Cet ouvrage est consacré aux villes méditerranéennes à l’époque médiévale, de Cordoue jusqu’à Famagouste en passant par Pechina, Aix, Marseille, Avignon, Naples, Palerme, Thessalonique, ...Constantinople et Fustat. Ces villes, qui ont le plus souvent hérité d’un long passé enraciné dans l’Antiquité, sont parfois des créations de l’époque médiévale. Certaines ont bénéficié de leur situation au croisement des routes maritimes, d’autres se sont hissées au rang de capitale royale ou impériale, d’autres encore se sont épanouies grâce à l’afflux de populations réfugiées, d’autres, enfin, ont eu un rayonnement religieux inégalé - à moins qu’elles aient connu l’ensemble de ces faveurs. Multiples facettes d’un monde méditerranéen urbain souvent troublé mais qui présente des caractères communs au-delà de la diversité : capitales où résident les souverains ; villes qui ébauchent un système communal ou jouissent d’une organisation municipale développée ; cités où le passé gréco-romain s’estompe dans le tracé urbain au fil des constructions médiévales et du développement de l’urbanisation ; ports où les marchands s’affairent, où des populations d’origines diverses se croisent, où l’industrie et la construction se développent au rythme des échanges ; villes en effervescence culturelle et artistique alimentée par le mouvement continu des voyageurs, ambassadeurs et missionnaires entre l’Orient et l’Occident ; villes en devenir ou en passe d’être frappées par les armes ; villes dynamiques parfois secouées par des crises violentes dues à un essor trop rapide, à l’inégalité sociale, l’angoisse des populations à l’aube de l’un des plus grands bouleversements géopolitiques de l’histoire méditerranéenne… Telles sont les villes que nous font découvrir les vingt-deux contributions de cet ouvrage.
Thessalonique, l’une des plus anciennes villes d’Europe, devint la seconde plus importante ville de l’empire byzantin après Constantinople à cause de sa position stratégique et des cironstances ...politiques. C’était un centre politique, économique, religieux et culturel. Elle fut habitée sans interruption mais la ville de plan hippodamien de l’époque hellénistique et romaine a été modifiée. De nombreux bâtiments civils et ecclésiastiques ont disparu à cause des désastres naturels, des tremblements de terre, des feux etc. Les ruines du passé romain, les églises qui ont survécu et les renseignements donnés par les sources narratives et les chartes athonites ainsi que les fouilles de sauvetage nous aident à reconstituer la topographie, les modifications de la structure des édifices et le concept de l’espace. La ville était peuplée de Grecs et de marchands et pèlerins étrangers venus de différents lieux d’Orient et d’Occident en particulier pendant la fête annuelle en l’honneur de son saint patron Dèmètrios. C’était une ville cosmopolite.