La grossesse et le post-partum restent une période à risque vasculaire et les modifications physiologiques augmentent le risque de survenue d’accident vasculaire cérébral (AVC). Les données cliniques sont limitées en raison d’absence d’études prospectives et de l’exclusion des femmes enceintes ou en post-partum des essais cliniques. En Afrique les études épidémiologiques sur les AVC dans la période de la gravido-puerpéralité sont rares, disparates avec des prévalences allant de 0,3 % à 9,8 % sur le continent. Au Bénin, seuls des cas cliniques seront rapportés. Bien qu’un faible pourcentage des femmes enceintes présente un AVC, la mortalité maternelle globale et les complications pour le couple mère-fœtus sont élevées. En dehors des facteurs de risque classiques, l’âge maternel, l’HTA gestationnelle, l’anémie, la drépanocytose, les infections et complications obstétricales sont les principaux facteurs de risque liés à la grossesse. L’hémorragie cérébrale est le type le plus souvent associé à la préclampsie et à l’éclampsie, la thrombose veineuse cérébrale étant sous-diagnostiquée. Toutes les étiologies d’AVC du sujet jeune peuvent se rencontrer, mais les désordres hypertensifs, la pré-éclampsie et l’éclampsie semblent être principalement en cause dans l’hémorragie comme dans l’ischémie cérébrale tandis que la cardiomyopathie du péri-partum est plus pourvoyeuse d’AVC ischémique. Dans notre contexte, la prise en charge neurologique n’est pas différente de celle proposée hors gestation mais demeure adaptée au terme de la grossesse et le monitoring hémodynamique rapproché en est la clé. La césarienne n’est réalisée que si l’indication obstétricale est posée. Le dépistage et la prise en charge des facteurs de risque sont indispensables pour la réduction de la morbi-mortalité liée aux AVC de la gravido-puerpéralité et un suivi de cohorte de ces femmes est la principale perspective de cet état de lieux.