hésité et choisi de rester avec les socialistes, Léon Nicole a néanmoins continué d'adhérer et d'admirer la politique soviétique et tous ses chefs, y compris Staline. Il explique que l'exclusion de Nicole du parti socialiste est survenue en 1939, suite au pacte Hitler-Stal
Contient : « Appendix cartularii Bellaevallis. » ; « Mémoire sur le cartulaire de l'abbaye de Rosières, » lu par M. Droz à la séance de l'Académie de Besançon, du 25 janvier 1769 ; Cartulaire de ...l'abbaye de Rosières ; Copie de quelques titres de l'abbaye de Rosières, d'après les originaux ; « Extrait de l'inventaire des titres de l'abbaye de Rosières ; en 1692. » ; Plan d'un autre inventaire des mêmes titres, fait par un dominicain, en 1756 ; « Cartularium abbatiae Faverniacensis. » ; « Extrait de l'inventaire des titres et papiers de l'abbaye de Faverney, 1734. »
Numérisation effectuée à partir d'un document de substitution
Contains: “Appendix cartularii Bellaevallis.”; “Memoir on the Cartular of the Abbey of Rosières,” by M. Droz at the session of the Besançon Academy, of 25 January 1769; Cartulaire of the Abbey of Rosières; Copy of some titles of the Abbey of Rosières, after the originals; “Extract of the inventory of titles of the Abbey of Rosières; in 1692”; Plan of another inventory of the readed inventory of the Abbey.
Scanning from a substitute document
Contient : « Appendix cartularii Bellaevallis. » ; « Mémoire sur le cartulaire de l'abbaye de Rosières, » lu par M. Droz à la séance de l'Académie de Besançon, du 25 janvier 1769 ; Cartulaire de l'abbaye de Rosières ; Copie de quelques titres de l'abbaye de Rosières, d'après les originaux ; « Extrait de l'inventaire des titres de l'abbaye de Rosières ; en 1692. » ; Plan d'un autre inventaire des mêmes titres, fait par un dominicain, en 1756 ; « Cartularium abbatiae Faverniacensis. » ; « Extrait de l'inventaire des titres et papiers de l'abbaye de Faverney, 1734. »
Numérisation effectuée à partir d'un document de substitution
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