Il y a plus de quatre ans maintenant, une grève générale qui allait s’étendre durant 44 jours était déclenchée en Guadeloupe à l’appel de la coalition LKP (Liyannaj KontPwofitasyon), « Unité contre ...l’exploitation ». Ce collectif de 48 organisations, initié le 5 décembre 2008 et toujours à l’œuvre actuellement, se donnait pour but de mobiliser la population guadeloupéenne contre la « vie chère », en désignant le système d’échange économique entre la métropole et la Guadeloupe comme responsable...
Connue lors de la grève générale de l’hiver 2009 qui a touché l’île, l’action de l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe s’étend bien au-delà de la défense des salarié·es et de la question ...du pouvoir d’achat. En articulant question sociale, raciale et décoloniale dans le cadre d’un travail d’éducation populaire et d’encadrement ouvrier l’UGTG est parvenue en plusieurs décennies à se constituer comme un acteur incontournable de la lutte indépendantiste dans la Caraïbe.
Connue lors de la grève générale de l’hiver 2009 qui a touché l’île, l’action de l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe s’étend bien au-delà de la défense des salarié·es et de la question ...du pouvoir d’achat. En articulant question sociale, raciale et décoloniale dans le cadre d’un travail d’éducation populaire et d’encadrement ouvrier l’UGTG est parvenue en plusieurs décennies à se constituer comme un acteur incontournable de la lutte indépendantiste dans la Caraïbe.
Fin 2018, la France connaît un soulèvement populaire sans précédent, motivé dans un premier temps par le refus de l’augmentation du prix des carburants automobiles. Pour se reconnaître, les individus ...concernés endossent un gilet de haute visibilité, le fameux « gilet jaune ». Rapidement, la mobilisation s’étend à la Belgique, principalement à Bruxelles et à la Wallonie. Ce mouvement, ou plutôt ces mouvements, en renouvelant les modalités de la mobilisation, rebattent les cartes de l’analyse. Leur caractère spontané, apartisan sans être apolitique, interroge les rapports qui se nouent entre Gilets jaunes et syndicats d’une part, entre Gilets jaunes et institutions d’autre part. Force est ainsi de constater qu’à des aspirations démocratiques de plus en plus affirmées répondent une répression policière et des sanctions judiciaires inégalées. La confrontation entre terrain belge et terrain français, les enquêtes et les observations sociologiques, les entretiens individuels ou collectifs, les portraits d’individus mobilisés et les photographies de terrain sont autant d’outils utilisés dans cet ouvrage pour tenter de redonner une parole longtemps confisquée aux principaux acteurs de cette mobilisation : les Gilets jaunes eux-mêmes.
En janvier 2009, une grève générale de 44 jours était déclenchée à l’appel du Liyannaj Kont Pwofitasyon - pour « Unité contre l’exploitation » en Guadeloupe et du Kolectif 5 Févrié - « Collectif du 5 ...février » en Martinique. Ces deux coalitions menées par des syndicalistes entendaient alors mobiliser la population locale contre la cherté de la vie aux Antilles, en soulignant le caractère inégalitaire et colonial de ce phénomène. La première partie de ce travail entend exposer la genèse du syndicalisme aux Antilles : d’abord, en décrivant l’influence des événements de Mai 68 sur la jeunesse anticolonialiste antillaise ; ensuite, en analysant les trajectoires des militants anticolonialistes qui se sont tourné vers le syndicalisme à la fin des années 1970. La deuxième partie est consacrée à l’encadrement politique des syndicats antillais contemporains, au sein de quatre organisations : l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), la Confédération Générale du Travail (CGTG et CGTM) et la Confédération Démocratique des Travailleurs Martinique (CDMT). Plus spécifiquement, il sera ici question de la façon dont l’indépendantisme et les différents courants d’extrême gauche parviennent à imprimer et à maintenir leurs orientations politiques tout en composant avec la diversité des publics auprès desquels interviennent les syndicats. Notre troisième partie revient quant à elle sur la situation de conflit social généralisé qui surgit à la faveur de la grève générale de 2009, en analysant le travail de coalition entre les différents acteurs protestataires, les négociations avec les autorités de l’île et la dynamique de radicalisation du conflit.
In January 2009, a general strike, that would last 44 days, broke out following the call of the Liyannaj Kont Pwofitasyon (“Unite against exploitation”) in Guadeloupe and of the Kolectif 5 Févrié (“Collective of February 5th”) in Martinique. Those two coalitions led by union leaders sought to mobilize the local population against the high cost of living in the Antilles, insisting on the unequal and colonial dimensions of this phenomenon. The first part of this work tackles the genesis of unionism in the Antilles: first by describing the influence of May 1968 events on the anticolonial youth in those islands; then by analyzing the trajectories of the anticolonial activists who turned toward unionism at the end the 1970s. The second part of the dissertation is dedicated to the study of contemporary union’s political culture, throughout the analysis of four organizations: the Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), the Confédération Générale du Travail (CGTG and CGTM), and the Confédération Démocratique des Travailleurs de Martinique (CDMT). More specifically, it will uncover the way separatism and the various branches of the far-left succeed in imposing and maintaining their political options while dealing with the diversity of the constituents that the unions serve. The third part will focus on the situation of widespread social unrest, which emerged as a result of the 2009 general strike. It will analyze the coalition work of the various protesting groups, the collective bargaining with local authorities and the dynamics of conflict radicalization.