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  • Représentation des guerres ...
    Genois, Clara

    01/2017
    Dissertation

    Le Québec a été moins touché que le reste du monde par la Première et la Seconde Guerre mondiale. Considérant ces conflits comme européens plutôt qu'internationaux, les Canadiens français n'ont en général pas senti qu'ils se devaient d'y participer. Le contexte historique révèle que la distance géographique entre le Québec et l'Europe ainsi que l'éloignement identitaire en regard des pays qui s'y affrontent peuvent expliquer ce sentiment. Les études sur la thématique guerrière dans les romans québécois montrent cependant que les conflits mondiaux ne sont pas sans incidence dans la trame fictionnelle des récits où ils trouvent place, même si cette place en est une d'arrière-fond. C'est cette action d'arrière-plan que ce mémoire a pour objectif d'analyser en proposant de montrer que l'objet de conscience que constitue la guerre pousse les personnages à s'interroger sur eux-mêmes et sur le monde qui est le leur et à mener des actions qui sont cohérentes avec leur nouvelle manière de penser ce monde. En étudiant Trente arpents de Ringuet (1938), Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy (1945), Les Plouffe de Roger Lemelin (1948), La Guerre, yes sir! de Roch Carrier (1968) et L'Emmitouflé de Louis Caron (1977) ainsi qu'en empruntant les définitions d' « aventure » et d' « idylle » qu'Isabelle Daunais donne à lire dans son essai « Le roman sans aventure », nous mettons ainsi à l'épreuve l'hypothèse que la guerre, bien qu'elle demeure le plus souvent une trame d'arrière-plan, représente pour le protagoniste sinon une forme d'aventure, du moins la représentation d'une aventure à partir de laquelle il lui est possible d'imaginer ce qui le dépasse et peut le transformer.