L’invagination intestinale aiguë (IIA) correspond à la pénétration d’un segment intestinal d’amont dans un segment d’aval. Les invaginations iléocoliques sont les formes les plus fréquentes et ...nécessitent une prise en charge thérapeutique rapide. Elles sont le plus souvent idiopathiques et fréquemment associées à un contexte d’infection virale. Elles surviennent majoritairement dans la 1re année de vie et représentent la cause principale de syndrome occlusif de l’enfant de moins de 2 ans. Le diagnostic est le plus souvent évoqué devant une symptomatologie clinique très évocatrice. Ainsi, des douleurs abdominales évoluant par crises avec accès de pâleur, associées à des vomissements, des rectorragies ou des signes neurologiques doivent faire évoquer le diagnostic chez le jeune enfant. Le praticien ne doit pas méconnaître la possibilité d’une cause sous-jacente, qui peut être présente chez le grand enfant notamment. L’échographie est l’examen de référence pour le diagnostic et aussi pour rechercher une cause secondaire, apprécier le retentissement digestif et rechercher des signes de gravité. Le traitement est le plus souvent radiologique avec une réduction de l’invagination à l’aide d’un lavement pneumatique, hydrostatique ou échoguidé en fonction des équipes. Ces lavements sont réalisés en l’absence de signes de gravités cliniques ou échographiques et sont le traitement de première intention avec un succès de l’ordre de 90 %. En cas d’échec ou en présence d’une forme secondaire, une prise en charge chirurgicale est nécessaire.
La grossesse sur cicatrice est une forme rare de la grossesse ectopique dont la fréquence risque de croitre à cause de l´évolution des pratiques obstétricales. C´est une forme grave de grossesse ...ectopique qui engage le pronostic vital (par hémorragie ou rupture utérine précoce) et fonctionnel (hystérectomie). La présentation clinique associe des douleurs pelviennes et/ou des métrorragies d´abondance variable, chez des patientes avec antécédent d´hystérotomie. Le diagnostic est porté par l´échographie, réalisée par voie endovaginale. À travers l´analyse de quatre nouvelles observations de grossesse sur cicatrice colligées au Service de Gynécologie et Obstétrique de l´Hôpital Militaire Mohamed V de Rabat et une revue de la littérature, nous mettons le point sur les aspects épidémiologiques, physiopathologiques, les difficultés diagnostiques, les modalités thérapeutiques et évolutives que pose cette pathologie.
Le Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil, est le plus grand centre d’urgences psychiatriques français, avec plus de 10 000 consultations par an. L’objectif de notre étude observationnelle ...rétrospective est de décrire la population des patients de 15 à 18 ans (18 ans exclus) consultant dans notre centre (motifs de consultation, diagnostics psychiatriques, décision d’orientation en précisant vers quelles structures ces mineurs sont orientés) et de proposer un modèle prédictif de décision d’hospitalisation.
Tous les patients consécutifs âgés de plus de 15 ans et de moins de 18 ans consultant au CPOA entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2021 ont été inclus dans l’étude. Les caractéristiques de notre échantillon sont décrites en termes de proportions pour les variables qualitatives et de moyennes et d’écarts types, pour les variables quantitatives. La probabilité d’être hospitalisé a été modélisée sur l’ensemble de l’échantillon à l’aide d’un modèle Probit multivarié, pour lequel ont été vérifiées les hypothèses de validité.
Nous avons répertorié 2712 passages correspondant à 1873 patients inclus dans notre étude (âge moyen=16,2±0,72, 54 % de filles) soit à 5,2 % en moyenne de la file active totale. Les principaux motifs de consultation ont été les idéations dépressives (22 %), les angoisses (19 %), et les idées suicidaires (18 %). Les troubles psychiatriques les plus fréquemment diagnostiqués selon la 10e révision de la Classification Internationale des Maladies ont été F30–39 (troubles de l’humeur) (34 %), F40–48 (troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes) (24 %) et F60–69 (trouble de la personnalité et du comportement) (11 %). Parmi les patients relevant d’une indication d’hospitalisation, soit 27 % au total, 85 % ont été orientés sur des structures pour adultes et moins de 12 % sur des structures d’hospitalisation dédiées à l’adolescent, alors que parmi les patients orientés en ambulatoire, soit 65 % au total, seulement 11 % ont été dirigés sur des consultations pédopsychiatriques. Un âge plus élevé, une tentative de suicide la semaine précédant le passage aux urgences psychiatriques, des conduites et idées suicidaires, des comportements hétéro-agressifs, d’agitation ou d’excitation psychomotrice, des idées délirantes, une errance, une fugue ou un voyage pathologique ainsi qu’un diagnostic de type F20–F29 (Schizophrénie, trouble schizotypique et troubles délirants) et F30–F39 sont des facteurs significativement prédictifs d’une indication d’hospitalisation.
L’hospitalisation en psychiatrie des adolescents consultant aux urgences psychiatriques est un problème majeur. Les facteurs prédictifs sont des indicateurs d’une nécessité absolue de soins immédiats renforcés avec hospitalisation. Malheureusement le manque de structures dédiées aux adolescents sont tels que trois quarts des adolescents se retrouvent hospitalisés en structures pour adultes, et ce qui n’est pas adapté ni acceptable.
The CPOA (Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil) is the largest psychiatric emergency center in France, with more than 10,000 consultations per year. The aim of our retrospective observational study is to describe the population of patients aged 15 to 18 years (18 years old not included) consulting our center (reasons for consultation, psychiatric diagnoses, referral decision by specifying the structures to which these minors are referred) and to describe a predictive model for the decision to hospitalize.
All consecutive patients aged over 15 and under 18 consulting in the CPOA between January 1, 2017 and December 31, 2021 were included in the study. The characteristics of our study sample are described in terms of proportions for qualitative variables and with means and standard deviations for quantitative variables. The probability of being hospitalized was modeled on the entire sample using a multivariate Probit model for which the hypotheses of validity were tested.
We have recorded 2712 visits, corresponding to 1873 patients included in our study (mean age=16.2±0.72, 54% girls), i.e. an average of 5.2% of the total patients. The main reasons for consultation were depressive ideations (22%), anxiety (19%), and suicidal thoughts (18%). The most frequently diagnosed psychiatric disorders according to the 10th revision of the International Classification of Diseases were F30-39 (mood disorders) (34%), F40-48 (neurotic, stress-related and somatoform disorders) (24%) and F60–69 (personality and behavioral disorders) (11%). Among the patients with an indication for hospitalization, i.e. 27%, 85% were admitted in adult units and fewer than 12% in adolescent specific units, while among the patients with an outpatient care, i.e. 65% in total, only 11% were referred to child psychiatry consultations. An older age, a suicide attempt in the week preceding the visit to the psychiatric emergency department, suicidal behaviour and suicidal ideations, hetero-aggressive behaviour, psychomotor agitation or excitement, delusions, wandering, running away or pathological travel, and a diagnosis of type F20–F29 (Schizophrenia, schizotypal disorder and delusional disorders) and F30–F39 were significantly predictive of a decision to hospitalize.
Psychiatric hospitalization of adolescents consulting due to psychiatric emergencies is a major problem. The predictive factors for hospitalization reflect an absolute need for immediate care. Unfortunately the lack of structures dedicated to adolescents is such that three quarters of adolescents end up hospitalized in adult structures, which is neither appropriate nor acceptable.
Les capacités d’intervention spécialisée pédiatrique en préhospitalier sont limitées sur le territoire métropolitain et les équipes d’urgence préhospitalières sont plus habituées à la prise en charge ...d’adultes et éprouvent un certain stress lors de la prise en charge d’enfants dans un contexte d’urgence conventionnelle. Ce stress peut être à l’origine d’erreurs de posologies. Pour les limiter, différents outils, notamment des règles permettant l’estimation du poids en fonction de la taille de l’enfant, ont été développés pour les urgences pédiatriques conventionnelles. Dans le cadre de l’urgence pédiatrique, les posologies chez l’enfant sont exprimées en fonction du poids, le risque d’erreur de posologie lors du calcul ou de par une faible expérience des intervenants est prégnant. La nécessité de disposer d’un moyen fiable et simple de détermination du poids de l’enfant s’avère donc indispensable. Nous proposons une revue des moyens existants permettant cette détermination du poids.
Specialized paediatric pre-hospital intervention capacities are limited in metropolitan France and pre-hospital emergency teams are more accustomed to caring for adults and experience some stress when caring for children in a conventional emergency setting. This stress can lead to medication errors. To limit them, various tools, including rules for estimating weight according to child height, have been developed for conventional paediatric emergencies. In the context of paediatric emergency, doses in children are expressed according to weight, the risk of dosage errors during calculation or by a lack of experience on the part of the interveners is significant. The need for a reliable and simple means of determining the child's weight is therefore essential. We propose a review of the existing means of determining this weight.
La dépression est le trouble psychiatrique le plus fréquent dans la population générale, et les consultations aux urgences pour dépression seraient en hausse depuis plusieurs années. Le Centre ...Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil est un service d’urgences psychiatriques à vocation régionale situé à Paris qui recense environ 10 000 consultations par an. Parmi ces consultations, on retrouve près de 40 % de diagnostics de troubles de l’humeur. La prise en charge du patient aux urgences repose sur une évaluation globale, qui ne doit pas se limiter à l’entretien psychiatrique. Le contexte d’arrivée, l’environnement et l’entourage du patient doivent être pris en compte afin d’aboutir à une orientation optimale. Une attention particulière doit être portée aux premiers épisodes (élimination d’un diagnostic différentiel, dépistage d’un éventuel trouble bipolaire) et à l’évaluation du risque suicidaire. L’existence d’un facteur causal externe ou d’un trouble de personnalité comorbide ne doit pas faire banaliser la consultation et mener à un sous-diagnostic de dépression caractérisée. Le traitement médicamenteux aux urgences est le plus souvent symptomatique (traitement anxiolytique par benzodiazépines ou neuroleptiques selon les situations), et l’orientation ambulatoire doit toujours être privilégiée. Des adaptations thérapeutiques peuvent alors être envisagées. La décision d’une hospitalisation doit toujours être argumentée, et le consentement aux soins rigoureusement évalué. La prise en compte et éventuellement l’accompagnement de l’entourage sont presque toujours nécessaires. Tous ces éléments doivent être argumentés dans le dossier.
Depression is the most common psychiatric disorder in the general population, and emergency room visits for depression have been increasing for several years. In addition, the Covid-19 pandemic may lead to an explosion of psychiatric emergency room visits for this reason, with an overall prevalence of anxiety and depression that appears to be increasing since 2020. The Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil is a regional psychiatric emergency service located in Paris which records approximately 10,000 consultations per year. Among these consultations, the main symptoms are those of depression (depressive ideations, anxiety) and nearly 40 % are diagnosed with mood disorders, including depression. The management of the patient in the emergency room is based on a global evaluation, which should not be limited to the psychiatric interview. In the best case, and if compatible with the organization of the service, an initial evaluation by the nursing reception staff determines the context of the arrival of the patient, the reason and the degree of urgency of the consultation can thus be assessed from the outset. The request for care can come from the patient themself, but also from family and friends who are worried about a decline in the patient's previous condition. The consultation may also be triggered by the intervention of emergency services, particularly in the case of attempted suicide or agitation. The context of arrival, the environment, and the patient's entourage must be taken into account in order to achieve an optimal orientation. Particular attention must be paid to the first episodes (elimination of a differential diagnosis, screening for a possible bipolar disorder). The existence of an external causal factor or a comorbid personality disorder should not trivialize the consultation and lead to a faulty diagnosis of a characterized depressive episode. Drug treatment in the emergency room is usually symptomatic (anxiolytic treatment with benzodiazepines or neuroleptics, depending on the situation), and outpatient referral should always be preferred. Therapeutic adaptations can then be considered. The decision to hospitalize must always be justified, and consent for care must be rigorously evaluated. It is almost always necessary to take the patient's entourage into account as well as the potential support of the patient by the entourage. All these elements must be recorded in the file. Suicide risk assessment must be systematic for all patients consulting psychiatric emergencies, and the use of the RUD (Risk, Urgency, Dangerousness) grid can be useful. Any decision to release a patient with suicidal tendencies must be made strictly following certain conditions:a rapid psychiatric re-evaluation of the crisis, with for example the proposal of a post-emergency consultation, a supportive entourage, accepted symptomatic treatment. The registration of the suicidal patient in a monitoring system such as VigilanS can also be beneficial and reduce the risk of recidivism.
La Réunion est en phase épidémique de dengue depuis juillet 2018, date du déclenchement du niveau 4 du plan ORSEC arbovirose. Une modélisation mathématique de l’institut Pasteur laissait présager une ...vague épidémique lors de l’été austral 2019.
Étude rétrospective analytique monocentrique au service d’accueil d’urgences adultes du CHU de Saint-Pierre du 1er janvier au 30 juin 2019. Les données relatives au nombre de passages et au temps d’attente ont été recueillies et comparées aux deux années précédentes.
Il a été noté une suractivité de 5,3 %. La différence du temps d’attente médian des patients venant aux urgences n’a pas été significative. Le surplus d’hospitalisation a été absorbé par une extension de lits supplémentaire.
En 2019, la réponse du CHU Sud de La Réunion, dans le cadre du dispositif ORSAN EPI-CLIM de lutte contre les arboviroses, a permis de pallier le flux supplémentaire de patients et ainsi de minimiser l’impact sur l’activité des urgences.
Reunion Island has been facing a dengue epidemic since July 2018 date of triggering of level 4 of the ORSEC arbovirus plan. A mathematical modeling by the Pasteur Institute foreshadowed an epidemic wave during the austral summer of 2019.
Single-center analytical retrospective study in the emergency department of the South University Hospital of La Reunion from January 1st to June 30th, 2019. The data relating to the number of visits and the waiting time were collected and compared to the two previous years.
In total, 5.3% overactivity was noted. The difference in the median wait time of patients coming to the emergency department was not significant.
In 2019, the response of the South University Hospital of La Réunion in the framework of the ORSAN EPI-CLIM device to fight arboviruses made it possible to absorb the additional flow of patients and thus to minimize the impact on emergency department activity.