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  • Kinsey, la psychanalyse et ...
    Escoffier, J.

    Sexologies : European journal of sexology, April-June 2020, 2020-04-00, Letnik: 29, Številka: 2
    Journal Article

    Dans cet article, j’aborde des questions concernant l’épistémologie historique de la sex research et la théorie de la sexualité, et l’impact de la rupture épistémologique de Kinsey par rapport à la sexologie et à la théorie freudienne de la sexualité – ainsi que les conséquences préjudiciables tant pour la théorie freudienne que pour le programme de recherche de Kinsey. Les Rapports Kinsey ont remis en question l’ordre cognitif du domaine de la recherche sur la sexualité en général et en tant que « discipline ». Un tel état, selon Thomas Kuhn, marque souvent le début d’une révolution scientifique et conduit à un processus de reconstruction et à la formulation d’approches théoriques et empiriques radicalement nouvelles, débouchant ainsi sur un nouveau paradigme dominant. Cela n’a pas eu lieu dans le sillage des Rapports Kinsey. La réflexion psychanalytique originale sur la sexualité s’est pratiquement arrêtée et, bien que Kinsey ait été considéré comme le successeur de la « sexologie empirique » à la façon de Havelock Ellis, peu, voire aucune de ses innovations théoriques et méthodologiques (telles que le concept mesurable d’exutoire sexuel, la méthode d’interview et l’échelle de Kinsey) n’ont été adoptées par ses successeurs. Non seulement l’approche de Kinsey n’a pas réussi à remplacer la théorie freudienne par une théorie sophistiquée, mais elle n’a pas non plus réussi à établir une tradition de recherche viable ou des descriptions empiriques plus solides du comportement sexuel de l’individu. La rencontre entre le paradigme freudien et le programme de recherche de Kinsey a gravement porté préjudice aux deux parties. Aucune des deux parties n’a semblé reconnaître que l’incommensurabilité des deux approches constituait le véritable défi scientifique. In this paper, I will take up questions about the historical epistemology of sex research and the theory of sexuality, and about the impact of Kinsey's epistemological break with sexology and the Freudian theory of sexuality — and of the damaging results for both Freudian theory and Kinsey's research program. The Kinsey Reports challenged the cognitive order of the field of research on sexuality in general and as a “discipline”. Such a state, according to Thomas Kuhn, often marks the start of a scientific revolution and leads to a process of rebuilding and the formulation of dramatically new theoretical and empirical approaches, thus issuing in a new dominant paradigm. This did not take place in the wake of the Kinsey Reports. Original psychoanalytic thinking about sexuality virtually stopped, and while Kinsey was seen as the successor of ‘empirical sexology’ a la Havelock Ellis, few if any of his analytical innovations (such as the measurable concept of sexual outlet, the ‘Kinsey’ interview, and the Kinsey scale) were adopted by his successors. The Kinsey approach not only failed to replace Freudian theory with any sophisticated theory of its own, but it also failed to establish a viable research tradition or a more robust empirical account of the individual's sexual behavior. The encounter between the Freudian paradigm and the Kinsey research program had severely damaged both sides. Neither side seemed to recognize that the basic incommensurability of the two approaches was the real scientific challenge.