L’article proposé vise à remettre en question deux pratiques en rapport avec l’enseignement scolaire des langues anciennes : 1) équiper les extraits de textes littéraires grecs ou latins que l’on ...soumet à la lecture des élèves d’une traduction en langue de scolarisation, si tous les éléments de grammaire ne leur sont pas connus ; 2) équiper les extraits d’un vocabulaire bilingue, si lacunes des élèves ne concernent que le lexique. La pertinence et les avantages du recours à des pratiques alternatives ressortiront du compte rendu d’une courte séquence d’enseignement/apprentissage menée en février 2020 dans un établissement scolaire vaudois, avec quatre élèves d’une classe de grec facultatif du niveau secondaire I (11e H, 14-15 ans : 2e année de grec).
Parler avec des Grecs et en être compris ? Facile ! si on sait où et comment poser l’accent tonique.Si le grec ancien est polytonique, le grec moderne est monotonique : sa compréhension et son ...expression dépendent donc de la maîtrise de son accentuation. Ce manuel en donne les règles et les explique, même s’il faut utiliser des mots « savants » comme oxytons, paroxytons, proparoxytons, etc.Les exemples très nombreux (sans oublier les exceptions) proposés par Henri Tonnet nous ramènent systématiquement à la vie quotidienne.« Je parle grec parce que j’ai appris à l’accentuer : simple, non ? »
Cette étude propose une analyse phonologique de l'aspiration en grec ancien, fondée sur un examen approfondi des sources à la lumière des données phonétiques et typologiques des langues ...contemporaines. Les propriétés de transparence et de mobilité de l'aspiration sont expliquées par une représentation autosegmentale : h est incapable d'occuper une position temporelle à lui seul. Cette propriété rend compte du comportement de l'aspiration dans les composés, au sein d'une analyse plus large de la structure du mot prosodique. L'aspiration, ensuite, n'est pas seulement plus robuste, et donc mieux conservée, en position initiale : une aspiration interne est aussi attirée dans cette position. Cette propriété explique la distribution de l'aspiration, et les cas d'assimilation relevés dans le corpus épigraphique. L'aspiration systématique de u- et de r- initial est analysée comme un reliquat du système des sonantes en grec archaïque, dont nous proposons une reconstruction révisée. Cette analyse montre que les sonantes aspirées sont préférées aux sonantes à voisement modal à l'initiale de mot prosodique. Cette contrainte n'est plus active en grec classique ; en particulier, nous montrons que l'aspiration de r ne dépend plus de la position initiale, mais de sa longueur. Nous analysons le r initial en grec classique comme une vibrante longue, traitée par la phonologie comme les groupes pt- initiaux. Enfin, nous proposons une analyse de la dissimilation régressive d'aspiration connue sous le nom de « loi de Grassmann », dont les effets sont articulés avec les autres propriétés de l'aspiration sur les plans synchronique et diachronique.
This study proposes a phonological analysis of aspiration in Ancient Greek, based on an in-depth examination of the sources and on the comparison with phonetic and typological patterns in contemporary languages. The transparency and mobility of aspiration are accounted for by an autosegmental representation: h cannot be associated with its own temporal slot. This property explains its behaviour within compounds, and is integrated into a broader analysis of the prosodic word structure. Aspiration is not only more robust and thus better preserved in initial position: internal aspiration is also attracted to this position. These properties account for the distribution of aspiration and the assimilations that appear in the epigraphical corpus. The systematic aspiration of initial u and r is analysed as a relic of the sonorant system in Archaic Greek, for which we propose a revised reconstruction. The resulting analysis shows that aspirated sonorants are preferred over sonorants with modal voicing at the beginning of a prosodic word. This constraint is no longer active in Classical Greek: we show that the aspiration of r is not linked to the initial position any more, but to its length. We analyse the initial r of Classical Greek as a long trill, treated by the phonology like the initial pt- clusters. Finally, we propose an analysis of the regressive dissimilation of aspiration known as ``Grassmann's Law", whose effects are articulated with the other properties of aspiration in a diachronic and synchronic account.
L’ouvrage présent rend hommage à l’emblématique ouvrage Prairies et Jardins… d’André Motte (1973) en proposant une moisson toute fraîche de questionnements et de points de vue sur les verts paysages ...du monde polythéiste des anciens Grecs, ainsi que les espèces et les plantes isolées qui ont poussé sur son sol. Les auteurs du volume, attentifs aux renouvellements à l’œuvre dans l’étude de la religion grecque ancienne, grâce aux recherches de plusieurs décennies, montrent qu’à la pluralité des dieux et des enceintes sacrées correspondent un regard diversifié et une façon dynamique d’envisager l’élément végétal constitutif de l’expérience religieuse. En refusant les approches naturalistes réductrices et les aperçus conventionnels, les études ici rassemblées tiennent compte, notamment, du dialogue perpétuel entre quête théorique ou poétique, réalités rituelles ou politiques, qui régit le polythéisme grec ancien. Elles abordent aussi la dimension locale des récits et des cultes. Sont ainsi mis en perspective des plantes réelles et imaginaires, à travers le vocabulaire concret du végétal, les récits et les croyances indigènes, la topographie des sanctuaires, les calendriers des fêtes, les épiclèses et les attributs divins, les gestes rituels et la pharmacopée. Loin d’épuiser le thème en question, cette promenade interdisciplinaire a l’ambition d’en révéler la complexité en ouvrant des pistes captivantes.
À partir de l’examen des références à la couleur dans les textes hippiatriques grecs, en particulier dans la Collection d’hippiatrie grecque et au livre XVI des Géoponiques, on s’intéresse aux ...procédés lexicaux attestés chez les hippiatres pour désigner la couleur et les contextes où elle apparaît, en vue de mieux comprendre l’importance qu’ils accordent à cette question. Trois domaines attestent des adjectifs de couleur : la description externe de l’animal (surtout la robe et les yeux), les liquides organiques et la pharmacologie (médicaments simples et composés).
La thèse concerne les composés nominaux à premier membre prépositionnel en grec ancien, en particulier le cas du premier membre ἐν°. Elle est constituée par l’analyse morphologique et sémantique d’un ...large corpus de données, dont le but est de relever les différents procédés de formation des mots, ainsi que leurs évolutions. Les composés à premier membre prépositionnel se distinguent des autres composés par deux caractéristiques : premièrement, ils ne sont pas constitués par deux lexèmes, étant donné qu’une préposition n’est pas un lexème véritable ; deuxièmement, la structure interne n’est pas toujours reconnaissable.Les questions ayant guidé cette recherche sont donc les suivantes : la nature spéciale de ces composés change-t-elle selon les différentes variétés diachroniques et diaphasiques ? Quelles sont les différentes valeurs du premier membre ἐν° dans les différentes catégories des composés ? On examine, avec une grande attention philologique aux contextes d’emploi, les composés attestés dans trois phases synchroniques successives : en premier lieu, dans la poésie épique archaïque ; en deuxième lieu, dans la prose classique du V-IVe siècle (notamment dans les œuvres de Platon et d’Aristote) ; la troisième partie examine les néo-formations de la période qui va de l’époque de Théophraste jusqu’à celle de Nonnos. Dans une quatrième partie on trouve les composés attestés dans les inscriptions arcadiennes, ainsi que quelques anthroponymes. En conclusion, cette étude montre les changements de la valeur du premier membre ἐν° dans les différentes catégories : ἐν° remplit plusieurs fonctions, qui, pourtant, partagent les signes d’une perte progressive de signification.
This thesis deals with ancient Greek nominal compounds with a prepositional first member (FM), and in particular the case of the FM ἐν°. I analyse a great amount of words from a morphological and semantical point of view. The pool of words is based on a formal criterion; the goal of the analysis is to outline different processes of compound formation, as well as their evolution. As compared to other compounds, those with a prepositional FM present two special characteristics: first, they are not formed by two lexemes, since prepositions/adverbs are not real lexemes; secondly, their internal structure is not often recognizable. The guide-questions of this research are: does the special nature of prepositional FM compounds change over different diachronic and diaphasic varieties? Moreover, which are the values of the FM ἐν° in the different compound categories? Most of the thesis consists in a thorough analysis of compounds attested in three consecutive synchronic phases: first, in archaic epic poetry, then in classical prose of V-IV century (in particular Plato’s and Aristotle’s works); the third part examines all neo-formations appearing in the long period starting from the age of Theophrastus till the age of Nonnus of Panopolis. A brief fourth part presents compounds attested in Arcadian inscriptions, as well as some anthroponyms. In the conclusions, I point out the changes in the value of the FM ἐν° in the different categories: ἐν° takes on several functions, that, however, share the signs of a progressive loss of meaning.
La tesi riguarda i composti nominali a primo membro preposizionale in greco antico, il particolare quelli a primo membro ἐν°. Essa è costituita dall’analisi morfologica e semantica di un vaso corpus di parole; lo scopo dell’analisi è di far emergere i diversi processi di formazione delle parole composto e la loro evoluzione.I composti a primo membro preposizionale si differenziano dagli altri composti per due caratteristiche: in primo luogo, essi non sono costituiti da due lessemi, dato che una preposizione non è un vero e proprio lessema; in secondo luogo, la loro struttura interna non è sempre facilmente riconoscibile.Le domande che guidano la ricerca sono dunque le seguenti: la natura speciale di questi composti cambia a seconda delle varietà diacroniche e diafasiche? Quali sono i valori del primo membro ἐν° nelle diverse categorie di composti?Con attenzione filologica ai contesti d’uso, si esaminano i composti attestati in tre fasi sincroniche successive: in primo luogo, nella poesia epica arcaica; in secondo luogo, nella prosa classica del V-IV secolo a. C. (in particolare, nelle opere di Platone e Aristotele); la terza parte riguarda le neoformazioni apparse nel periodo che va dall’epoca di Teofrasto a quella di Nonno di Panopoli. In una quarta sezione si trovano i composti attestati nelle iscrizioni arcadiche, oltre a qualche antroponimo.In conclusione, la ricerca mostra i mutamenti del valore del primo membro ἐν° nelle diverse categorie: ἐν° assume diverse funzioni, che però condividono i segni di una progressiva perdita di significato.
The linguistic ideas of the 16th-century French grammarian Petrus Antesignanus have been largely neglected up till now. In the present paper, I aim to partially repair this research lacuna within the ...context of the notion of "dialect". After some short introductory notes on Antesignanus' life and works, I discuss his conception of dialect, which is expounded in his 1554 scholia on Nicolaus Clenardus' Greek grammar. This analysis occurs both on a general level and specifically with regard to the Ancient Greek situation. I include in this discussion a number of considerations that contextualize the views of Antesignanus. Henricus Stephanus' attack on Antesignanus' assertions figures as a case study in this regard.
Les mutilations corporelles constituent un ensemble de pratiques qui révèle non seulement la perception qu’une société a de son corps, mais aussi le rapport qu’elle entretient avec celui des autres. ...Si les sciences sociales modernes ont abandonné cette appellation pour des expressions plus neutres telles que « modifications corporelles », elle se justifie encore pleinement pour l’Antiquité dont nous avons hérité une vision stéréotypée du corps beau assortie d’un rejet de toute forme d’altération. Après une nécessaire définition des cadres du sujet, nous proposerons une étude lexicale du vocabulaire grec de la mutilation corporelle avant de nous pencher sur notre problématique : les sources antiques aussi bien que l’historiographie moderne associent les mutilations corporelles avec le monde « barbare », c’est-à-dire non grec. S’agit-il d’un cliché, remonte-t-il à l’Antiquité ? les Grecs n’ont-il pas témoigné fidèlement de pratiques observées ? Nous approcherons ces questions en distinguant trois axes : la mutilation en tant que châtiment barbare, punir le corps mort dans les cultures non grecques et la mutilation comme l’expression d’une autre vision du corps. Nous tâcherons de distinguer dans les sources grecques ce qui relève d’une part de stéréotypes et d’autre part d’informations ethnographiques. Un telle démarche permet au chercheur d’appréhender les pratiques de mutilations corporelles ayant cours dans l’Antiquité et la perception qu’en avaient les Anciens.
Physical mutilations can be defined as a set of practices which is relevant to the way a society sees its body but also to the connection it has with the body of the Other. Social sciences have abandoned this term for a more neutral designation such as “body modification”, however for the purpose of our study the old name is still adequate for we have inherited from Antiquity a stereotyped way of considering the beauty of the body and of rejecting all kind of alteration. We will start by an essential definition of our subject before offering a complete lexical study of the Greek vocabulary dealing with mutilation. Then, our main problematic will concern the issues which appear characteristic of ancient and modern historiography: are physical mutilations – as a typical “barbarian”, i.e. non Greek, feature – a cliché that goes back to Antiquity? Did the Greeks give any kind of truthful evidence of practices that were effectively observing? We will approach these questions from three angles: mutilation as a barbaric punishment, chastising the dead in non Greek cultures, mutilation as the expression of a different way of seeing the body. We will aim at separating in the ancient Greek sources what can be regarded as stereotypes from true ethnographic information. This might help scholars to understand body modifications that were in use in Antiquity as well as the way the Ancient were viewing them.
Dans les ruines d'une maison proche du temple ptolémaïque de Deir al-Medina, sur la rive gauche de Thèbes, la Mission Archéologique Italienne dirigée par Ernesto Schiaparelli découvrit en février ...1905 deux jarres encore scellées, desquelles on retira 33 rouleaux. Ils décelèrent 44 papyrus en écriture démotique, 8 en grec et 4 bilingues ; de plus, parmi les bandelettes de lin qui les enveloppaient, 5 étaient inscrites. Au total, 61 documents constituaient les archives familiales d'un prêtre attaché à ce temple, nommé Totoès fils de Zmanrès, et de son épouse Tatéhathyris. Le lot complet fut envoyé au Musée Égyptien de Turin, dont Schiaparelli était le directeur. Les textes grecs furent publiés en 1929, alors que l'édition des papyrus démotiques ne vit le jour qu'en 1967. Six d'entre eux furent republiés entre 1978 et 1985, tandis que quatre autres furent examinés à nouveau en 1997 dans une étude sur l'affermage à l'époque ptolémaïque. La plupart des documents sont des actes légaux et comportent donc des protocoles de datation mentionnant les différents souverains qui ont régné en Haute Égypte tout au long du IIe siècle avant notre ère. Le plus ancien, daté de 194, compte parmi les rares attestations du pharaon rebelle Chaonnophris ; les trois plus récents, datés entre 101 et 100, non seulement sont les premiers à révéler le décès de Cléopâtre III, mais sont aussi les seuls à témoigner de la corégence de Ptolémée X Alexandre Ier, de sa femme Cléopâtre Bérénice III, et de l'héritier Alexandre II, le futur Ptolémée XI. Les contrats sont de nature très variée. La plupart concernent la vente ou la location de jours de service liturgique, qui donnaient droit à une part proportionnelle des revenus des différents temples de la rive gauche thébaine. Ils représentaient une partie importante du patrimoine de ces prêtres : une donation issue de ces archives montre en effet qu'ils pouvaient être transmis de père en fils. D'autres actes mentionnent l'affermage de champs, l'achat d'immeubles, le prêt de céréales ou d'argent ; deux documents se rapportent à une forme de bail difficile à déchiffrer, un autre à un échange d'animaux. Le droit de la famille est représenté par cinq contrats de mariage et un de divorce ; un dernier fait état de frais d'enterrement. La thèse a pour objet la réédition intégrale de ces documents, y compris les jarres qui les contenaient. L'accès direct aux papyrus originaux conservés à Turin, ainsi qu'aux archives de leur mise au jour et de leur publication, a permis de détecter deux fragments inédits, de retrouver les numéros d'inventaire des papyrus grecs, de reconstituer les circonstances exactes de leur découverte et de retracer les rouleaux d'origine, pour la plupart des textes. L'étude philologique a établi des correspondances entre démotique et grec pour de nombreux noms de personnes et de lieux, a amélioré la lecture et mené à une nouvelle interprétation de certains textes. Deux actes et deux serments ont notamment révélé la dévolution des fonctions de mandataire de la déesse Hathor d'un père à ses trois fils, avec le consentement du clergé du temple de Deir al-Medina. Les modalités de partage de l'héritage paternel entre Tatéhathyris et son frère Pikos, où Totoès a joué un rôle d'intermédiaire, ont également été mieux saisies. Une étude paléographique menée, pour la première fois, sur l'ensemble du corpus a conduit à reconnaître la main de certains scribes auxquels ont été attribués certains papyrus, tandis que d'autres textes ont été réassignés. L'analyse des protocoles a dévoilé également une pratique locale visant à les raccourcir de manière arbitraire. Enfin, l'analyse des données prosopographiques et topographiques a mené à dresser un arbre généalogique de plusieurs générations de la famille de Totoès et de Tatéhathyris, ainsi qu'un portrait plus fidèle tantôt de la population, tantôt de lieux de culte, terrains et bâtiments de la ville de Djémê, les Memnoneïa grecs.
In a house in ruins near the Ptolemaic temple of Deir al-Medina, on the Theban West Bank, the Italian Archaeological Mission (MAI), leaded by Ernesto Schiaparelli, discovered in February 1905 two sealed jars, containing 33 rolls. They revealed 44 papyri in Demotic writing, 8 in Greek and 4 bilinguals; among the linen bands wrapping them, 5 were inscribed. Altogether, these 61 documents formed the family archive of a priest attached to this temple, named Totoes son of Zmanres, and of his wife Tatehathyris. The whole was sent to the Egyptian Museum in Turin, of which Schiaparelli was the director. The Greek texts were published in 1929, whereas the edition of the Demotic papyri appeared only in 1967. Later, six of them were republished between 1978 and 1985, while four were re-examined in 1997 in a study on field leasing in the Ptolemaic period. Most of these documents are legal acts and can be dated with the help of their protocols, which name several sovereigns ruling Upper Egypt during the 2nd century BCE. The oldest one, dated 194, is counted among the rare attestations of the rebel pharaoh Chaonnophris; the three most recent ones, between 101 and 100, are the only ones giving evidence of a coregency between Ptolemy X Alexander I, his wife Cleopatra Berenice III and the heir Alexander II, the future Ptolemy XI. Moreover, they are the first evidences concerning the death of Cleopatra III. The contracts are of different types. Most of them deal with the sale or the rent of days of liturgical service in many temples on the Theban West Bank, and of their related salaries. They were an important part of the capital of these priests: a deed of covenant from this archive shows that they could have been transferred from father to son. Other legal acts concern field leasing, real estate purchases, wheat or money loans: in particular, two documents relate to a form of lease not easy to understand, another one to an exchange of animals. Family law is represented by five marriage contracts and one divorce; one last text deals with funeral expenses. The dissertation focuses on the new edition of all the documents, including the jars containing them. Direct access to the originals in Turin, as well as to archival records concerning their discovery and publication, have allowed the identification of two unpublished fragments and of the inventory numbers of the Greek papyri, the reconstruction of the exact circumstances of the finding and the assignation of the most part of the texts to their rolls of origin. The philological study has established connections between Demotic and Greek for a lot of personal and place names, has improved readings and has led to new interpretations for some texts. Notably, two legal acts and two temple oaths have revealed the transfer of the duties as agent of the goddess Hathor from a father to his three sons, with the consent of the temple clergy of Deir al-Medina. Moreover, the way of sharing their father's inheritance between Tatehathyris and her brother Pikos, with the action of Totoes as intermediary, is now better understandable. The attention paid to the scribes from a palaeographical point of view permitted to ascribe for the first time or to assign some papyri to their author and to unveil the arbitrary scribal practice of cutting protocols. Finally, the analysis of the prosopographical and topographical data has led to a family tree over many generations of the family of Totoes and Tatehathyris, as well as to a more precise picture on the one hand of the local community, and on the other hand of some religious and civilian buildings and fields in the village of Djeme, called Memnoneia in Greek.
Le phrygien est la langue la plus proche du grec parmi toutes les autres langues indo-européennes. Les isoglosses confirment que ces deux langues ont partagé une phase commune sur les Balkans, avant ...que les populations phrygiennes ne commencent à migrer vers l’Anatolie autour du XIIe siècle av. J.-C. En dépit de leur parenté génétique, ces deux peuples ont connu des développements historiques différents, ce qui a conduit les Grecs à identifier les Phrygiens comme l’incarnation du stéréotype de l’esclave barbare au Ve siècle av. J.-C. La complexe relation entre Grecs et Phrygiens n’a jamais été étudiée d’un point de vue sociolinguistique. Le but de cette étude est de combler cette lacune. Mon exploration sémantique de l’ethnonyme « Phrygiens », ainsi que mes analyses sociolinguistiques et pragmatiques des passages littéraires grecs et épigraphiques phrygiens permettent une compréhension plus nuancée de la perception réciproque des identités grecque et phrygienne. Au delà de tous les stéréotypes des Phrygiens barbares et esclaves, produits de la vision traditionnelle hellénocentrique qui se dégage des textes grecs, le « renaissance » de la langue phrygienne dans les inscriptions néo-phrygiennes me semble une preuve de la survie de l’identité linguistique et culturelle phrygienne à travers les siècles en Anatolie. La langue est un aspect clé dans la construction de l’identité ethnique et un moyen de résistance dans le cadre d’une culture ou d’un groupe social dominant. J’interprète cette résistance linguistique du phrygien comme une forte revendication identitaire de la part d’un groupe ethnique marginalisé dans le monde hellénisé issu des conquêtes d’Alexandre le Grand.
Scholarship has uncovered several isoglosses which show that Ancient Greek and Phrygian are genetically connected,having shared a common prehistory on the Balkans, before the Phrygian populations started migrating to Anatolia around the 12th century BCE. Despite this linguistic kinship, Greeks and Phrygians underwent different historical developments, which eventually led the Greeks to progressively identify the Phrygians as the incarnation of the stereotype of barbarian slaves in the 5th century BCE, even if, paradoxically, their idiom was the closest one to Greek among all the other Indo-European languages. The complex relationship between Greeks and Phrygians has never been studied from a sociolinguistic point of view, although it seems to me a productive field of investigation. The aim of this study is to fill this gap. My semantic exploration of the ethnonym ‘Phrygians’ as well as my sociolinguistic and pragmatic analyses of significant literary and epigraphic passages has produced a more nuanced understanding of the reciprocal perception of Greek and Phrygian identities, indirectly from the Phrygian inscriptions, directly from the Greek literary texts. Beyond all the stereotypes of the Phrygians as barbarians and slaves, products of the Hellenocentric traditional view that emerges from the literary Greek texts, the “revival” of Phrygian language in the Neo-Phrygian inscriptions in the Roman Era seems to me to be evidence of the survival of linguistic and cultural Phrygian identity through the centuries in Anatolia. This can be interpreted as a striking manifestation of preservation of diversity in the Hellenized world that emerged from Alexander’s conquest.