Au vu de la finalité de leur diplôme, les bacheliers professionnels peuvent paraître, aux yeux de tout à chacun, ne pas être à leur place en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Stigmatisés ...par un parcours dans le secondaire professionnel, ils semblent fragilisés au vu de leur profil social et surtout scolaire, en raison de son décalage avec les contenus de l’enseignement supérieur long. Pourtant, quelques-uns s’aventurent vers cette formation d’élites. Entretiens semi-directifs à l’appui, l’enjeu est de présenter les points de vue de ces jeunes considérés comme des acteurs en quête de sens dans leurs études, cherchant à mettre en cohérence leurs parcours, leurs expériences et leurs attentes. Conscients des obstacles à franchir mais sans se percevoir comme vulnérables, ces bacheliers acceptent les risques d’une telle orientation atypique : la CPGE représente l’espoir d’échapper au destin associé à la filière professionnelle qu’ils disent pourtant avoir appréciée.
Given the purpose of their degree, vocational secondary education graduates do not generally seem to belong to the preparatory class leading to “Grandes Écoles” (CPGE). Stigmatised by a vocational track, they appear weak, because their social and school profile does not match with the content of the long programmes of higher education. However some of them venture into these programmes for elites. On the basis of semi-direct interviews, we attempt at presenting their standpoint, as they look for meaningful higher education and try to align their school career, their experiences and their expectations. Aware of the obstacles but without seeing themselves as vulnerable, these vocational baccalauréat holders accept the risks of such an unusual orientation in higher education: the CPGE represents the hope of escaping the destiny associated with the vocational track that they have appreciated.
We analyse the access to different institutional pathways to higher education for second-generation students, focusing on youths that hold a higher-education entrance certificate. The alternative ...vocational pathway appears to compensate to some degree, compared to the traditional academic one, for North-African and Southern-European youths in France, those from Turkey in Germany, and to a lesser degree those from Portugal, Turkey, Ex-Yugoslavia, Albania/Kosovo in Switzerland. This is not the case in Switzerland for Western-European, Italian, and Spanish youths who indeed access higher education via the academic pathway more often than Swiss youths. Using youth panel and survey data, multinomial models are applied to analyse these pathway choices.
This article examines the position of young women in the UK and France who are defined as not in education, employment or training (NEET) and economically inactive (EI). While the challenges facing ...the young unemployed are well documented, far less is known about economic inactivity and its propensity to impact to a much greater extent on the lives of young women. The UK and France share some similarities with regard to their NEET EI female populations, in terms of the relative size of the group and the barriers young women face, despite being exposed to very different types of policy intervention and welfare support. Drawing on quantitative evidence (via the Céreq) from France and a recent qualitative study in England, the paper provides a deeper understanding of the characteristics and trajectories of young women who are NEET and EI. It highlights a need for policy interventions beyond employability initiatives: policies which tackle the barriers that young women, especially young mothers, face in accessing employment, as well as their difficulties in securing good quality and sustainable employment.
Very few graduates from secondary vocational education enroll in University, long courses of higher education. They would be almost invisible if they were not made conspicuous by their low success in ...the bachelor programmes. Their academic difficulties are commonly interpreted as the consequence of a "default" orientation, their secondary training leading more obviously to an entry into working life or, for the most ambitious, to short vocational higher education programmes. This research aims at questioning the discourse of an unwanted orientation for the vocational baccalauréat holders by focusing on the strategic dimension of bachelor programmes in their trajectory. The results show that the choice of long studies is justified by the possibility of prolonging an academic experience consistent with their vocational high school career and the resources available to them.
Les bacheliers professionnels à l’université représentent une faible proportion des inscrits en cursus long de l’enseignement supérieur. Ils pourraient rester des étudiants invisibles si leur réussite fragile en licence n’en faisait pas des étudiants remarquables. Les difficultés qu’ils rencontrent dans les études sont communément interprétées comme la conséquence d’une orientation « par défaut », leur formation secondaire les destinant de façon plus évidente vers une entrée dans la vie active ou, pour les plus ambitieux, vers des études courtes en section de technicien supérieur. Cette recherche se propose d’interroger davantage le discours de l’orientation non souhaitée vers la licence des bacheliers professionnels en s’intéressant à la dimension stratégique de ces études dans leur trajectoire. Les résultats montrent que le choix des études longues se justifie par la possibilité de prolonger une expérience scolaire en cohérence avec leur parcours en lycée professionnel et les ressources dont ils disposent.
L’enseignement supérieur long Guégnard, Christine; Erard, Carine; Danner, Magali
Education et formations,
2023
105
Journal Article
Recenzirano
Odprti dostop
Les bacheliers professionnels à l’université représentent une faible proportion des inscrits en cursus long de l’enseignement supérieur. Ils pourraient rester des étudiants invisibles si leur ...réussite fragile en licence n’en faisait pas des étudiants remarquables. Les difficultés qu’ils rencontrent dans les études sont communément interprétées comme la conséquence d’une orientation « par défaut », leur formation secondaire les destinant de façon plus évidente vers une entrée dans la vie active ou, pour les plus ambitieux, vers des études courtesen section de technicien supérieur. Cette recherche se propose d’interroger davantage le discours de l’orientation non souhaitée vers la licence des bacheliers professionnels en s’intéressant à la dimension stratégique de ces études dans leur trajectoire. Les résultats montrent que le choix des études longues se justifie par la possibilité de prolonger une expérience scolaire en cohérence avec leur parcours en lycée professionnel et les ressources dont ils disposent.
The aim of this paper is to analyse the school-to-work transition of young people in France, focusing specifically on those who are not in employment, education or training (so-called NEETs), in ...order to understand their risk of becoming and remaining NEET. Using longitudinal data from a representative national cohort of French young people leaving the educational system in 2010, this study shows how NEET status fits in more or less long-lasting ways in their career pathways. We indicate that 70% of young people experienced a NEET status at least once over the three-year period, if we retain a static and conventional definition of NEET. For most of them, NEET is a temporary situation that spans all educational attainment groups. However, a quarter of the cohort is still in a NEET status 3 years after leaving the education system. The lack of educational and social capital, as well as geographical economic conditions, are decisive factors in remaining in long-term NEET trajectories.
En France, près de deux millions de jeunes ne sont ni en étude, ni en emploi, ni en formation. Cet article présente les traits dominants concernant ces NEET, les résistances ou les évolutions ...identifiables sur une durée de vingt ans, à travers quatre enquêtes menées par le Céreq. Si les situations des femmes et des hommes semblent se rapprocher sur le marché du travail, les jeunes femmes n’en sortent pas gagnantes pour autant au regard de leurs trajectoires dans des contextes marqués par des transformations tant structurelles que conjoncturelles. Au prisme d’une analyse genrée, l’article revient sur l’importance de dépasser l’utilité statistique du concept NEET, en raison de sa dimension statique.
Le groupe de travail sur l’enseignement supérieur (GTES) est un réseau d’échanges et de production sur les parcours de formation et d’insertion des inscrits dans l’enseignement supérieur. Il réunit ...des chargé·es d’études du Céreq, des chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es, des représentant·es de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), des observatoires universitaires et régionaux et des membres de services du MESRI (DGESIP et SIES). Le thème Enseignement supérieur et insertion, nouvelles répartitions des publics a guidé les réflexions et travaux du groupe, dont les résultats sont restitués dans trois ouvrages. Cet ouvrage rassemble des travaux relatifs à la place des femmes dans l’enseignement supérieur. Alors qu’elles sont désormais plus diplômées que les hommes, des ségrégations perdurent dans certaines formations et diplômes où la mixité semble à la peine. À partir de données d’enquêtes de terrain ou administratives, les contributions s’attardent sur les parcours des bachelières scientifiques, d’étudiantes en STAPS, de doctorantes et de femmes en reprises d’études. Les résultats et analyses révèlent que la conciliation des temps sociaux (privés et professionnels), l’accès aux métiers et carrières afférents aux diplômes, les conditions d’études dans des filières où les hommes sont majoritaires conditionnent encore fortement les cursus post-baccalauréat des femmes.
À l’issue d’une formation en STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), les femmes valorisent-elles de la même manière que leurs homologues masculins leurs diplômes sur le ...marché du travail sportif ? Les parcours de formation et d’insertion professionnelle des étudiantes de cette filière apparaissent à première vue « à la hauteur » de ceux des étudiants, mais au prix d’une sur-dotation scolaire, sociale (par les mères) et d’un « travail anticipé et invisible ». Toutefois, sans être pénalisées, ces jeunes femmes qui ont investi une filière universitaire liée aux métiers du sport, un espace historiquement masculin, ne semblent pas vraiment profiter de cette « inversion du genre ».