La construction faire + du Np est un trait original de la syntaxe du français. Elle permet de décrire des comportements qui relèvent pour la plupart du plagiat : quand on fait du Proust , on essaie ...d'imiter la manière d'écrire de Proust, et quand on fait du Valls , on reproduit le mode d'action gouvernementale de Manuel Valls. En faisant précéder un Np de personne connue d'un déterminant partitif, on ne vise plus l'individu en tant que tel, mais, de façon élargie, l'action à laquelle se rattache sa notoriété. Le faire que l'on a dans cette configuration est proche de celui de faire l'aimable , faire le malin . Un déterminant possessif est possible dans les deux cas : faire son malin , faire son Obama . Dès lors, quelle différence d'interprétation, entre faire du Obama et faire son Obama ? Dans le premier cas, on vise l'action politique d'Obama et, dans le second, plutôt ses manières d'être, son caractère. Mais la différence peut parfois être plus subtile : ainsi, pour un acteur, faire du Luchini ou faire son Luchini n'est-ce pas presque la même chose ?
The construction faire + du Np is an original feature of French syntax. It allows the description of behaviours that corresponds most often to an act of "plagiarising": when someone fait du Proust, ...he tries to imitate Proust's style of writing, and when someonefait du Valls, he reproduces Manuel Valls' way of governing. The combination of the proper noun of a well-known figure with a partitive determiner evokes not the individual as such, but more broadly the action that their reputation relates to. The use of faire in this configuration is similar that of faire l'aimable, faire le malin. In both cases, it is possible to make use of a possessive determiner: faire son malin, faire son Obama. Hence, which difference in interpretation is there between faire du Obama and faire son Obama? In the first case, we have the political action of Obama in mind and, in the second, rather his way of being, his character. But in certain cases, the difference may be more subtle: as in the case of an actor, is there a semantic difference between faire du Luchini or faire son Luchini?
The construction faire + du Np is an original feature of French syntax. It allows the description of behaviours that corresponds most often to an act of "plagiarising": when someone fait du Proust, ...he tries to imitate Proust's style of writing, and when someone fait du Valls, he reproduces Manuel Valls' way of governing. The combination of the proper noun of a well-known figure with a partitive determiner evokes not the individual as such, but more broadly the action that their reputation relates to. The use of faire in this configuration is similar that of faire l'aimable, faire le malin. In both cases, it is possible to make use of a possessive determiner: faire son malin, faire son Obama. Hence, which difference in interpretation is there between faire du Obama and faire son Obama? In the first case, we have the political action of Obama in mind and, in the second, rather his way of being, his character. But in certain cases, the difference may be more subtle: as in the case of an actor, is there a semantic difference between faire du Luchini or faire son Luchini? La construction faire + du Np est un trait original de la syntaxe du français. Elle permet de décrire des comportements qui relèvent pour la plupart du plagiat : quand on fait du Proust, on essaie d'imiter la manière d'écrire de Proust, et quand on fait du Valls, on reproduit le mode d'action gouvernementale de Manuel Valls. En faisant précéder un Np de personne connue d'un déterminant partitif, on ne vise plus l'individu en tant que tel, mais, de façon élargie, l'action à laquelle se rattache sa notoriété. Le faire que l'on a dans cette configuration est proche de celui de faire l'aimable, faire le malin. Un déterminant possessif est possible dans les deux cas : faire son malin, faire son Obama. Dès lors, quelle différence d'interprétation, entre faire du Obama et faire son Obama? Dans le premier cas, on vise l'action politique d'Obama et, dans le second, plutôt ses manières d'être, son caractère. Mais la différence peut parfois être plus subtile : ainsi, pour un acteur, faire du Luchini ou faire son Luchini n'est-ce pas presque la même chose?
Cet ouvrage collectif est un hommage rendu à Franck Neveu, éminent spécialiste et professeur de sciences du langage, dont l’originalité de la pensée et la richesse de l’apport scientifique marqueront ...durablement les recherches actuelles en linguistique. En linguistique et/ou en sciences du langage, car c’est là un débat ancien et toujours renouvelé. C’est en faveur de la deuxième dénomination que s’est résolument prononcé Franck Neveu, qui se positionne néanmoins, tout aussi résolument, comme linguiste. Ce volume collectif entend rendre hommage à cette ouverture d’esprit en réunissant des contributions d’auteurs de renom proches du dédicataire, qui explorent non seulement ses champs de spécialité comme la syntaxe, la sémantique et l’épistémologie des sciences du langage, mais également des disciplines avoisinantes comme la dialectologie ou la génétique des textes. Il trouve son unité autour des travaux de Franck Neveu et se veut être une contribution au rayonnement de la linguistique française que celui-ci défend et illustre. Avec ses contributions représentatives des recherches actuelles, cet ouvrage intéressera autant un public spécialisé qu’un public curieux de découvrir les sciences du langage.
Entre économie et redondance, la langue oscille constamment. Les faits d’apposition, structure hiérarchisée, comme l’a si bien montré Franck Neveu, peuvent être vus comme un modèle d’économie, dans ...le cadre syntaxique : la seule succession immédiate de deux segments est supposée déterminer la relation logique qu’ils doivent entretenir. À l’opposé, la langue se plaît aussi au redondant, redoublement de marques, renforcement des liens de coordination, etc. Sur ce dernier terrain, on dispose d’u...