Akademska digitalna zbirka SLovenije - logo
E-viri
Recenzirano Odprti dostop
  • Du (dé)bris symbolique
    Asselin, Guillaume

    Protée, printemps 2008, 2008-00-00, Letnik: 36, Številka: 1
    Journal Article

    On a l’habitude, lorsqu’on s’attarde au symbole, de faire porter l’attention sur le « rejointement » des deux moitiés de l’objet brisé (tablette, anneau ou cube) auquel renvoie étymologiquement le sumbolon. On occulte, du coup, l’instant dia-bolique de la déchirure ou de la brisure, qui semble ne conditionner l’acte de suture symbolique que pour en signer simultanément la ruine, que matérialise ce qui tombe hors de son règne sous la forme d’un reste ou d’un débris opaque résistant à la signification, analogue au caput mortuum des alchimistes. Il s’agira donc de s’interroger sur l’incongru foisonnement des vestiges qui affluent sur la scène de la littérature contemporaine et se distribuent autour de la fêlure du symbole. J’analyserai, en me basant essentiellement sur l’oeuvre de Pascal Quignard, la nature et la fonction de ce qui fourmille ainsi sur les bords du symbole sous des noms divers : « skybala », « sordidissimes », « miroboles » ou « significe » qui tous sont à mettre au compte de cet « impossible-à-sauver » dont parle Benjamin et commandent, à ce titre, d’explorer le lien entre ce qu’on peut qualifier de « souffrance du symbole » et la pensée sacrificielle.