A number of French trade unions played a determining role in the opposition to the El Khomri law (also called the ‘loi Travail’) in Spring 2016. As well as large demonstrations and sector-level ...strikes, the movement also gave rise to the occupation of public spaces, such as the Place de la République in Paris. This new form of protest acquired the name ‘Nuit Debout’ (‘Up All Night’). This article examines the convergences, but also the tensions, which characterised the relations between the trade unions and Nuit Debout. It shows in particular how the Confédération générale du travail (CGT, General Confederation of Labour), a central actor in the protest, was caught in a dual and sometimes contradictory rationale. On the one hand, it was confronted with the particular dynamic of social movements, and with the capacity of trade unionism to mobilise and politicise the protest being called into question during the Nuit Debout movement. On the other hand, it faced certain constraints within the field of industrial relations, related to the issues of trade union competition and representativeness.
"Fin 2018, la France connaît un soulèvement populaire sans précédent, motivé dans un premier temps par le refus de l’augmentation du prix des carburants automobiles. Pour se reconnaître, les ...individus concernés endossent un gilet de haute visibilité, le fameux « gilet jaune ». Rapidement, la mobilisation s’étend à la Belgique, principalement à Bruxelles et à la Wallonie.Ce mouvement, ou plutôt ces mouvements, en renouvelant les modalités de la mobilisation, rebattent les cartes de l’analyse. Leur caractère spontané, apartisan sans être apolitique, interroge les rapports qui se nouent entre Gilets jaunes et syndicats d’une part, entre Gilets jaunes et institutions d’autre part. Force est ainsi de constater qu’à des aspirations démocratiques de plus en plus affirmées répondent une répression policière et des sanctions judiciaires inégalées.La confrontation entre terrain belge et terrain français, les enquêtes et les observations sociologiques, les entretiens individuels ou collectifs, les portraits d’individus mobilisés et les photographies de terrain sont autant d’outils utilisés dans cet ouvrage pour tenter de redonner une parole longtemps confisquée aux principaux acteurs de cette mobilisation : les Gilets jaunes eux-mêmes."
Tout au long de son histoire, ancienne ou récente, le syndicalisme, qu’il soit salarié, agricole, étudiant ou patronal, catégoriel ou interprofessionnel, local national ou international… a généré, ...conçu mais aussi diffusé des images du travail en nombre croissant et diversifié. Ces images sont d’autant plus difficiles à quantifier et à recenser que la structuration du syndicalisme est complexe (avec des structures professionnelles et territoriales) et que les supports (dessins, affiches, drap...
The 'Indignant' protest movement that spread across Spain in May 2011 strongly criticized the institutions of representative democracy and, in particular, the role played in them by the dominant ...political parties. What are known as the 'majority' labor unions, for their part, were also identified as being part of the system, especially given their impotence confronted with the scale of austerity policies. While it appears to have been complete, the rift between labor unionism and this form of mobilization is nevertheless worth considering more closely. This is first of all because the Indignants Movement had closer ties to the world of work than was initially claimed. Evidence of this can be found in the presence of labor union activists in public places and neighborhood assemblies as well as in themes relating to job security and the defense of public services. Moreover, the movement was followed by other phases of mobilization, notably in the education sector. What's more, labor unions, including such 'majority' unions as the Workers' Commissions and the UGT, were receptive to the criticism levelled at them and attempted to respond to it. Reproduced by permission of Bibliothèque de Sciences Po
Le mouvement de protestation que la CGT Énergie a mené au printemps 2004 contre le projet de loi modifiant le statut d'EDF et de GDF témoigne d'un renouvellement des pratiques syndicales. D'une ...stratégie tournée vers la défense du statut des agents, la direction du syndicat a fait évoluer la mobilisation vers une lutte en faveur du droit à l'énergie, en particulier pour les ménages en difficulté. Les opérations « Robin des bois » de remise du courant à des ménages privés d'électricité sont emblématiques de cette orientation née de la participation de syndicalistes à des mouvements de défense des sans-emploi. Pour autant, elles ne font pas l'unanimité au sein de la CGT Énergie et ne débouchent pas sur le développement d'un mouvement d'action durable entre syndicalistes et militants chômeurs. Ces difficultés éclairent le caractère non linéaire, et parfois contradictoire, des tentatives de redéfinition des marges de l'action syndicale. The movement of protest which the French labor union CGT Energy led to spring, 2004 against the bill modifying the status of the national companies EDF and GDF testifies of a renewal of the labor union practices. Of a strategy turned to the defense of the status of the civil servants, the management of the labor union developed the mobilization towards a struggle in favor of the right for energy, in particular for households in trouble. The operations "Robin Hood" of delivery of electricity for households deprived of it are symbolic of this orientation arisen from union activists' participation in movements of defense of the unemployed persons. For all that, they do not make the unanimity within CGT Energy and do not uncork in the development of a movement of long-lasting action between unionists and unemployed militants. These difficulties enlighten the non linear character, and sometimes contradictory, attempts of redefining of the margins of the union action.
Cet article propose une approche diachronique, sur plus d’un demi-siècle, du discours des confédérations syndicales françaises de salariés pour qualifier le système capitaliste. Deux grandes périodes ...historiques sont étudiées afin de rendre compte à la fois de la spécificité des termes retenus, de leur évolution et des visions du monde auxquelles ils renvoient. Un premier coup de sonde sur l’immédiat après Seconde Guerre mondiale montre ainsi un discours dépréciatif sur le capitalisme commun à la centrale syndicale chrétienne, la CFTC, et à la centrale de sensibilité communiste, la CGT. Un deuxième éclairage porte sur les années 1960 et insiste sur la richesse des analyses produites par la CFDT, critique de l’action des firmes multinationales mais aussi des pratiques consuméristes. Enfin, une dernière partie met en regard les mots choisis par les syndicats de salariés avec ceux présents dans le discours des organisations syndicales d’employeurs.