Le syndrome d’obstruction défécatoire est une situation peu satisfaisante à la fois pour les malades qui s’en plaignent et les médecins consultés. Les premiers ont des réticences à évoquer des ...symptômes jugés dégradants. Les seconds ont des difficultés de prise en charge liées à des stratégies peu différenciées (constipation). Cependant, une évaluation symptomatique précise (consistance des selles), un examen dynamique anorectal (anisme, rectocèle) et un test d’expulsion au ballonnet permettent de planifier la prise en charge dans les situations les plus habituelles.
Outlet constipation is a frustrating condition for both patient and clinician. The former is reluctant to evoke this disabling condition. For the latter, decision-making remains uncertain since nonspecific strategies are unhelpful (constipation). Thus, careful symptomatic assessment (stool consistencies), dynamic examination of the anorectal area (anismus, rectocele), and balloon expulsion test may plan therapeutic options in current situations.
Historique et objectifs : L’incidence du cancer anal est plus élevée chez les patients atteints de condylomes du canal anal et/ou d’une infection sexuellement transmise que dans la population ...générale. Nous avons déterminé la prévalence de la dysplasie anale et du cancer chez les patients atteints de condylomes du canal anal en mettant en perspective l’impact de l’infection par le virus d’immunodéficience acquise (VIH), le statut immunitaire et les types de papillomavirus humains (HPV). Méthodes : Chez 174 patients consécutifs (114 séropositifs, 60 séronégatifs) atteints de condylomes du canal anal, les lésions ont été traitées, et les patients ont ensuite été suivis de manière prospective. Les cellules de Langerhans (LC) de la muqueuse anale normale ont été quantifiées et les virus (virus d’Epstein-Barr, cytomégalovirus, Herpes virus de type 1 et divers types du HPV) ont été caractérisés lors de l’inclusion. Au cours du suivi (médiane de 26 mois), les condylomes récidivants ont été réséqués et examinés histologiquement. La charge de VIH et la numération des lymphocytes T CD4 dans le sérum ont été analysées à chaque visite. Résultats : Plusieurs facteurs différaient significativement entre les patients séropositifs et séronégatifs : les LC/mm de tissu anal (15 vs 30), les HPV oncogènes (27 vs 13 %), les autres infections anales (44 vs 0 %) et le genre (93 vs 73 % chez les hommes). Au cours du suivi, les condylomes ont rechuté chez 75 % des patients séropositifs, avec 19 dysplasies de haut grade (high-grade dysplasias HGD) et un carcinome invasif, mais seulement chez 6 % des patients séronégatifs, avec 1 HGD. Les rapports sexuels entre hommes, la séropositivité pour le VIH et une concentration des LC inférieure à 15 LC/mm étaient des facteurs de risque indépendants de rechute de condylomes. La séropositivité au VIH, l’HGD avant l’inclusion et la rechute d’un condylome étaient des facteurs de risque indépendants de l’HGD et du cancer. La charge virale du VIH était associée à une rechute, alors que la numération des lymphocytes T CD4 ne l’était pas. Conclusion : La prévalence de l’HGD et du carcinome est plus élevée chez les patients séropositifs que chez les patients séronégatifs, probablement en raison de l’activité HPV. Les patients séropositifs ayant une charge virale élevée de VIH et/ou des antécédents de dysplasie anale devraient être examinés par anuscopie, et les condylomes devraient être analysés histologiquement.
Il existe aujourd’hui deux modalités de dépistage et de suivi des lésions de dysplasies et de cancer de l’anus. L’une est très consommatrice d’énergie et de temps (anuscopie haute résolution ...répétée), et l’autre est celle d’une approche minimaliste (anuscopie). La première expose à une mauvaise observance et de nombreux perdus de vue, la seconde à un diagnostic et une prise en charge trop tardifs (cancer invasif) quand la surveillance et le traitement de la dysplasie de haut grade peuvent apparaître des objectifs ambitieux mais cohérents.
Today there are two modalities of screening and follow-up for dysplasia and anal cancer lesions. One is more energy- and time-consuming (repeated high-resolution anoscopy) and the other is a minimalist approach (anoscopy). The former exposes to poor compliance and many lost to follow-up, the latter exposes to diagnosis and late monitoring (invasive cancer) of mangement and treatment of highgrade dysplasia may appear ambitious but with consistent goals.
Résumé
Le risque de cancer du canal anal est particulièrement important dans la population homosexuelle, séropositive. Le programme de dépistage français existe dans cette population depuis 2006 et ...consiste en la réalisation d’un examen macroscopique attentif, d’un toucher rectal et d’une anuscopie standard. Son objectif est de détecter, dans ces populations à risque, des lésions précancéreuses accessibles à un traitement ou un cancer invasif à un stade précoce. Les patients VIH ayant un antécédent de condylomes anogénitaux, un antécédent de dysplasie cervicale ou de cancer du col de l’utérus sont également soumis au dépistage.
La place de la cytologie et celle de l’anuscopie haute résolution ne sont pas encore clairement établies en France. Cependant, dans plusieurs centres de référence, un frottis annuel est réalisé chez ces patients. En cas d’anormalité de ce dernier ou de l’examen clinique, une anuscopie haute résolution peut être réalisée. Néanmoins, l’efficacité de cette approche n’a pas encore été démontrée.