The language used by diasporas makes a link between settlements and the homeland. Language is foundational and about one’s identity. Being a common practice that distinguishes, it carries a set of ...values and norms. It is used out of its place of origin by multilingual individuals who, because of this, are also mediators in the host societies. Diaspora languages compete with other languages and community schools and presses are instrumental in disseminating it and controlling its transmission. Their loss as a communication tool does not so much imply assimilation of the group as the increased weight of the symbolic investment in them by the communities and individuals.
La langue employée par les diasporas fait lien entre les implantations et avec la terre d’origine. Elle est identitaire et fondatrice : pratique commune qui distingue, elle porte un ensemble de valeurs et de normes. Elle est employée par des individus plurilingues hors de leur foyer d’origine qui sont aussi de ce fait des médiateurs dans les sociétés d’accueil. Les langues sont en concurrence avec d’autres langues ; écoles communautaires et presses la diffusent et contrôlent sa transmission. Leur perte comme outil de communication n’implique pas tant l’assimilation du groupe que le poids accru de leur investissement symbolique.
The penalty of deprivation of liberty now dominates in most parts of the world, even in countries where the death penalty exists. The question therefore arises as to the reasons for its success and ...the ways in which it has spread, which has given rise to much debate in the social sciences, particularly (but not only) about the Foucauldian model. Today, considering prison as a “Western” invention is thus becoming increasingly problematic. However, the often geographically-limited nature of the research carried out and the crying lack of synthetic studies make it difficult to assess the relevance of the idea of a “global” birth of the prison before the 19th century. This article and, beyond that, the issue itself, therefore examine the possibilities and the difficulties of a global approach, both historical and spatial, to prison.
Le monde carcéral est aujourd’hui clairement genré : les femmes n’y représentent qu’une faible minorité des surveillants et des détenus (environ 4% en France). Il en va manifestement tout autrement ...aux XVIe-XVIIIe siècles. Non seulement les espaces de l’enfermement sont habituellement mixtes, mais les femmes forment une partie non négligeable des prisonniers. Si la prostitution et le vol constituent certains des motifs dominants d’incarcération, les accusations sont en réalité bien plus diverses. La présence féminine s’incarne aussi dans la multitude de personnes qui gravitent dans et autour de la prison. Cette omniprésence, dont l’endiguement marque les prémices des réformes carcérales à partir du XVIIe siècle, constitue l’une des spécificités de la période. C’est précisément la place des femmes et les mesures qu’elle suscite que cette contribution se propose d’examiner en France, en Angleterre et en Espagne.
L’ouvrage de Margarita Torremocha Hernández, professeure à l’université de Valladolid, s’inscrit dans l’intense historiographie consacrée aux différentes formes d’enfermement non religieux des femmes ...dans l’Espagne des xvi-xviiie siècles. Depuis les années 1980, nombre d’historiens et d’historiennes espagnol.e.s s’intéressent ainsi aux différents types de « prisons pour femmes » (Martínez Galindo, 2002 ; Ramos Vázquez et Blázquez Vilaplana, 2011) et, tout particulièrement, aux casas de mujere...