In this letter, a compact dual-band balanced-to-unbalanced filtering power divider (FPD) is proposed, which is implemented by using a pair of U microstrip lines (MLs) and short-ended ...stepped-impedance resonators (SESIRs). Under different excitations of differential-mode (DM) and common-mode (CM) signals, different coupling between U ML feeder and SESIRs can be achieved, which accordingly realizes efficient DM transmission and CM suppression in the whole band. Peculiarly, dual differential passbands with high-frequency selectivity performance are realized through the hybrid electric-magnetic coupling between folded SESIRs. In addition, good single-port matching and in-band isolation are achieved by introducing a matching branch and an isolation resistor. For verification, a prototype with center frequencies at 2.46 and 5.19 GHz, respectively, is fabricated and measured, which exhibits good consistency with the simulated results.
L’encéphalopathie subaigüe avec épilepsie chez les alcooliques ou « Subacute Encephalopathy with Seizures in Alcoholics (SESA) » est un syndrome encore méconnu bien que sa description princeps date ...de 1981.
Nous rapportons 3 nouveaux cas de SESA et proposons de nouveaux critères diagnostiques.
Trois patients âgés de 59 à 71 ans ont été admis entre octobre 2016 et janvier 2017 pour état de mal épileptique. Ils ont été explorés par imagerie par résonance magnétique (IRM), étude du Liquide Céphalo Rachidien (LCR), bilan métabolique, vasculaire et auto-immun, et par des électroencéphalogrammes (EEG) répétés.
Les patients présentaient une confusion et un déficit focal post-critique prolongés, des periodic lateralized epileptiform discharges (PLEDS), une hyperprotéinorachie (2/3) et une positivité de la protéine 14-3-3 dans le LCR, qui disparaîtra ensuite. L’IRM objectivait en diffusion un hypersignal cortical, puis une atrophie focale. Les diagnostics différentiels ont pu être éliminés et par ailleurs aucune lésion d’encéphalopathie carentielle n’a pu être objectivée par l’IRM.
Le tableau paraît stéréotypé. Chez nos patients, l’association de caractéristiques cliniques (encéphalopathie épileptogène prolongée chez un alcoolique de plus de 50 ans), électriques (PLEDS interictales, pointes ou ondes lentes focalisées), biologiques (positivité transitoire de la 14-3-3 dans le LCR), et radiologiques (anomalies corticales focales évoluant vers l’atrophie) nous conduit à proposer de nouveaux critères diagnostiques du syndrome SESA.
Même si le SESA n’est encore qu’un syndrome dont l’origine est sans doute multifactorielle, la validation de nouveaux critères aura pour but d’en déterminer plus précisément les contours, à la recherche des principaux facteurs étiologiques et pronostiques.
Informations complémentaires Cette étude n’a bénéficié d’aucun financement particulier, public ou privé.
Cette étude a pour objectif de déterminer si les agresseurs sexuels sadiques constituent une population hétérogène. Notamment, le premier objectif de cette étude consiste à déterminer s’il existe des ...groupes distincts d’agresseurs sadiques en fonction de la manière dont se manifestent leurs fantaisies sexuelles déviantes. Le second objectif à déterminer si les facteurs individuels ainsi que les caractéristiques du mode opératoire sont associés à des manifestations propres au sadisme. L’échantillon utilisé dans cette étude est composé de 735 délinquants sexuels sadiques évalués avec la Sexual Sadism Scale (SeSaS). Une analyse de classe latente a été utilisée pour évaluer l’hétérogénéité des comportements sadiques tandis qu’une analyse de validité externe a été utilisée pour confirmer le modèle. Les résultats ont montré que le sadisme sexuel peut se manifester selon quatre types distincts dans les crimes sexuels sadiques : le sadique violent, le sadique tortionnaire, le sadique dominateur et le sadique mutilant. De plus, ces différents types sont influencés par des caractéristiques individuelles et de modus operandi. Les implications théoriques et pratiques sont discutées dans la conclusion.
Le sadisme sexuel est associé à un risque élevé de violence sexuelle et de dangerosité générale chez les agresseurs sexuels. Or, son évaluation se heurte à des critères diagnostiques vagues et fait ...appel à des méthodes idiosyncrasiques qui demandent aux évaluateurs d’inférer les motivations et fantasmes sadiques des individus. La Sexual Sadism Scale (SESAS) est une échelle cumulative qui se base exclusivement sur des éléments de la scène de crime et qui a montré tant une bonne sensibilité qu’une bonne spécificité quant au diagnostic clinique de sadisme sexuel. L’objectif de notre étude est la validation en français de la SESAS. A partir d’un échantillon de 62 agresseurs sexuels, deux évaluateurs ont utilisé une version traduite de la SESAS. Les différentes analyses statistiques nous ont permis de considérer la version francophone de la SESAS comme un outil fiable d’évaluation du sadisme sexuel dans une population médico-légale et de confirmer l’hypothèse dimensionnelle du trouble.
Sexual sadism is associated with a high risk of sexual violence and general recidivism in sex offenders. However, its evaluation encounters vague diagnostic criteria and uses idiosyncratic methods that require evaluators to infer the individual's motivations and sadistic fantasies. The Sexual Sadism Scale (SESAS) is a cumulative scale that is based exclusively on elements of the crime scene. Both inter-rater agreement and scale reliability of this one-dimensional scale comprising 11 items is high. The items are coded dichotomously based on offenders's files. An individual would be classified as likely meeting the diagnostic criteria if at least 4 of the criteria are present. The objective of our study was the French validation of the SESAS.
From the sex offenders’ population in our High Security Hospital “Les Marronniers”, 62 participants were randomly selected. Participants signed a consent form. Inter-rater agreements were analyzed from two evaluators. Offender's files contained data concerning the offense(s), psychiatric expertises carried out for the courts in charge of the follow-up of the participants, and the psychiatric and social reports concerning the evolution of the patients. Results have been anonymized. Statistical analyzes were performed using the Statistical Package for Social Science (SPSS) software. In relation to the hypotheses of our study, the following analyzes were performed: Pearson's correlation coefficient (inter-rater agreement), Kappa coefficient (inter-rater agreement on items and inter-rater agreement on the established diagnosis), Alpha of Cronbach (Internal Consistency) and Principal Component Analysis (PCA)
Of the 62 participants included, three met the diagnostic criteria for sexual sadism (4 or more criteria, 4.84%). The distribution of scores indicates that the 95% of the sample had 2 items or less, and the remaining 5% had 6 or more items. Of the 11 items in SESAS, the Pearson's correlation coefficient (r) is significant (r=0.76, p<0.001) and indicates a satisfactory positive association. Alpha of Cronbach is very satisfactory (α=0.86). The items in the scale tend to represent a good internal consistency, meaning that the scale is in adequacy with the object of its measurement: the latent profile of sexual sadism. From the Principal Component Analysis, A two-factor structure can not be retained.
From this study, we were able to propose the French version of the SESAS as a useful scale in the evaluation of sexual sadism in a forensic population. We confirm the dimensional aspect of sexual sadism, as it tends to be described in the DSM-5 which distinguishes paraphilia from paraphilic disorder. Moreover, we show here, following the original studies, that an evaluation of sexual sadism based on the crime scene behavioral indicators allows to limit the bias of the idiosyncratic approaches, marked by the inference of individual's sadistic motivations and fantasies.
Cet article de revue analyse deux ouvrages concernant l'histoire de la République Démocratique du Congo/Zaire indépendant, en mettant l'accent sur le regne du président Mobutu Sese Seko. En comparant ...les deux ouvrages, venant de deux traditions bien différentes, le présent article conclut que, vingt ans apres la chute du régime de Mobutu, il n'existe pas (ou pas encore) de consensus historiographique sur le caractere dudit régime. Dans sa biographie de Mobutu, Jean-Pierre Langellier, représentant du monde journalistique, soulignait l'amitié du président avec l'Occident, et l'influence de la Guerre Froide. Ä l'inverse, dans sa publication, l'académicien Gauthier de Villers relativisait dans sa publication le caractere déterministe de la Guerre Froide sur le régime et l'amitié inconditionnelle de Mobutu avec ses partenaires Occidentaux.
Amadou Kourouma, auteur aux mots rares, mais cinglants vient nous surprendre encore une fois avec son humour à réveiller un mort. Dans En attendant le vote des bêtes sauvages, on retrouve l'ombre ...d'un certain Hounphouët Boigny, un Mobutu Sese Seko ou un Bokassa, un Hassan etc. ou encore fraîchement enterré un certain généralissime dans le crime, Sanni Abacha et surtout l'ombre on ne peut plus envahissante d'un certain Eyadéma, pour ne mentionner qu'un vivant parmi les morts, vestiges d'une dictature qui est loin de disparaître en Afrique. Le roman aux mille péripéties retrace les aventures mirobolantes d'un assoiffé de pouvoir et de sang de la pire espèce dont le règne est fait de terreur et de crimes indescriptibles dans une république imaginaire du Golfe de Guinée en Afrique Occidentale, la République du Golfe. Ce qui retient l'attention, et que cette communication cherche à faire ressortir, c'est le processus de la mise en place de la dictature, ses motifs, ses têtes pensantes et les pratiques qui la soutiennent à l'image des magouilles machiavéliques, répressions et assassinats politiques, le culte de la personnalité, la dilapidation des ressources de l'état en passant par l'occultisme à des fins politiques. Ce que cet article cherche davantage à mettre en lumière, c'est la conséquence néfaste à la tête de la nation de toute personne en mal de lucidité ou de moralité ou souffrant de quelque complexe que ce soit. A l'école de la dictature avec Amadou Kourouma, on découvre l'entêtement jusqu'au boutiste et le nihilisme caractérisant le dictateur, son refus et rejet des institutions et verdicts électoraux (le verdict des êtres humains) avec la certitude que si les hommes refusent de le voter au pouvoir, les animaux sortiront de la jungle, se muniront de bulletins de vote et le plébisciteront. On se permettra de faire de temps à autre une projection de la fiction sur le vécu afin de voir si l'écrivain joue vraiment un rôle dans la société contemporaine.PUBLICATION ABSTRACT
Extended description:
ARCHIVES : Fêtes de l'indépendance en 1960. LUMUMBA, premier ministre , avec KASAVUBU, président. Défilé des soldats de la force publique. Chaque groupe de soldats noirs a pour ...supérieur un gradé blanc. Appel de MOBUTU, chef de l'armée, à la radio : " L' armée nationale congolaise a décidé de neutraliser le chef de l'état. . . ". MOBUTU, tout jeune encore, fait arrêter Patrice LUMUMBA. Arrestation du premier ministre. Des soldats le font monter dans un camion peu avant son assassinat. Annonce dans la presse congolaise : LUMUMBA est mort ! Déclaration du général MOBUTU : "L'armée ne s'occupera plus jamais de politique. . . ". MOBUTU fait un saut en parachute lors d'un meeting aérien devant le président KASAVUBU et une foule nombreuse. Après un bon atterrissage, il embrasse sa (une ?) femme puis serre la main du président. MOBUTU, pilotant un avion. MOBUTU pendant les combats au KWILU contre les rebelles de MULELE. Bataille de la RUZIZI. Bruits de balles qui sifflent. MOBUTU dirige son armée contre les rebelles lumumbistes parmi lesquels un certain KABILA. Déclaration de MOBUTU qui vante ses propres mérites. Il a remonté le moral de ses troupes . Retraite de l'armée dont les camions progressaient en marche arrière vers le front pour fuir plus facilement en cas de besoin. Le Président KASAVUBU nomme MOBUTU Lieutenant Général de l'armée congolaise. Premier janvier 1965 : MOBUTU , coiffé d'une toque en fourrure de léopard, passe en décapotable au milieu d' une foule en délire. Défilé de fidèles qui portent en triomphe une effigie du général. Photos de lui partout. Groupes d'hommes et de femmes, en costumes semblables, chantant des hymnes à la gloire de MOBUTU SESE SEKO. Affiche : UN ZAIRE POUR UN GRAND ZAIRE. . . Bidonvilles. Hôpitaux mouroirs. Enfant au corps enveloppé d'un linceul blanc dans un cercueil. Seul son visage apparaît devant sa famille révoltée qui le pleure. Rébéllion des ex gendarmes katangais. Soldats marocains venus au secours de l'armée nationale. Visages tendus dans la rue. Effondrementdes infrastructures. Routes , voies de chemin de fer, matériel roulant complètement délabrés. Gens critiquant MOBUTU. Belle image de voie ferrée déserte, ne menant plus rien nulle part. MOBUTU annonce qu'il renonce à la direction de son parti unique pour laisser la place à un nouveau chef. Sa voix s'étrangle d'émotion. Des chants de soutien éclatent dans la foule. Embrassades entre MOBUTU et TSHISEKEDI. Pillages organisés par l'armée. Richesse du palais de GBADOLITE, résidence privée de MOBUTU. Le gouvernement français accueille MOBUTU chaleureusement à BIARRITZ à l'occasion d'une réunion des pays francophones. Villa que détient MOBUTU à CAP MARTIN . (Il y séjourne en convalescence d'une opération de la prostate). Visite de TSHISEKEDI à CAP MARTIN. Retour triomphal de MOBUTU au pays. Cependant, dans l'Est, la rébéllion a déja commencé.
Information:
Portrait of Mobutu Sese Seko (1930-1997), second president of the Democratic Republic of the Congo, from 1965 to 1997 (Zaire from 1971 to 1997).
Original language summary:
Portrait de Mobutu Sese Seko (1930-1997), second président de la République Démocratique du Congo, de 1965 à 1997 (Zaïre de 1971 à 1997).
Extended description:
In situ du journaliste Jean-Marie Delmée.
Information:
Dès 1959, l'INR lance un magazine de reportage, "9.000.000", qui en 1971 deviendra "9.000.009". 9.000.000 était tout ...simplement le nombre d'habitants en Belgique.
Congo: Mobutu in the swimming pool of his new residence, just a few days before his Coup. Kokolo: Mobutu promoted Lieutenant-General by president Kasavubu.
Original language summary:
Congo: Mobutu dans la piscine de sa nouvelle résidence, quelques jours avant son Coup. Kokolo: Mobutu promu Lieutenant-Général par le président Kasavubu.
Né à Thoune, Jean Ziegler vit une enfance heureuse dans une famille bourgeoise jusqu'au choc que lui procure la vue des enfants placés. Cette prise de conscience de l'inégalité sociale le révolte. En ...rupture avec sa famille, à 18 ans, il part pour Paris où il poursuit ses études. Il y rencontre le groupe des jeunesses communistes "Clarté" et Jean-Paul Sartre. Son livre "Une Suisse au-dessus de tout soupçon" écrit suite à son séjour au Congo, dénonce le pouvoir bancaire suisse. S'ensuit une levée de boucliers : Ziegler est désigné comme l'ennemi public, celui qui diffame son pays. Cela lui vaudra une série de procès. Pour lui, être intellectuel n'a pas de sens si la pensée ne s'incarne pas et ne se met pas au service de l'autre. Aujourd'hui, il est rapporteur spécial à l'ONU pour le droit à l'alimentation. 00:00:00 – 00:00:09 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Jean Ziegler, sociologue, et tourné à Russin le 13 octobre 2006. L'interlocuteur est Richard Labévière. 00:00:09 – 00:01:00 (Séquence 1) : L'interlocuteur, Richard Labévière, parle d'une photographie illustrant une rencontre entre Hugo Chavez et Jean Ziegler. Elle montre la continuité d'une amitié intellectuelle et politique. Jean Ziegler a eu l'occasion de rencontrer également Che Guevara et de l'accueillir à Genève. Celui-ci lui aurait dit qu'il se trouvait à Genève dans le cerveau du monstre et qu'ici il devait lutter. L'interlocuteur estime que cette photographie illustre la permanence et la continuité du travail de Jean Ziegler comme intellectuel et penseur engagé. 00:01:00 – 00:01:09 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Jean Ziegler, sociologue, et tourné à Russin le 13 octobre 2006. L'interlocuteur est Richard Labévière. 00:01:10 – 00:02:12 (Séquence 3) : L’interlocuteur souligne que la vie politique et intellectuelle de Jean Ziegler se caractérise par un engagement radical et construit. Jean Ziegler est interrogé sur le choix de sa carrière. Il dit avoir eu une vie banale. Il est né à Thoune dans une famille bourgeoise. Il a eu une enfance heureuse. Sa mère était fille de paysan et était d'une grande vitalité. Son père était au contraire introverti, un alpiniste très solitaire et il était fils d'un médecin de campagne. Il était juge et colonel. Il paraissait être assimilé au système. 00:02:14 – 00:04:00 (Séquence 4) : Jean Ziegler craignait dès l'âge de 12-13 ans de reproduire le modèle familial. Il est pour lui difficile de caractériser cette vie : c'était une jeunesse heureuse, pourtant il y avait quelque chose qui lui était insupportable. Il sait qu'il était aimé et que ses parents s'aimaient. Il avait une petite sœur. Il voyait les enfants des familles pauvres placés dans les familles riches. Le jeudi, lorsque le marché au bétail avait lieu à Thoune, il croisait les enfants pauvres en revenant de l'école et il ressentait l’injustice. Son père lui disait que la vie était faite ainsi et que lui devait continuer à être brave et travailleur. Jean Ziegler a été révolté par ce monde bétonné et immuable. 00:04:02 – 00:05:28 (Séquence 5) : Jean Ziegler est invité à parler des éléments qui ont influencé son éloignement du modèle social. Il raconte une anecdote relative à l'usine métallurgique Selve de Thoune qui a fait faillite avec la globalisation. Jean Ziegler se souvient que les ouvriers avaient des gamelles accrochées au guidon de leurs vélos. Jean Ziegler voyait une inégalité totale et son père n'avait pas de réponse au monde. Son père était protestant calviniste, mais pas très croyant. Il était juge. Il décrit son père comme un homme magnifique et complexe. Jean Ziegler s'est révolté contre lui, car il n’avait pas de réponse à lui donner sur les injustices. Il s'est rendu compte plus tard qu'il avait été injuste envers son père et il s'en veut encore aujourd'hui. Il souligne qu'il est difficile de se parler entre Bernois. Jean Ziegler a pu s'excuser auprès de son père pour les blessures qu'il lui avait infligées, lorsque celui-ci avait 82, soit deux ans avant sa mort. Jean Ziegler ne souhaite pas trop s'étendre sur cette histoire, car c'est encore douloureux pour lui. Jean Ziegler sait qu'il s'est très mal comporté : il a insulté son père et il est parti de la maison. Cette blessure a mis longtemps à se cicatriser. 00:05:30 – 00:08:06 (Séquence 6) : Jean Ziegler pense que dans sa vie il a été accompagné par la providence. A la suite de la rupture avec sa famille, il sait qu'il aurait pu glisser dans la marginalité, mais il a réussi à devenir quelqu’un. Il s'est rendu à Paris où il a gagné sa vie en travaillant aux Halles, en portant les cageots de légumes. Il a commencé des études en sciences politiques. Il pense avoir toujours gardé en lui cette morale protestante, "ora et labora", faire son devoir et travailler chaque jour : il travaillait la nuit et étudiait la journée. Il habitait à la rue Saint-Guillaume à Paris. A son arrivée à Paris, il a fait deux rencontres fondamentales : le groupe Clarté universitaire et Jean-Paul Sartre. Le groupe Clarté regroupait la jeunesse communiste qui publiait un journal du même nom, il était actif contre la guerre d'Algérie. Ce mouvement était en rupture avec le Parti et le bureau politique. Par le biais de ce groupe, Jean Ziegler a fait la connaissance de Jean-Paul Sartre, de Simone de Beauvoir et de Pontalis. Il était admis le jeudi après-midi aux séances de rédaction du "Temps moderne", qui se déroulaient chez la mère de Sartre, au 42 rue Bonaparte. Jean Ziegler était surpris et content d'être accepté parmi ce groupe, il s'asseyait au fond de la salle et écoutait. Jean Ziegler décrit Sartre comme un homme chaleureux et modeste. Ils ont discuté ensemble sur diverses problématiques. La veille de cet entretien, qui se déroule en octobre 2006, Jean Ziegler précise qu'il s'est rendu sur la tombe de Sartre au cimetière Montparnasse et qu'il était ému. 00:08:09 – 00:10:39 (Séquence 7) : L'interlocuteur demande à Jean Ziegler de parler de ce qui a guidé ses choix intellectuels et influencé ses engagements politiques. Avant de répondre à cette question, il explique qu'il est sociologue et que dès le début des études de sociologie les étudiants apprennent à étouffer la subjectivité afin de créer une distance maximale avec leur objet et de garder une objectivité scientifique. Il a compris avec du recul que les choix fondamentaux de sa vie comme sa participation au groupe Clarté étaient infraconceptuels et qu'ils correspondaient à un désir profond. Il explique que la raison analytique fonde l'existence des intellectuels, mais qu'en réalité ils réagissent en fonction de leurs pensées et de leurs émotions. Sartre a enseigné à Jean Ziegler la solidarité. Les activités du groupe Clarté ne se passaient pas à Saint-Germain-des-Prés, mais dans les banlieues, car le groupe transportait des fonds. Jean Ziegler a été marqué par le dévouement des Algériens qu'il a rencontrés. Il a déclaré à plusieurs reprises avoir perdu son passeport suisse, pour pouvoir le donner au réseau. Jean Ziegler estime que c'est à cette époque que les choses se sont décidées dans sa vie. 00:10:43 – 00:14:09 (Séquence 8) : La publication du livre "Une Suisse au-dessus de tout soupçon" en 1976 a fait connaître Jean Ziegler au grand public. Cet ouvrage a marqué la rupture avec ses travaux de jeunesse et a inauguré une sociologie d'intervention. Il a été vendu à plus d'un million d'exemplaires dans le monde entier. Ce livre a bouleversé la vie de Jean Ziegler, socialement et intellectuellement, et a fixé dans l'opinion publique une image négative de la Suisse. Il explique les circonstances de la naissance du projet de ce livre. A Paris, quand Clarté a été dissoute et qu'il a été expulsé du Parti communiste français, il a pris le premier emploi qu'il pouvait avoir. Il s'est rendu comme employé de l'ONU au Congo après l'assassinat de Lumumba. En arrivant dans le pays, il s’est heurté aux assassinats, à la trahison et à l'horreur. Il précise qu’il n'a pas le temps de donner des exemples des événements dans cet entretien. Il a rapidement compris que les richesses du Congo partaient en Europe et que les capitaux en fuite du dictateur Mobutu et des complices se trouvaient dans les banques genevoises ou zurichoises. L'image de la Suisse bancaire était cependant totalement intacte : les banquiers étaient de grands humanistes qui avaient aidé les juifs pendant la guerre, alors que c'était le contraire. Jean Ziegler souligne qu’il éprouve des difficultés à expliquer la situation 30 ans après. Il a souhaité remonter aux causes de la fuite des capitaux et avec un peu d'imprudence, il a retracé le cheminement de l'argent du sang. Il considérait que c'était sa tâche de réveiller les consciences et de montrer la réalité des puissances des banques. Avec l'aide de sa femme Erica, il a écrit ce livre qui a eu un impact inattendu. 00:14:13 – 00:15:53 (Séquence 9) : Le livre de Jean Ziegler n'était pas une commande. A son retour du Congo, Jean Ziegler s'est entretenu avec Sartre qui lui a conseillé d'écrire les faits. Il précise qu’en Europe on connaissait peu la réalité des autres continents, car il régnait un ethnocentrisme européen, même de la part des intellectuels révolutionnaires. Sartre a écrit la préface du livre à la pensée des textes posthumes de Patrice Lumumba et de celle du livre "Les Damnés de la Terre". Il s'était donc plongé dans l'œuvre de Fanon et dans la vie de Lumumba. Il s'intéressait aux choses que Jean Ziegler avait vues au Congo. Jean Ziegler éprouvait la nécessité morale de raconter l'origine des puissances bancaires helvétiques et les conséquences, en Afrique centrale et ailleurs dans le monde, de la fuite des capitaux. Il précise que la Suisse était le deuxième pays le plus riche par revenu par tête d'habitants grâce au secret bancaire et à la libre convertibilité. 00:15:57 – 00:17:22 (Séquence 10) : Le livre de Jean Ziegler dénonçait le blanchiment d'argent et le crime organisé. Il a été publié par l