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  • Pertinence clinique de la P...
    Lobbes, H.; Domitile, J.; Bay, J.O.; Andre, M.; Henquell, C.; Ruivard, M.

    La revue de medecine interne, December 2021, 2021-12-00, Letnik: 42
    Journal Article

    L’infection à parvovirus B19 chez l’adulte est associée à l’érythroblastopénie en cas d’immunodépression ou d’hémolyse chronique 1. Des manifestations variées ont également été rapportées comme liées au parvovirus B19 (polyarthrites, vascularites, myocardite, néphrite, purpura thrombopénique immunologique) mais leur association est plus incertaine 2. Le diagnostic d’infection à parvovirus B19 repose sur l’association de manifestations évocatrices et d’une séroconversion ou d’une réplication virale. La prescription de PCR parvovirus B19 médullaire est fréquente en cas de cytopénies inexpliquées. Pourtant, l’ADN viral peut persister plusieurs mois après l’infection, en particulier au niveau médullaire. Nous avons étudié la pertinence clinique de la prescription de PCR parvovirus B19 médullaire en analysant rétrospectivement le contexte clinicobiologique ayant mené à cet examen dans les services les plus souvent prescripteurs. Nous avons inclus toutes les demandes de PCR parvovirus B19 médullaire des 5 dernières années pour des patients adultes pris en charge en médecine interne et hématologie. Les données étaient collectées rétrospectivement à partir du dossier médical informatisé: – données démographiques: âge, sexe; – comorbidités: immunodépression innées/acquise, hémolyse chronique, hémopathie en cours de traitement, utilisation d’immunosuppresseurs; – tableau clinique ayant mené à la prescription: fièvre, arthralgies, rash, vascularite cutanée, myopéricardite, hépatite; – données biologiques: hémogramme, stigmates d’hémolyse, PCR sanguine et sérologie parvovirus B19, analyse du myélogramme; – le traitement éventuellement entrepris. Le critère de jugement principal était la corrélation entre la positivité de la PCR médullaire parvovirus B19 et le diagnostic finalement retenu en fonction du contexte de prescription. L’extraction des données était réalisée par deux investigateurs indépendants. Deux cent trois PCR parvovirus B19 médullaire ont été inclues, soit 164 patients (69 femmes, 95 hommes, âge médian 66 ans 54–71). Cent cinq patients étaient pris en charge en hématologie et 59 en médecine interne. Antécédents: aucun patient n’était porteur d’une pathologie hémolytique héréditaire; 6 patients étaient transplantés d’organe solide. Les hémopathies les plus fréquentes étaient: leucémies aiguës myéloïdes n=38, myélodysplasies n=19, LLC n=14. Cinquante-six patients avaient eu une allogreffe et 12 une autogreffe. Trente-huit patients étaient porteurs de maladies auto-immunes: PTI (n=7), anémie hémolytique auto-immunes (n=6), sarcoïdose (n=3), lupus (n=2). PCR médullaire: 31 PCR (24 patients) étaient fortement positives (>500 copies/mL); un seul de ces patients avait une réplication virale sanguine. Vingt-deux PCR (17 patients) étaient faiblement positives; aucun de ces patients n’avait de réplication sanguine. Le diagnostic d’infection à parvovirus B19 était retenu pour 8/41 patients (6 hommes, 2 femmes), dont 6 avaient une PCR>500 copies/mL. L’infection à parvovirus B19 se manifestait par une érythroblastopénie (n=2), une pancytopénie avec aspect d’aplasie médullaire idiopathique (n=1) ou une agranulocytose (n=4), une thrombopénie avec polyadénopathies (n=1). Un diagnostic alternatif était retenu pour les autres patients avec PCR positive, les plus fréquents étant: toxicité post-allogreffe (n=7), agranulocytose médicamenteuse (n=5), syndrome myélodyplasique (n=5), sepsis sévère (n=4), hépatite E aiguë (n=2). La charge virale médullaire était significativement plus élevée dans le groupe où le diagnostic d’infection parvovirus B19 était retenue (2022 680; 9485 vs 315 142; 977, p=0,04). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative quant au taux d’hémoglobine ou de réticulocytes. La PCR parvovirus B19 médullaire est fréquemment positive chez les patients fortement immunodéprimés. La charge virale médullaire élevée pourrait indiquer une infection active à parvovirus B19 mais l’analyse du contexte clinicobiologique est indispensable pour retenir le diagnostic et ne pas retenir à tort une indication de traitement par immunoglobulines 3.