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  • NIETZSCHE EN DE METAFYSICA
    VAN DE WIELE, J.

    Tijdschrift voor filosofie, 12/1974, Letnik: 36, Številka: 4
    Journal Article

    Partant de la conviction que le concept de volonté de puissance constitue l'intuition centrale de Nietzsche, nous nous proposons d'en montrer l'importance universelle et radicale pour sa philosophie, ainsi que la déconstruction totale de la métaphysique traditionnelle qu'il implique. Pour comprendre Nietzsche il nous paraît impossible d'omettre la confrontation -quelque brève qu'elle soit — avec A. Schopenhauer, qui ne signifie pas seulement pour lui le début du volontarisme, mais aussi la fin de la métaphysique, contre laquelle il lance ses attaques. Afin de délimiter le sens et la portée de la volonté de puissance, il nous faut expliquer différents concepts nietzschéens, tels le chaos, les forces, leur domination et leur soumission, le hasard, l'éternel retour, le temps sans commencement ni fin et finalement la possibilité de la décadence, c. à. d. de la volonté s'affirmant par des Idéals négatifs. De tout cet aperçu il ressort combien la notion de corps est proche de celles de force et de volonté de puissance. L'univers nietzschéen affirme la suprématie du corps sans réserve et relègue à un niveau secondaire, voire même accessoire, aussi bien l'intelligible que la conscience elle-même. Dans ce contexte il est aisé de montrer comment la métaphysique traditionnelle de notre civilisation constitue une des figures majeures de la décadence. Elle est une valeur pour la volonté faible et nihiliste, qui ne peut affronter la terrible majesté du Devenir et les joies amères de la Conception Tragique. Toute métaphysique a constitué un „égypticisme”, une momification de la réalité, c. à. d. une négation du corps, du sensible, du devenir, de la volonté, et l'affirmation de la valeur de cette négation. A y regarder de près on peut trouver dans Nietzsche une virulente critique de trois grands principes dominant la métaphysique occidentale, celui de l'intelligibilité, celui de l'unité ontologique dernière et celui de la conscience (culminant dans l'idéalisme).