The 2013-2016 West African Ebola outbreak infected 28,616 people and caused 11,310 deaths by 11 May 2016, across six countries. The outbreak has also resulted in the largest number of EVD survivors ...in history-over 17,000. Guinea was declared Ebola-free on 1 June 2016. Reports from the outbreak documented 3814 cases resulting in 2544 deaths and 1270 survivors. EVD survivors face various neuropsychological and psycho-affective alterations that have not been fully identified yet. This study aims to document the depressive symptoms among adult survivors in Guinea.
Depressive symptoms were investigated using the French version of the Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale (CES-D) administered to all adult survivors (≥ 20 years) participating in the PostEboGui study and receiving care in Conakry. The study was combined with a clinical consultation by a psychiatrist at the Donka National Hospital in Conakry that ensured adapted care was provided when needed.
Overall, 256 adult participants receiving care in Conakry participated in this study: 55% were women, median age 31 years IQR: 26-40. The median time since the Ebola Treatment Center (ETC) discharge was 8.1 months IQR: 4.1-11.7. 15% had a score above the threshold values indicating psychological suffering (15% for men and 14% for women). 33 people (16 women and 17 men) met with the psychiatrist, which resulted in the diagnosis of 3 cases of post-traumatic stress disorder (PTSD), 3 cases of mild depression, 13 cases of moderate depression, and 11 cases of severe depression, including 1 with kinesthetic hallucinations and another with visual hallucinations, and 1 with suicidal ideation and 3 with attempted suicide. Severe depression was diagnosed between 1 and 19 months after ETC discharge. The various identified forms of depression responded favorably to conventional drug therapies and cognitive behavioral therapy.
Long-term follow-up for EVD survivors will be necessary to understand the evolution of these pathologies. In the current post-epidemic context, these cases underscore the need to strengthen mental health diagnostic systems and treatment on a national scale.
Depuis mars 2014 la Guinée vit une épidémie de fièvre hémorragique à virus ebola, dont cinq des convalescents issus du centre de traitement ebola de Conakry, avaient consulté en neurologie adulte ...pour des crises d’épilepsie.
Décrire les présentations cliniques et électriques observées chez nos cinq convalescents d’ebola, afin de leur assurer une meilleure prise en charge thérapeutique (médicamenteuse et psychologique) et une insertion sociale.
Nous rapportons cinq observations colligées entre mai et septembre 2014. L’examen clinique neurologique, l’électroencéphalographie, le scanner cérébral sans et après injection intraveineuse du produit de contraste et le bilan sanguin (numération de la formule sanguine, goutte épaisse, glycémie, transaminases et chimie des urines) étaient pratiqués chez tous les patients. Une expertise psychologique des convalescents avait été demandée près de la psychologue de l’équipe des Médecins Sans Frontière.
Les extrêmes d’âge étaient 22ans et 55ans ; 3 femmes, 2 hommes. 3 cas de crises inaugurales au CTE. Après le CTE, 2 cas de crises frontales, 3 cas de crises temporales étaient observées. Trois cas d’atrophie corticale temporale et 2 cas d’atrophie frontale au scanner. L’EEG retrouvait un aplatissement dans 3 cas et dans 2 cas des activités bi- et triphasiques. Le syndrome inflammatoire était de règle. L’évolution était favorable sous phénobarbital 100mg.
La singularité de nos observations tenait au fait que, nos patients n’étaient pas épileptiques avant cette épidémie. Les crises morphéiques et temporales (mâchonnement, sensation de mort imminente et d’angoisse), corrélées aux anomalies de l’électroencéphalographie, ainsi qu’à l’existence de lésions cérébrales, pourraient expliquer l’agressivité du virus zaïre qui est le plus dangereux des cinq variétés de virus ebola jusqu’alors connues.
Cette étude replace l’intérêt de rechercher les anticorps anti-ebola et anticorps anti-lassa, chez la plupart des patients avec épilepsie de survenue récente, vivant dans les zones touchées après cette épidémie.
Institut d’épidémiologie et de neurologie tropicale Limoges, MSF de France, LFCE.
L’objectif de cette étude est de rapporter le vécu psychosocial des patients infectés guéris et des personnes affectées psychiquement par le virus Ebola à Conakry et de décrire les techniques ...psychologiques utilisées pour leur prise en charge.
Il s’agit d’une étude prospective, transversale et descriptive sur trois mois en période de crise, portant sur les patients infectés guéris et les patients affectés psychiquement par le virus Ebola, reçus au service de psychiatrie de l’hôpital national Donka pour soutien psychologique à la demande de l’ONG Save The Children. Les patients ont été reçus entre mai et août 2014 et repartis en différents groupes. Le dispositif d’accueil comprenait plusieurs salles d’entretien. Les entretiens se sont déroulés dans la confidentialité et sous la responsabilité de deux médecins psychiatres-psychothérapeutes11Pr Doukouré – Dr Keita.. Tous les sujets ont donné leur consentement éclairé à participer à l’étude. Pour les enfants, le consentement des parents ou des tuteurs a été requis.
Du 30 mai au 9 août 2014, 68 patients ont été reçus au service de psychiatrie de l’hôpital national Donka pour soutien psychologique. Parmi eux, 37 sujets infectés et déclarés guéris de la maladie à virus Ebola, 17 sujets contacts et 14 sujets non contacts, mais également traumatisés psychologiquement. Parmi ces sujets contacts et non contacts, nous avons enregistré 14 orphelins (45,16 %), 8 veuves (25,80 %) et 9 veufs (29,03 % des cas). Trois des patients sur l’ensemble de la cohorte, soit 4,41 % ont présenté un état de stress post-traumatique et sept, soit 10,29 % des cas, une dépression modérée sans symptôme psychotique. Sur le plan social, 37 patients (54 %) ont fait l’objet de rejet et de stigmatisation dans leur entourage communautaire et/ou professionnel.
La peur de retomber malade et d’en mourir, l’angoisse, l’insomnie, la méfiance ou l’évitement, le sentiment de rejet, le repli sur soi, l’hospitalisme pour les orphelins et la perte d’intérêt pour les activités habituelles (anhédonie) ont été les principaux problèmes psychologiques trouvés chez les patients. Le débriefing psychologique suivi de psychothérapie de soutien, de thérapie cognitive et comportementale avec recours parfois à un antidépresseur ont été les moyens thérapeutiques utilisés. Les conseils d’hygiène individuelle et collective ont été prodigués à tous les patients dans le cadre de la prévention. Ces patients, remis en confiance, se sont constitués en ONG pour renforcer les équipes de sensibilisation et de surveillance dans les communes de Conakry et à l’intérieur du pays.
Les patients infectés guéris et les personnes affectées par le virus Ebola à Conakry ont subi un réel traumatisme psychologique. L’apport d’un soutien psychologique a été un moyen efficace pour soulager la souffrance psychologique de ces victimes et faciliter leur réinsertion sociale et professionnelle. Une étude élargie aux autres victimes guéries et affectées par la maladie hémorragique liée au virus Ebola permettrait d’apprécier l’ampleur des désordres psychologiques et d’apporter une meilleure prise en charge psychothérapeutique. L’accompagnement psychologique des survivants doit constituer une priorité sanitaire.
The aim of this study was to report the psychosocial experience of patients having recovered from Ebola virus infection and other persons affected by it psychologically in Conakry (Guinea), and to describe the psychological methods implemented for their care.
The study was prospective, cross-sectional and descriptive, and lasted for three months in the epidemic crisis period. It concerned patients who had been infected and had recovered, and patients affected psychologically by Ebola, seen in the psychiatric department of Donka national hospital for psychological support on request from the NGO Save the Children. The patients were seen between May and August 2014 and divided into different groups. The interviews were confidential, and under the responsibility of two psychiatrists and psychotherapists1. All patients gave their informed consent to take part in the study. For children, parental or legal representative consent was sought.
Between May 30th and 9th August 2014, sixty-eight (68) patents were seen in the psychiatric department of Donka national hospital for psychological support. Among them, there were 37 Ebola virus-infected subjects reported cured, 17 contact subjects, and 14 non-contact subjects but presenting psychological trauma. Three of the patients in the overall cohort, or 4.41%, presented a state of post-traumatic stress, and seven (10.9%) presented moderate depression without psychotic symptoms. In the social sphere, 37 patients (54%) experienced rejection and stigmatisation by their community and/or professional entourage.
The fear of falling ill and dying, anxiety, insomnia, mistrust or avoidance, feelings of rejection, withdrawal, hospitalism for the orphans, and loss of interest in usual activities (anhedonia) were the main psychological problems presented by these patients as a whole. Psychological debriefing, followed by supportive psychotherapy and cognitive behavioural therapy, with use of antidepressants in some cases, were the therapeutic means deployed. Advice on individual and collective hygiene was provided for all subjects in a prevention drive. Once the patients had regained confidence, they joined a NGO to back up monitoring and awareness-raising teams in the districts of Conakry and across the country.
Patients who have had Ebola virus infection and have recovered, like those affected in other ways by the epidemic, undergo genuine psychological trauma. The provision of psychological support efficiently alleviated the psychological suffering of these individuals and contributed to their social and professional rehabilitation. A further, wider study on victims of Ebola could enable a clearer understanding of the psychological disruption occasioned, so as to improve psychotherapeutic care. The psychological accompaniment of survivors should be a healthcare priority.