L’homéostasie est régulée par l’équilibre entre l’alimentation et l’activité. Les dérèglements de cet équilibre, observés dans l’obésité (déséquilibre en faveur de l’alimentation avec sédentarité) ou l’anorexie mentale restrictive (déséquilibre en défaveur de l’alimentation avec activité physique soutenue), trouvent leur origine au niveau de la motivation. La motivation pour une récompense – mais pas la consommation qui s’ensuit – est dictée par l’activité des neurones dopaminergiques mésocorticolimbiques. Ceci est vrai pour pour des récompenses naturelles, telles que l’alimentation, le sexe ou les contacts sociaux, ainsi que pour les drogues d’abus. À l’inverse de ces récompenses, les bases neurobiologiques de la motivation pour l’exercice physique étaient jusqu’à récemment encore inconnues. La mise au point d’un protocole de conditionnement opérant (ratios fixes, ratios progressifs) permettant d’évaluer chez la souris la motivation pour l’activité physique, y compris dans une situation de choix avec la prise de nourriture, nous a conduits à l’identification du rôle clef des récepteurs CB1 localisés sur les terminaisons des neurones GABAergiques de l’aire tegmentale ventrale (l’origine des neurones dopaminergiques mésocorticolimbiques). La communication orale reprendra les résultats expérimentaux ayant permis cette identification avant d’exposer des résultats récents obtenus dans un modèle ayant une valeur translationnelle plus importante, i.e. le modèle « d’économie fermée ». Dans ce modèle, les souris vivent 24h/24 en autarcie dans une chambre régie par des comportements opérants, la prise de nourriture ou l’activité physique étant ainsi conditionnée à un effort préalable (prix à payer), dont la valeur augmente progressivement au cours du temps. Dans ce modèle, le rôle unique des récepteurs CB1 dans le striatum ventral sera ensuite rapidement évoqué.