La lingua facchinesca fu usata fin dalla metà del xv secolo, in un’ampia produzione poetica, teatrale e musicale di cultura trasversale che inscenava un rozzo montanaro. Nel Veneto dove s’era ...radicato il pluringuismo e nell’Italia centro-settentrionale, il facchinesco procurava l’illusione di un’autentica parlata bergamasca, giudicata rozza e incomprensibile. Essendo alloglotti gli autori, i buffoni e i destinatari, l’operazione compiuta stava nel riprodurre con grande libertà le sonorità e parte del lessico ricorrendo all’ibridismo linguistico tra bergamasco e madrelingua degli autori e del pubblico: ne risultava una lingua mutevole, capita da tutti e talvolta confusa con il modello imitato.
La « lingua facchinesca » apparaît dès la moitié du XVe siècle, dans une vaste production poétique, théâtrale et musicale de culture transversale mettant en scène un grossier montagnard. En Vénétie ...où s’était enraciné le plurilinguisme et dans l’Italie du centre et du nord, le « facchinesco » créait l’illusion d’un authentique parler bergamasque, qui était considéré comme une langue grossière et incompréhensible. Auteurs, bouffons et destinataires étant alloglottes, l’opération consistait à reproduire avec une grande liberté les sonorités et certains mots en recourant à l’hybridation entre bergamasque et langue maternelle des auteurs et du public : le résultat en était une langue protéiforme, comprise de tous et parfois confondue avec son modèle.
Favalier Sylvie. Penser un nouveau produit éditorial : Tommaso Porcacchi, Gabriel Giolito de’ Ferrari et leur « Collana historica ». In: Réforme, Humanisme, Renaissance, n°74, 2012. pp. 161-183.