Le syndrome de Rasmussen (SR) est une maladie inflammatoire chronique d’étiologie inconnue, caractérisée par une épilepsie sévère pharmacorésistante, un déficit neurologique hémicorporel et une hémiatrophie cérébrale d’installation progressive. Mr R. est un patient de 16 ans, qui vient d’être diagnostiqué lorsque nous le rencontrons. Il présente une hémi-hypotrophie corporelle droite, une hémiparésie droite, des troubles du langage et des troubles cognitifs sur les versants mnésiques, attentionnel et exécutif. À l’imagerie il existe une atrophie corticale fronto-pariéto-temporale gauche. L’EEG montre un tracé asymétrique globalement ralenti à gauche. À l’EEG quantifié (EEGq) nous observons un excès d’ondes Delta dans l’hémisphère gauche, compensé par un excès d’ondes Haut Bêta dans l’hémisphère droit. Une prise en charge par entraînement neurofeedback a été proposée. Le neurofeedback EEG est une technique non invasive qui mesure le signal EEG d’un sujet, le traite en temps réel, extrait un paramètre d’intérêt et présente cette information sous forme visuelle ou auditive au sujet. L’objectif est de permettre une modification du comportement du sujet en apprenant à moduler l’activité de son cerveau. Pour Monsieur R., la prise en charge s’est déroulée en trois temps : psychoéducation (ondes cérébrales, neurofeedback) ; inhibition du Haut Bêta dans l’hémisphère droit avec une électrode posée en C4 ; renforcement du SensoriMotor Rythm (SMR) dans l’hémisphère gauche avec une électrode posée en C3. L’entraînement par neurofeedback s’est déroulé durant quatre semaines, à raison de quatre fois par semaine. L’EEGq réalisé à l’issue de la prise en charge montre une diminution nette des ondes lentes (Delta) dans l’hémisphère gauche, ainsi qu’une compensation moindre de l’hémisphère droit. Le bilan neuropsychologique comparatif objective également une amélioration dans la plupart des domaines. Enfin, de manière plus écologique, en particulier dans la scolarité, des progrès ont été relevés. L’amélioration des performances cognitives obtenue par l’entraînement neurofeedback auprès de ce jeune patient est prometteuse et incite à proposer ce type de rééducation à d’autres personnes souffrant d’un syndrome de Rasmussen.