RésuméL’étude s’intéresse à l’entourage de deux reines lagides Cléopâtre I et Cléopâtre II, qui ont connu un parcours politique remarquable entre 180 et 115 av. J.-C. : la première a inauguré avec ...son fils mineur – Ptolémée VI – le premier règne conjoint lagide (180-177/6 av. J.-C.) et la seconde a participé à six règnes conjoints entre 170 et 115 av. J.-C. et a régné seule à Alexandrie durant la guerre civile, de 132-127 av. J.-C. L’étude vise à comprendre si la réussite de ces deux femmes s’explique par les appuis dont elles ont bénéficié et cherche à identifier ces appuis, tant dans le cadre familial qu’extra-familial.
Cypriot inscriptions provide a first-hand testimony of the evolution of the Ptolemaicdynasty during the three centuries of its existence and activity in Cyprus. Theyalso reveal the changes and ...continuities of a society in the process of being redefined.This research leads to new conclusions in three major domains: politics andadministration, religious and cultural practices, royal ideology and interactions betweenthe Cypriot society and the Ptolemies. This volume thoroughly explores the conditionsunder which the Ptolemaic dynasty established its administration into Cypriot political,social and religious structure, traditionally marked by the coexistence of kings andcities. The study further shows, following the most recent works on the Greek cities’political and institutional life during the Hellenistic period, that the negotiationbetween the Cypriot cities and the Ptolemies proceeds from an original interpretationof the dialogue between the poleis and the kings.
Les inscriptions chypriotes témoignent de façon privilégiée des évolutions de la dynastie lagide au cours des trois siècles de son existence, et de sa présence à Chypre. Elles expriment aussi les changements et les permanences d’une société en cours de redéfinition. Les résultats de cette enquête s’articulent autour de trois orientations majeures : la politique et l’administration, les pratiques religieuses et culturelles, l’idéologie royale et les interactions entre la société chypriote et les Ptolémées. L’ouvrage explore en détail les conditions d’implantation de l’administration lagide dans les cadres politiques, sociaux et religieux locaux, marqués de façon traditionnelle par la coexistence de rois et de cités. Il s’attache à montrer, à la suite des travaux consacrés à la vie politique et institutionnelle des cités grecques à l’époque hellénistique, que les modalités de la négociation entamée par les cités chypriotes avec le pouvoir lagide relèvent d’une interprétation originale de la relation entre les poleis et les souverains.
À Alexandrie, dès le iiie s. av. J.-C., des machines élaborées, les automates, ont été pensées et perfectionnées par trois ingénieurs associant, de manière novatrice, talent artistique et performance ...technique. Ctésibios, Philon de Byzance, puis Héron d’Alexandrie au ier s. apr. J.-C. se sont appliqués à représenter la nature, à imiter le vivant, par le biais d’illusions sensorielles pour répondre aux exigences du discours idéologique des souverains lagide, ceux-ci se présentant comme les protecteurs et les pourvoyeurs de richesses pour le peuple. On montrera que les automates présents dans les sanctuaires de la capitale hellénistique étaient le fruit des nouvelles tendances artistiques et surtout religieuses liées au culte des rois ptolémaïques. La nature artialisée se donne désormais à voir et à entendre. L’article analyse certains de ces dispositifs ingénieux sollicitant l’ouïe, en liaison avec les éléments de représentation qui y sont rattachés.
Entre l’automne 323, date à laquelle il prend possession de la satrapie d’Égypte, et l’année 305, où il prend le titre de Basileus, Ptolémée I recrute une armée, construit un royaume. Pour ce faire, ...il crée notamment son monnayage — dans un long processus dont les étapes successives constituent sans doute la source la plus complète et la plus significative de l’histoire de la formation du nouvel État non seulement pour le numismate, mais pour tout historien. Ce n’est pas le premier monnayage ...
Résumé Résumé : Déjà, dès la fin du iv e siècle, les expéditions extérieures d’Acrotatos en Sicile puis de Cléonyme à Tarente puis Corcyre, semblent devoir être interprétées moins comme des aventures ...personnelles ou des tentatives de se tailler une royauté, que jouer le jeu de l’État spartiate. Au iii e siècle, après avoir été confronté à la descente de Démétrios en Laconie, dans le contexte de l’après 281, Areus cherche à construire une symmachie hégémonique, dont on peut percevoir que, de près ou de loin, elle mit en relation Sparte avec des cités de Crète occidentale ou le tyran de Kassandreia, lui-même allié d’Antiochos Ier, le Séleucide. À la mort de Pyrrhos en 272, Antigone Gonatas redevient l’ennemi héréditaire des Spartiates qui se tournent vers les Lagides. Le décret de Chrémonidès en dit long sur la symmachie conduite par Areus, mais la mort du roi met en lumière la puissance en trompe l’œil de la cité.
L’étude se focalise sur l’analyse des sources qui, à Délos, permettent de mettre en évidence des changements métrologiques significatifs. À travers l’étude des dénominations de mesures dans les ...sources épigraphiques (comptes des hiéropes et IG II2 1013) mais aussi grâce à l’apport des sources numismatiques et à l’analyse d’un groupe de sèkômata , plusieurs évolutions métrologiques apparaissent, depuis l’époque archaïque jusqu’au Ier s. av. n. è. Elles reflètent les dominations successives des grandes puissances qui s’exercent sur l’île de Délos, et montrent le caractère représentatif de la documentation délienne pour une étude des phénomènes économiques à l’échelle de la Méditerranée orientale.
Although writing can be found on the dynastic monuments of the Hellenistic period, its use was not systematic. This lack of consistency naturally raises questions about the reasons behind the ...presence or absence of inscriptions on these structures. The characteristics of the intended audience and the conditions of the monuments themselves can help to explain these differences, both in the existence of inscriptions and their specific contents. On the one hand, the naming of sovereigns and their families represented in images would have appeared unnecessary for those who saw the portraits every day. On the other hand, inscriptions that recalled the identity of the oldest ancestors of a dynasty could provide political meaning, in that they could legitimate an ascension to the throne. In this article, these mechanisms for the use of writing in portraiture will be examined using evidence from inscriptions on dynastic monuments of the Hellenistic period.
Si l’écrit est bien présent dans les monuments dynastiques hellénistiques, il n’en est pas pour autant systématique. Cela pose naturellement la question des raisons de l’absence ou de la présence d’inscriptions dans ces monuments. La nature du public ou les conditions de pré- sentation du monument peuvent expliquer les différences, tant dans la présence d’inscriptions que dans leur contenu. D’une part, nommer les représentations du souverain et de sa famille a dû paraître inutile à ceux qui en côtoyaient les portraits quotidiennement ; d’autre part, rappeler l’identité des plus vieux ancêtres d’une dynastie pouvait avoir une portée politique pour qui tente de légitimer son accession au trône. Ce sont ces mécanismes de l’utilisation de l’écrit dans l’œuvre que nous pouvons tenter de retracer par l’étude des inscriptions des monuments dynastiques hellénistiques.
L’article questionne la relation entre désordre et transgression à travers des exemples de reines séleucides et lagides responsables d’actes considérés comme transgressifs dans le domaine politique. ...L’auteur part de l’idée que les sociétés hellénistiques voyaient comme tels aussi bien la prise de parole d’une femme en public et dans un cadre officiel (hors du champ religieux) que l’exercice du pouvoir royal par une femme seule ou associée à un enfant mineur. Les cas examinés montrent qu’un contexte de désordre politico-social était parfois à l’origine de l’acte transgressif et que la transgression générait fréquemment une situation d’ordre à court terme mais une situation de désordre à plus long terme. Enfin, les sources antiques émettent des considérations morales sur ces transgressions et ne s’intéressent guère à leurs motivations ou à leur impact dans le domaine politique.
Through the third century BC, Cilicia was part of the territories of Asia Minor, which for a long time were disputed between the Ptolemaic and Seleucid empires. The tension of the geo-political asset ...was clearly evidenced in the breaking of the political and administrative unity of the region. As a consequence, since the 60s of third century BC, the use has been to distinguish two important areas : a western one belonging to the Lagid empire (Rough Cilicia), and an eastern one (Plane Cilicia) that was almost entirely controlled by the Seleucids. However, it is not easy to define the relative spheres of influence of the two empires within Cilicia, especially if we put into consideration the lack of sources (historiographical, epigraphical, numismatic, and archaeological). Moreover, a series of historiographical prejudices have conditioned the reconstruction of the “ Hellenistic” history of Cilicia, above all if we refer to the colonization led by the Ptolemies and Seleucids. The problem could be discussed by rethinking the history of the region in those years in terms of a frontier between the two empires. According to the concept that the frontier is the product of different processes of interaction among the distinctive actors operating in its inside and the results that these processes evolve into different levels (politicaladministrative, economic, social, cultural, etc.), a new interpretation is proposed of the events concerning Cilicia in the third century. In particular, an extensive analysis of the formation and evolution of the administrative and military, cultural and linguistic frontier will be presented and discussed as well.
Pendant toute la durée du IIIe siècle avant J.-C., la Cilicie figure parmi les territoires de l’Asie Mineure qui furent longtemps disputés entre Séleucides et Lagides. Cette tension du cadre géopolitique se manifeste clairement dans la fracture de l’unité politique et administrative de la région, à la suite de laquelle, tout au moins à partir des années 60 du IIIe siècle avant J.-C., il est communément admis de différencier à grands traits une aire occidentale «lagide » et une aire orientale «séleucide » : autrement dit la Cilicie Trachée et la Cilicie Plane de Strabon. En réalité, il n’est pas aisé de définir les sphères d’influence respectives des deux empires à l’intérieur de la région, surtout si nous considérons le peu de sources (historiographiques, épigraphiques, numismatiques, archéologiques) dont nous disposons et la difficulté de mettre de côté certains préjugés historiographiques qui pèsent encore aujourd’hui sur la reconstruction de l’histoire de la Cilicie hellénistique, en relation par exemple aux politiques coloniales conduites sur ce territoire par les Lagides et les Séleucides. Nous pouvons cependant dépasser ces problématiques, en nous concentrant plus particulièrement sur le trait spécifique de l’histoire de la région durant cette période, à savoir le rôle qu’elle a joué comme frontière entre les deux empires. Partant du présupposé que la frontière est le produit des processus d’interaction entre les différents acteurs qui opèrent intérieurement et des résultats que ces processus génèrent à différents niveaux (politico-administratif, économique, culturel, linguistique, etc.), nous proposerons une nouvelle lecture des dynamiques historiques qui intéressent la Cilicie au IIIe siècle. Nous présenterons en particulier les résultats relatifs à l’étude de la formation et de l’évolution de la frontière administrative et militaire, culturelle et linguistique.
Schiavo Roberta. La Cilicie au IIIe siècle avant J.-C. : une "région frontière" dans les conflits entre les Séleucides et les Lagides. In: Dialogues d'histoire ancienne. Supplément n°22, 2021. L’Anatolie de l’époque archaïque à Byzance. pp. 97-123.
Mes travaux en vue de l’obtention d’un doctorat français portent sur les communautés étrangères dans l’Empire lagide. Cette recherche concerne l’identité ethnique des Juifs, des Grecs, des Syriens ...dans la société égyptienne de l’époque hellénistique et le problème de l’acculturation, plus exactement, des transferts culturels entre ces groupes d’immigrés et la population locale, entre dominants et dominés. Le problème des relations entre Juifs et Grecs, d’une part, est entre Juifs de Palestine et Juifs des différentes diasporas méditerranéennes, d’autre part, occupe une partie importante de ma réflexion, notamment en raison de l’hellénisation qui a marqué l’ethnogenèse des Juifs. Les enjeux des migrations et des transferts culturels est un thème crucial, qui traverse les millénaires, et qui reste aujourd'hui, plus que jamais, d'actualité. A l'époque hellénistique, de nombreux groupes ethniques vivent en diasporas au bord de la Méditerranée orientale. Les plus nombreux sont, par ordre décroissant, les Hellènes, les Juifs, les Phéniciens, les Égyptiens, les Éthiopiens, les Libyens, les Syriens. En prenant l'Empire lagide comme exemple, je me propose d'analyser les relations interethniques de ces groupes et leur différents modes d'intégration et d’acculturation dans le processus d'hellénisation. L'Empire lagide, à son apogée au IIIe siècle av. J.-C, comprend l’Égypte, la Palestine, la Cyrénaïque et les îles égéennes. Il offre donc un objet d'études privilégié en raison de sa situation au carrefour des routes commerciales qui orientent les migrations individuelles et collectives, mais aussi en raison d’une documentation particulièrement riche et variée.
My thesis for obtaining a French doctorate address the foreign communities in the Ptolemaic Empire. This research concerns the ethnic identity of Jews, Greeks, Syrians, Egyptians in the Ptolemaic society in the Hellenistic period and their problems of th eacculturation, more precisely, of cultural transfer between immigrant groups and the local population, between dominant and dominated. The relationship between Jews and Gentiles, that, on one hand, is between Jews and Jews of Palestine of different Mediterranean diaspora, on the other hand, is an important part of my reflection, especially due to the Hellenization that marked ethnogenesis Jews.The issue of migration and cultural transfers is a crucial theme that runs through several millennia, and remains today, more than ever relevant. In the Hellenistic period, many ethnic groups live in diasporas in eastern edge of the Mediterranean. The most numerous are, in descending order, Greeks, Jews, Phoenicians, Egyptians,Ethiopians, Libyans, Syrians, etc. Taking the Ptolemaic Empire as an example, I propose to analyze the ethnic relationship of these groups and their different modes of integration and acculturation in the process of Hellenization. The Ptolemaic Empire at its peak in the third century BC, including Egypt, Palestine, Cyrenaica and the Aegean islands. It therefore offers a privileged object of study because of its location, which is at the crossroads of trade routes that guide individual and collective migration, but also due to a particularly rich and varied historical documentation.