Nous souhaitons, dans cette contribution, questionner le concept d’isotopie grâce à une analyse d’un extrait du corpus ECRISCOL. Nous revenons d’abord sur ledit concept en considérant notamment les ...relations syntagmatiques de contigüité, puis sur le rôle de l’isotopie dans l’activité du lecteur et, enfin, sur les stratégies scripturales dont elle peut témoigner. Notre démarche, basée sur l’analyse du corpus, consiste ensuite à relever et classer les items responsables de l’isotopie dans 90 textes d’élèves de cours élémentaire première et deuxième années (7-9 ans). Les textes présentent la rédaction d’un récit à quête. Les analyses de ce carottage permettent, d’une part, de redessiner les contours du concept d’isotopie au vu de la cooccurrence lexicale et, d’autre part, d’envisager des pistes de travail pour la réécriture des textes, voire les stratégies de lecture, à l’école. Elles invitent également à mettre en regard les productions des élèves à deux niveaux de classe différents.
In this contribution, we question the concept of isotopy through an analysis of an extract from the ECRISCOL corpus. We begin by examining the concept of isotopy, with particular reference to syntagmatic relations of contiguity, followed by a discussion of the role of isotopy in the reader’s activity and, finally, the scriptural strategies to which it may bear witness. Our approach, based on corpus analysis, then consists in identifying and classifying the items responsible for isotopia in 90 texts by firstand second-grade elementary school pupils (aged 7-9). The texts feature the writing of a quest story. The analyses of this core sample make it possible, on the one hand, to redraw the contours of the concept of isotopy in the light of lexical co-occurrence and, on the other hand, to envisage avenues of work for the rewriting of texts, and even reading strategies, at school. They also invite us to compare students’ productions at two different class levels.
L’enseignement du lexique est un incontournable des acquisitions à l’école maternelle. Il fait l’objet d’ateliers dits ‘’de langage’’ auprès des jeunes élèves. C’est alors souvent un lexique nominal ...et concret qui leur est enseigné via des cartes-images. Le verbe, pivot de la phrase, est ainsi peu étudié (excepté certains verbes d’action). C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité travailler sur ce matériau lexical. Par ailleurs, il s’avère que la dimension syntagmatique du lexique, si elle participe à la construction sémantique de l’unité lexicale, est également peu mobilisée dans l’enseignement. La compétence lexicale se construisant au vu de l’accroissement du lexique disponible, mais aussi au vu des habiletés des élèves et des stratégies qu’ils peuvent mettre en place, nous supposons que le fait d’enseigner des stratégies de précision du sens des verbes va les aider à s’approprier ce lexique. À partir de l’analyse de verbes sélectionnés avec deux enseignants de grande section (5 ans), le présent article présente un dispositif d’exploration des verbes et de leur entour via la paraphrase, habileté essentielle dans les acquisitions lexicales, afin de favoriser la compréhension et le réemploi des verbes étudiés. Trois tests émaillent la mise en oeuvre, les séances ont été enregistrées et retranscrites. Leurs analyses tendent à montrer que les élèves comprennent mieux les verbes étudiés et qu’ils se les sont appropriés au point de pouvoir les réemployer. Mots clés : lexique, paraphrase, acquisition
This paper reports on a study entitled "Remote Schools Network (EER)", conducted in the department of Cantal (Auvergne, France). Our framework is the teaching of the lexicon : we analyse the effects ...of network discussions on the development of lexical acquisition by students aged 9 to 11. The role of verbal interactions in the teaching and learning of the lexicon is not often studied ; this is why we chose that perspective to study the effects of such discussions on learning. Discussions, as we understand them, are based, inter alia, on the semantic, syntagmatic and morphological features of the lexicon. They also take into account the specific characteristics of remote discussions (Develotte, Kern & Lamy, 2011). A comparative approach was set up involving both distant and non-distant "lexical discussions". Our results tend to underline the beneficial effects of these discussions on learning. Furthermore, they reveal similarities between distant and non-distant exchanges. They also confirm the existence of important differences in the process involved in the two types of discussions (distance vs presence).
La présente contribution prend appui sur une recherche explorant la construction de la compétence lexicale. Notre réflexion didactique s’est construite à partir de théories lexicologiques considérant ...la dimension syntagmatique dans l’analyse lexicale (par exemple, Mel’čuk, 2004a, 2004b ; Polguère, 2008 ; Victorri, 1997, 2007 ; Picoche, 1986, 1993, 1999). Nous faisons l’hypothèse qu’une étude explicite du rôle du cotexte dans l’interprétation des lexies peut favoriser le développement de la compétence lexicale. Le protocole mis en place permet de circonscrire le cotexte aux cooccurrents intraphrastiques fréquents de sens plein, puis de sélectionner un corpus d’unités lexicales pour lesquelles nous analysons le champ de la variation cotextuelle. À partir de cette analyse nous proposons, dans un but didactique, une structuration grammaticale simple du cotexte. Un dispositif didactique comparant deux classes de 6e (secondaire 1) est alors mis en place afin d’évaluer l’impact de l’étude de la structure du cotexte sur le développement de la compétence lexicale. Les deux classes ont la même enseignante et suivent le même cheminement, exception faite du contrôle exercé sur l’enseignement écrit explicite de l’organisation cotextuelle des unités lexicales étudiées qui n’a lieu que dans une seule classe. L’analyse des données issues des tests effectués en début, en milieu et en fin de parcours indique que l’enseignement de la structure du cotexte permet aux élèves de développer une nouvelle stratégie d’interprétation de lexies peu connues. Un test ultérieur effectué au terme d’une année confirme cette interprétation et suggère que l’étude du rôle et de la structure du cotexte entraine un enseignement sensible à la dimension syntagmatique du lexique, ce qui favorise le développement de la compétence lexicale des sujets. This paper builds on a research exploring the construction of the lexical competence. Our didactic reflection is built from lexical theories considering syntagmatic dimension in lexical analysis (Mel’čuk, 2004a, 2004b; Polguère, 2008; Victorri 1997, 2007; Picoche 1986, 1993, 1999). We assume that an explicit study of the role of co-text in the interpretation of lexical items can promote the development of lexical competence. The protocol implemented allows us to restrict the co-text at frequent co-occurrence used in the same sentence as the unit studied, then we select a corpus of lexical units for which we analyze the role of the co-text in the semantic variation. In a didactic perspective, we then propose a simple grammatical structuration of the co-text. A didactic device comparing two classes of students of twelve is then set up to assess the impact of the study of the structure of the co-text on the development of lexical competence. Both classes have the same teacher and follow the same lessons, except for the control performed over the writing explicit teaching of the co-textual organization of lexical units studied which takes place only in one class. The analysis of data from test carried out in the beginning, middle and end of the device indicates that the teaching of co-text structure allows students to develop a new strategy of interpretation of the lexias wich are little known. A subsequent test conducted at the end of a year confirms this interpretation and suggests that the study of the role and the structure of the co-text causes a teaching sensitized by the syntagmatic dimension to the lexicon, which promotes the development of lexical competence.
Les unités préfabriquées comme les collocations telle peur bleue, les locutions telle avoir de la bouteille, etc., sont nombreuses et souvent mobilisées en langue. La maitrise d’une langue implique ...ainsi d’avoir mémorisé ces unités et d’être capable de les utiliser aux moments opportuns. L’étude de la préfabrication en langue n’est pas nouvelle et des recherches assez récentes en langue française s’intéressent particulièrement à la préfabrication dans le cadre des interactions orales. Cependant, peu d’études ont exploré les capacités des jeunes locuteurs de langue première à utiliser les unités préfabriquées dans les interactions. Des telles études permettraient de mieux comprendre les phénomènes d’acquisition de ces phrases préfabriquées et, éventuellement, donneraient des pistes de travail en phraséodidactique en langue première, domaine de recherche encore peu exploré en didactique du français. Nous nous demandons ainsi si de jeunes locuteurs de début de collège mobilisent ces phrases préfabriquées et de quelle façon elles témoignent de leur compétence langagière. Nous explorons les usages de cinquante-quatre élèves de 6e (11-12 ans) à travers l’analyse de la production d’un dialogue entre deux collégiens. Nos analyses permettent de proposer un état de lieu de la capacité des locuteurs natifs de 11-12 ans à utiliser les phrases préfabriquées et de dresser un bilan typologique des unités mobilisées à cet âge. Ces éléments relatifs à l’acquisition des phrases préfabriquées des interactions nous permettent alors d’envisager des pistes pour leur enseignement.
Les unités préfabriquées comme les collocations telle
peur bleue
, les locutions telle
avoir de la bouteille
, etc., sont nombreuses et souvent mobilisées en langue. La maitrise d’une langue implique ...ainsi d’avoir mémorisé ces unités et d’être capable de les utiliser aux moments opportuns. L’étude de la préfabrication en langue n’est pas nouvelle et des recherches assez récentes en langue française s’intéressent particulièrement à la préfabrication dans le cadre des interactions orales. Cependant, peu d’études ont exploré les capacités des jeunes locuteurs de langue première à utiliser les unités préfabriquées dans les interactions. Des telles études permettraient de mieux comprendre les phénomènes d’acquisition de ces phrases préfabriquées et, éventuellement, donneraient des pistes de travail en phraséodidactique en langue première, domaine de recherche encore peu exploré en didactique du français. Nous nous demandons ainsi si de jeunes locuteurs de début de collège mobilisent ces phrases préfabriquées et de quelle façon elles témoignent de leur compétence langagière. Nous explorons les usages de cinquante-quatre élèves de 6
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(11-12 ans) à travers l’analyse de la production d’un dialogue entre deux collégiens. Nos analyses permettent de proposer un état de lieu de la capacité des locuteurs natifs de 11-12 ans à utiliser les phrases préfabriquées et de dresser un bilan typologique des unités mobilisées à cet âge. Ces éléments relatifs à l’acquisition des phrases préfabriquées des interactions nous permettent alors d’envisager des pistes pour leur enseignement.
« Bon assez parlé » The prefabricated sentences in essays of 11-12 year old students.
The prefabricated units such as collocations, locutions, etc., are numerous and often used in language. Mastering a language thus implies having memorized these units and being able to use them at the appropriate times. The study of prefabrication in the language is not new and recent studies in the French language are particularly interested in prefabrication in the context of oral interactions. However, few studies have explored the abilities of young first language speakers to use these prefabricated phrases from interactions. Such studies would allow a better understanding the phenomena of the acquisition of these prefabricated sentences and, possibly, would provide avenues for work in phraseology in the first language, a field of research still little explored in French didactics. We thus ask if young speakers at the beginning of secondary school use these prefabricated sentences and how this testify to their language competence. We explore the uses of fifty-four 6th grade students (11-12 years old) through the analysis of the production of a dialogue between two middle school students. Our analyzes make it possible to provide an overview of the ability of native speakers aged 11-12 to use prefabricated sentences and to draw up a typological assessment of the types of units mobilized at this age. These elements relating to the acquisition of prefabricated phrases for interactions then allow us to consider avenues for their teaching.
L'article s'intéresse à l'enseignement-apprentissage du lexique verbal chez de jeunes élèves du préscolaire. Les verbes sont en effet moins étudiés chez les jeunes apprenants que les noms. Afin ...qu'ils comprennent le fonctionnement de cette classe d'unités lexicales, la recherche opte pour une approche qui se fonde sur les cooccurrents, qui sont aussi souvent des noms, mieux connus des élèves. L'étude a été menée dans deux classes de grande section de maternelle auprès d'élèves de cinq ans. L'analyse des échanges langagiers montre de quelle façon les enfants se saisissent des lexies étudiées et les réutilisent dans les constructions abordées, voire dans de nouvelles constructions.
L’enseignement du lexique est un incontournable des acquisitions à l’école maternelle. Il fait l’objet d’ateliers dits ‘’de langage’’ auprès des jeunes élèves. C’est alors souvent un lexique nominal ...et concret qui leur est enseigné via des cartes-images. Le verbe, pivot de la phrase, est ainsi peu étudié (excepté certains verbes d’action). C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité travailler sur ce matériau lexical. Par ailleurs, il s’avère que la dimension syntagmatique du lexique, si elle participe à la construction sémantique de l’unité lexicale, est également peu mobilisée dans l’enseignement. La compétence lexicale se construisant au vu de l’accroissement du lexique disponible, mais aussi au vu des habiletés des élèves et des stratégies qu’ils peuvent mettre en place, nous supposons que le fait d’enseigner des stratégies de précision du sens des verbes va les aider à s’approprier ce lexique. À partir de l’analyse de verbes sélectionnés avec deux enseignants de grande section (5 ans), le présent article présente un dispositif d’exploration des verbes et de leur entour via la paraphrase, habileté essentielle dans les acquisitions lexicales, afin de favoriser la compréhension et le réemploi des verbes étudiés. Trois tests émaillent la mise en oeuvre, les séances ont été enregistrées et retranscrites. Leurs analyses tendent à montrer que les élèves comprennent mieux les verbes étudiés et qu’ils se les sont appropriés au point de pouvoir les réemployer.
Mots clés : lexique, paraphrase, acquisition
Teaching lexicon is important for acquisition at kindergarten. It is the subject of language workshops with young students. It is then often a nominal and concrete lexicon, which is taught to them with flashcards. The verb, pivot of the french sentence, is thus little studied (except some action verbs). This is the reason why we wanted to work on this lexical material. Furthermore, it turns out that the syntagmatic dimension of the lexicon, if it participates to the semantic construction of lexical unity, is also little used in teaching. The lexical competence being built by the increase in the lexicon available, but also by the skill of the students and the strategies they can implement, we suppose that the fact of teaching strategies of precision of the meaning of verbs will help them to appropriate this lexicon. Based on the analysis of verbs selected with two teachers of kindergarten (5 years), this article presents a device for exploring verbs and their surrounds via paraphrase, an essential skill in lexical acquisitions, in order to promote understanding and reuse of the verbs studied. Three tests punctuate the implementation, the sessions were recorded and transcribed. Their analyzes tend to show that the students understand the verbs studied better and that they appropriated this verbs to the point where they can be used again.
La question de l’enseignement de l’oral, notamment dans ces aspects para-verbaux ou non verbaux, se pose fréquemment dans le cadre de la classe de français. Ces aspects de la communication orale sont ...peu enseignés, l’oral pratiqué en classe étant souvent plus proche de l’écrit. La communication à distance, parce qu’elle n’établit pas un contact direct entre les interlocuteurs, mais médié, rend prégnants ces aspects des échanges verbaux. Elle pourrait dès lors être propice au développement de ces-dits aspects chez les apprenants. Nous revenons sur quelques points relatifs à la didactique de l’oral, puis nous rendons compte d’une mise en œuvre ayant eu lieu en classe de CM2 (10 ans) afin de savoir si les dispositif distanciels peuvent effectivement être favorables à l’enseignement-apprentissage des éléments para- et non verbaux de la communication orale. Au vu des résultats, il semble que la communication médiée puisse faire évoluer les pratiques ordinaires de l'oral et permettre aux élèves d’adopter une réflexion méta-linguistique concernant l’échange oral.
L’article s’intéresse à l’enseignement-apprentissage du lexique verbal chez de jeunes élèves du préscolaire. Les verbes sont en effet moins étudiés chez les jeunes apprenants que les noms. Afin ...qu’ils comprennent le fonctionnement de cette classe d’unités lexicales, la recherche opte pour une approche qui se fonde sur les cooccurrents, qui sont aussi souvent des noms, mieux connus des élèves. L’étude a été menée dans deux classes de grande section de maternelle auprès d’élèves de cinq ans. L’analyse des échanges langagiers montre de quelle façon les enfants se saisissent des lexies étudiées et les réutilisent dans les constructions abordées, voire dans de nouvelles constructions.