Les poèmes mythologiques et héroïques, la version en prose de Snorri Sturluson (le plus grand écrivain et mythographe islandais du Moyen-Âge, 1178-1241) de l’Edda sont les sources littéraires de ...cette étude mythologique. Chaque dieu est présenté avec ses attributs et ses fonctions à la faveur des textes qui le concernent et des mythes qui s’y rattachent sans faire l’impasse sur les incertitudes et les doutes de la recherche passée et actuelle. S’étendant sur 2 500 ans et sur un espace vivifié par les Vikings qui va du Groenland à Constantinople, du Nord de la Suède à Gibraltar, ce corpus de croyances païennes offre naturellement de singulières distorsions et présente cependant de confondantes continuités thématiques. À l’aide de l’archéologie, l’histoire, la littérature, l’onomastique et la linguistique, entre autres sciences, cet ouvrage fait non seulement le point sur les connaissances actuelles, mais encore bat en brèche certaines interprétations traditionnelles qui voudraient privilégier le côté martial alors que la civilisation où s’est développée cette mythologie a pour trait fondamental la troisième fonction dumézilienne.
Y a-t-il une spécificité de l’archéologie des pays du Nord de l’Europe ? C’est à un archéologue danois, conservateur de l’Oldnordisk Museum de Copenhague, Christian Jürgensen Thomsen, que nous devons ...depuis 1836 le « système des trois âges », c’est-à-dire la distinction, fondatrice de la préhistoire européenne et au-delà, entre un âge de la pierre, un âge du bronze et un âge du fer. Dès le xviie siècle, le royaume de Suède avait institué un service archéologique national – il faut attendre le...
Ils ne représentaient qu'une petite partie des populations scandinaves, seul un petit groupe partait 'en viking', pour faire du commerce ou un raid », explique-t-il. Si les récentes découvertes ...archéologiques ont permis de mieux connaître l'ère viking, les modes de vie, les croyances, les coutumes funéraires et le savoir-faire artisanal des populations scandinaves, il n'y a pas de trace de quelconques cornes sur les casques coiffant les Vikings, souligne l'exposition dans sa partie finale. Pour le directeur du château des ducs de Bretagne, Bertrand Guillet, l'exposition « Nous les appelons Vikings » a « une filiation » avec l'exposition « Samouraï », qui avait atteint une fréquentation record de plus de 90.000 visiteurs en 2014.
Les berserkir comptent parmi les figures les plus fascinantes de la littérature scandinave médiévale. Ces combattants d’élite, « semblables à des ours ou des loups », manifestent leur « être second » ...lors de terrifiants accès de sauvagerie. Très appréciés des souverains de l’ancien Nord, les berserkir sont considérés comme les compagnons d’Odin - divinité furieuse, maîtrisant l’art de la métamorphose. Dépassant l’analyse des stéréotypes légendaires, cet ouvrage s’attache à démontrer l’historicité d’une tradition associée aux aspects sacrés de la fonction royale. Les berserkir incarnent un modèle de compagnonnage militaire attesté sous diverses formes dans les sociétés germaniques anciennes. Il s’agit de la première étude complète publiée en France sur le sujet. L’auteur soumet à un rigoureux examen critique l’ensemble des sources médiévales (poèmes, sagas, chroniques, documentation épigraphique, onomastique, archéologique) ainsi que les interprétations proposées depuis deux siècles par les spécialistes scandinaves, allemands ou anglosaxons. L’approche retenue est résolument interdisciplinaire : elle associe la philologie et l’étude des témoignages iconographiques, la mythologie comparée, l’histoire des sociétés et des institutions. Ce livre ne s’adresse pas seulement aux spécialistes de la civilisation des Vikings - linguistes, historiens ou archéologues - mais également aux lecteurs intéressés par les pratiques martiales et les croyances religieuses de l’Europe préchrétienne.
La naissance du roman historique en Suède, traditionnellement située en 1828, coïncide avec un mouvement national-romantique vouant un véritable culte à la figure de l’ancien Scandinave. Mais dans ...cette première moitié du XIXe siècle, le genre historique est encore en mal de reconnaissance et les auteurs désireux d’évoquer le Haut Moyen Âge septentrional semblent avoir préféré se tourner vers des formes littéraires plus prestigieuses, telles que la poésie ou le théâtre. Dès le début du XXe siècle, les romans situés à l’âge des Vikings se multiplient. Une étude thématique de ces œuvres révèle que de nombreux écrivains ont été fascinés par des personnages types censés incarner la période : la figure de l’ancêtre et ses différents avatars (héros civilisateur, pionnier, patriarche) et celle de l’aventurier, dont la personnification la plus emblématique est le navigateur viking. Par souci de réalisme historique et pour rompre avec une tradition de glorification sans retenue, ces personnages vont subir une désidéalisation importante au cours du XXe siècle. D’autres romanciers ont choisi de s’intéresser à l’époque viking, car il s’agit d’une période de grands bouleversements religieux et politiques dans l’Histoire des pays scandinaves. Ces auteurs s’attachent à dépeindre le processus de christianisation et les conflits religieux entre païens et convertis. Dans une moindre mesure, ils évoquent aussi les mutations sociales et politiques. De façon générale, les représentations du Haut Moyen Âge nordique et de ses habitants trahissent les prises de position des romanciers suédois. Ceux-ci dévoilent leur vision du passé et n’hésitent pas à se livrer à une véritable relecture de l’Histoire.
The birth of the historical novel in Sweden, traditionally dated from 1828, coincides with a national-romantic movement exalting the figure of the ancient Scandinavian. But in this first half of the nineteenth century, the historical novel is still in want of recognition and authors wishing to recount the Nordic Early Middle Ages seem to favour more prestigious literary forms, such as poetry or theatre. In the beginning of the twentieth century, works depicting the Viking Age become more numerous. A thematic study of these novels reveals that many writers are fascinated by typical figures seen to embody this period: the figure of the ancestor and its different forms (the civilizing hero, the pioneer, the patriarch) and the one of the adventurer, the most illustrative personification of which is the Viking navigator. Yearning for historical realism and for emancipation from a tradition of unlimited glorification, their characters will undergo a significant de-idealization during the twentieth century. Other novelists take an interest in the Viking Age because it is a period rife with religious and political changes in the History of Scandinavian nations. These authors attempt to depict the process of Christianization and the ensuing religious conflict between pagans and converts. To a lesser extent, they also deal with the social and political transformations. Generally speaking, the representations of the Nordic Early Middle Ages and their inhabitants disclose the Swedish novelists’ views and stances. These authors hence reveal their vision of the past and do not shy away from reinterpreting history.
The article examines the life of a young Icelandic woman who traveled the known and the unknown world of her time. Born in Iceland toward the end of the tenth century, she and her family went to ...Greenland where she was married twice. With her second husband she went to the New World recently discovered by their compatriots. She gave birth to a son but the family was forced to return to Iceland. After the death of her husband she went on a pilgrimage to Rome from where she returned to Iceland, spending the rest of her life as a hermit. // ABSTRACT IN FRENCH: L'article examine la vie d'une jeune fille islandaise qui a parcouru le monde connu et inconnu de son temps. Née en Islande vers la fin du dixième siècle, elle s'est rendue avec sa famille au Groenland où elle fut mariée deux fois. Avec son second mari, elle a voyagé vers le Nouveau Monde récemment découvert par ses compatriotes. Elle y donna naissance à un fils, mais elle et sa famille furent contraintes de retourner en Islande. Après la mort de son mari, elle entreprit un pèlerinage à Rome, avant de finir sa vie comme ermite dans son île natale. Reproduced by permission of Bibliothèque de Sciences Po
Les emporia, sites commerciaux abritant des activités artisanales, apparaissent aux VIIe et VIIIe siècles sur les rives des mers du Nord, Baltique et Manche, alors que le centre de gravité économique ...se déplace de la Méditerranée vers le Nord, que les échanges se font plus massifs et que les pouvoirs politiques se recomposent. Situés à la fois à la périphérie des royaumes en train de se constituer et au centre des réseaux d'échanges, ce sont des lieux de rencontre (économique, politique, culturelle), où marchands anglo-saxons, francs, frisons, scandinaves et slaves échangent marchandises et idées, ainsi que des centres de consommation, de production, d'échange, de stockage et de transit. Leurs caractéristiques communes permettent de comparer les sites scandinaves (Birka, Kaupang, Hedeby, Ribe), anglo-saxon (Hamwic) et francs (Quentovic et Dorestad), en les resituant par rapport aux changements politiques, économiques et sociaux entre le VIIe et le Xe siècle. Pour cela, cette étude s'appuie sur des sources à la fois textuelles et archéologiques, dans le cadre d'une approche interdisciplinaire, sollicitant l'archéologie, la géographie, l'anthropologie. On se demandera comment les emporia et leurs hinterlands interagissaient, en termes d'approvisionnement, de diffusion des monnaies et objets, et quelles relations entretenaient ces ports avec les différents pouvoirs, en abordant leurs fonctions fiscales, administratives, juridiques et même religieuses, pour esquisser des réseaux sociaux, à des échelles différentes (du local aux réseaux d'échanges à longue-distance), tout en s'interrogeant sur les liens entre les différents emporia en Europe du Nord-Ouest, voire au-delà.
The emporia, trading-stations with manufacturing activities, appear during the 7th and 8th centuries on the North Sea, Baltic and Channel shores, when the economic axis moved from the Mediterranean Sea towards the North, when the exchanges become more important and the political powers are remodeled. On the periphery of kingdoms being set up and at the heart of exchange networks, they are meeting places, with economic, political and cultural aspects and where Anglo-Saxon, Frankish, Frisian, Scandinavian and Slav traders mingle with each other. They are also consumption centers and producing sites where exchanges, storage and transit can take place. Thanks to their common characteristics we can compare Scandinavian sites (Birka, Kaupang, Hedeby, Ribe), Anglo-Saxon site (Hamwic) and Frankish sites (Quentovic and Dorestad), in a context of political, economic and social changes during the 7th-10th centuries. To this end, this study rests on both written and archaeological sources, in an interdisciplinary approach using archaeology, geography, anthropology. We will wonder how the emporia and their hinterlands interact, as regards supply issues, coinage, importations and craft productions circulation. We will also examine the relationships between the emporia and various authorities, and elaborate on the fiscal, administrative, juridical and even religious functions of these trading ports, to outline social networks, on different scales (from local insertion to integration in the long-distance trade networks), while examining the links between the different emporia in Northwestern Europe and even beyond.
La pénétration des Scandinaves en Russie, qui s’insère dans un vaste mouvement d’échanges qui entre les VIIIe et XIIe siècles fait circuler hommes et biens, apparaît à bien des égards comme un ...stimulant économique et politique d’envergure dans l’émergence d’organisations politiques et sociales qui aboutirent au développement de centres proto-urbains et du premier État russe. L’objectif de cette étude est donc de s’attacher à travers le traitement des sources historiographiques scandinaves et leur croisement avec les corpus slavon, byzantin et arabo-persan, à l’appréhension des modalités de transport de ces Scandinaves qui empruntèrent la voie de l’Est. Ce traitement nous permettra alors en plus de mesurer la variété et la richesse des contacts et des types de voyages entrepris, de redessiner des itinéraires, et d’appréhender plus en détail de quelle manière l’historiographie envisageait la géographie russe ainsi que le voyage en ces régions.
The penetration of the Scandinavians in Russia, which takes place in this vast movement of exchanges between the eighth and twelfth centuries where men and goods where circulating around Europe, appears in many respects as a political and economic stimulus in the emergence of political and social organizations that led to the development of proto-urban centers and to the creation of the first Russian state. So the aim of this study is through the analyze of the Scandinavian historiography and its crossing with the Slavonic, Byzantine and Arabo-persian corpuses, to focus on the transport modalities of these Scandinavians who took the road to the East. This treatment will allow us to underline the wide variety of contacts and journeys undertaken, and in addition to reconstruct itineraries, and to understand in a better way how historiography dealt with Russian geography and with the journey across those regions as a pattern.
La place du mort est une étude topographique des sépultures païennes de l'âge de fer en Islande. Le but de ce travail est d'étudier la localisation des tombes et d'en déterminer le sens. Les ...résultats se fondent sur une révision critique de toutes les données disponibles en matière de site funéraire en Islande, et sur la fouille de chaque sépulture répertoriée. Les données obtenues permettent l'élaboration d'un modèle de localisation des tombes qui les situe a) loin des fermes, mais près des frontières et des routes, b) à proximité des fermes et à une courte distance de leur zone d'activité principale et c) au carrefour entre la route principale et l'allée menant au corps de ferme. Ces résultats ont été testés et confirmés par d'autres explorations de terrain et des fouilles récentes. La comparaison des tombes situées en a) et en b) met en évidence une différence intéressante : près des fermes, les tombes sont souvent orientées nord-sud, les sépultures sont en petit nombre et d'une variété limitée, et la population des défunts est majoritairement constituée d'hommes adultes ou âgés. Les tombes éloignées des fermes quant à elles sont le plus souvent orientées est-ouest, présentent une variété plus importante de biens funéraires, et contiennent des hommes et des femmes de tous âges. Les spécificités topographiques sont interprétées comme reflétant les différentes étapes du processus de la colonisation humaine de l'Islande, qui a eu lieu à la fin du IXe siècle : au stade initial, les sépultures sont placées près de l‘unique endroit important aux yeux des premiers colons : leur habitation. Puis la croissance de l'immigration entraîne de nouvelles règles, dont l'élaboration de frontières entre les propriétés agricoles, frontières signifiées entre autres par les cimetières qui y sont établis. Vers la fin de la colonisation, les démarcations sont nettes et convenues. Les frontières sont désinvesties et les lieux d'importance sont alors déplacés aux carrefours entre route principale et allée conduisant au nouveaux corps de ferme construits au sein d'établissements prééxistants.
The Place of the Dead. Viking Pagan Burial in Icelandic Cultural LandscapeLa place du mort is a topographical study of pagan burials from the late Iron Age in Iceland. The aim of this work is to investigate where burials are located, and explain the reason behind the choice of place. The results are based on a critical revision of all available data on known burial sites in Iceland, and a survey of each site in the field. The main results are presented as a model of burial location, which shows that graves were placed either a) away from farmhouses, on boundaries and by roads, or b) close to farms, and a short distance outside the main activity area of the farm, or c) at the crossroads between the main road and the home lane leading to the farm. These results were tested – and confirmed - by further field survey and excavation. When the details of each grave at the two extreme locations were compared, and interesting difference became apparent: At locations near farms, the graves are frequently orientated N-S, the grave-goods are in small numbers and of a limited variety, and the population are predominantly adult or old men. The graves far away from the farm, are most often oriented E-W, there is a greater number and a greater variety of gravegoods, and there are male and female graves of people of all ages.The differences between locations are explained as different stages of the process of the human colonisation of Iceland which occurred in the late 9th century : at the initial stage, burials were located near to the only significant place of the first settlers, the habitation. With growing immigration, people establish boundaries between farms by placing cemeteries there. Towards the end of the colonisation, where boundaries have been agreed upon, the most significant location shifts again, from boundaries, to the junction between the main road and the home track, leading to the farm which has been located between two already established settlements.