Recueillir les données qualité afin d’étendre à 36 mois la durée de conservation du plasma frais congelé sécurisé par quarantaine conservé à température≤−25°C : présentation des données ...intermédiaires à 24 mois de conservation.
Afin d’assurer l’homogénéité des produits décongelés et testés au cours du temps, 33 mélanges de 4 unités de plasma isogroupe (11 O ; 22 non O) ont été préparés puis répartis en 4 unités identiques surgelées simultanément, puis conservées à température≤−25°C. Les temps retenus pour évaluer la qualité in-vitro du plasma sont : après 5jours de congélation T0, au bout de 12 (T1), 24 (T2) et 36 mois de conservation.
Une approche ANOVA selon le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis est utilisée pour comparer les temps T1/T0 et T2/T0. Les paramètres biochimiques : protéines totales, albumine, Immunoglobulines, C3a et C5a ne présentent aucune évolution biologique significative, de même que les paramètres d’hémostase TP, FVIIIc, fibrinogène, FVII, FIX, FXI, Facteur VW (Ag et activité) et TAT. Le FVIII présente une activité moyenne de 0,91 UI/ml à 2 ans avec une seule valeur<0,7 UI/ml observée ; le fibrinogène ne présente pas d’évolution significative, avec 100 % des unités conformes. Le TCA, FII, FV, FX, protéines S et C, AT, plasminogène, α2-antiplasmine, ADAMTS13 et les paramètres de thrombogramme présentent une évolution statistiquement significative, mais dans le même sens et du même ordre de grandeur que l’évolution constatée sur les CQI. Les différences pourraient être attribuées à l’évolution analytique des couples automate/réactifs utilisés. Le plasma décongelé à 2 ans respecte les exigences définies pour le PFC.
Selon la monographie 2.6.27 de la pharmacopée européenne (contrôle microbiologique des produits cellulaires), la comparaison interlaboratoires est une possibilité de validation de méthodes et la ...participation à des études collaboratives permet à chaque laboratoire d’évaluer ses performances et de répondre à ces exigences de validation.
En 2016, en relais de l’ANSM, le laboratoire de contrôle qualité de l’EFS Aquitaine-Limousin a organisé deux campagnes de comparaison inter-laboratoires, l’un portant sur le contrôle microbiologique des milieux cornéens, l’autre sur celui des produits de thérapie cellulaire.
Le matériel à contaminer était dans le premier cas un milieu de transport de cornée, dans le deuxième cas des résidus de couches leuco-plaquettaires du sang total. Les germes contaminants ont été choisis parmi les germes recommandés pour la validation de méthode ou pour leur intérêt. Les laboratoires participants à ces études utilisent des techniques différentes (automatisée ou manuelle), des durées et des températures d’incubation différentes, toutes en accord avec les recommandations de la pharmacopée 2.6.27.
Le contrôle des milieux de cornées a rassemblé 7 participants̊; 86 % des laboratoires ont eu 100 % de réponses satisfaisantes̊: détection d’un échantillon stérile et identification correcte des deux échantillons contaminés.
Dix-sept laboratoires ont participé au contrôle des produits de thérapie cellulaires. Quatre-vingt-deux pour cent des laboratoires ont eu 100 % de réponses satisfaisantes, les erreurs mises en évidence dans les autres laboratoires correspondent à une identification erronée des échantillons ou à une contamination croisée.
Afin d’améliorer le délai de disponibilité du plasma frais congelé (PFC), une solution possible est la constitution d’un stock de plasma décongelé en délivrance. Une étude a été menée à l’EFS AQLI en ...vue d’obtenir l’autorisation d’augmenter au-delà des 6h réglementaires la durée de conservation du PFC après décongélation. Trente poches de plasma issus de sang total congelé dans les 24h après la collecte (10 O, 20 non-O) ont été décongelées et conservées à +4°C. Des échantillons ont été prélevés à 0h, 6h, 24h, 48h, 72h et 120h. Les dosages ont été réalisés simultanément pour les 6 temps de l’étude. Certains paramètres sont très peu influencés par la conservation à +4°C et n’évoluent pas de plus de 5 %, en revanche certains facteurs (représentés dans le Tableau 1) sont plus impactés. Les observations sont en accord avec la littérature : les facteurs les plus labiles sont les facteurs VIII, VII et la protéine S, ils demeurent cependant dans les limites des valeurs physiologiques jusqu’à 120h. Cinquante pour cent des plasmas ont un taux de facteur VIII coagulant≥à 0,7 UI/mL à 24h (seuil réglementaire actuel). L’EFS a donc demandé et obtenu l’accord de l’ANSM pour l’utilisation du PFCDSe décongelé conservé à +4°C pendant 24h et peut mettre en œuvre un essai clinique pour l’utilisation jusqu’à 120h.
Le dispositif d’atténuation des agents pathogènes dans le plasma INTERCEPT™ INT31 (Cerus), a été modifié afin de rendre le kit totalement exempt de DEHP. La surface de contact de la poche de stockage ...final a été augmentée pour diminuer la durée de décongélation des unités de plasma. La qualité in vitro des plasmas traités sur le dispositif INTERCEPT™INT31 « Nouveau plastique » a été évaluée sur des unités de plasma frais congelé issu d’aphérèse (PFC-IA) et de mélanges de plasma frais issus de sang total (PFCM-IA).
8 unités de plasma d’aphérèse et 8 mélanges de 5 plasmas issus de ST ont été traités respectivement dans les 16heures et 17heures après la fin des dons par le système INT31, répartis en 3 unités de 200mL et congelés dans les 18 et 19heures suivant le prélèvement. Le contenu cellulaire a été vérifié avant traitement. La qualité in vitro des PFC-IA a été évaluée pour l’amotosalen résiduel, les taux de FVIII, de fibrinogène de protides, de C3a, de C5a et les complexes TAT, avant traitement et après 6 à 12jours de stockage à −25°C.
Les plasmas PFC-IA et PFCM-IA étaient conformes aux exigences réglementaires françaises. Un PFC-IA présentait un taux de fibrinogène inférieur à 2,0g/L mais>70 % (94 %) des unités traitées étaient bien supérieures à cette limite. La durée de décongélation des unités dans un bain-marie à 37°C était de 6 à 7minutes.
Les unités de PFC-IA et PFCM-IA préparées avec le dispositif de traitement INTERCEPT intégralement non-DEHP conservent des caractéristiques in vitro répondant aux normes de qualité pour le plasma thérapeutique. Le processus n’active ni la coagulation ni le complément (Tableau 1).