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  • Parfums et miasmes : olfact...
    Dziub, Nikol

    Revista criação & crítica, 11/2016 16
    Journal Article

    Il est intéressant de réfléchir sur la relation de la littérature et du cinéma à un objet qui leur échappe à l’une comme à l’autre : l’odeur, le parfum. L’objet du présent article est  d’observer comment la littérature (nous nous arrêterons en particulier sur le cas de Proust) et le cinéma s’y prennent pour dire et pour montrer le parfum, et comment ils s’empruntent mutuellement ruses et stratagèmes pour rendre un objet qui leur est étranger. Par ailleurs, si la littérature fait des odeurs et des parfums un usage dénotant dans l’ensemble une sorte d’optimisme rousseauiste (c’est du moins ce qui appert de certaines réflexions de Roland Barthes), l’olfactographie cinématographique porte la marque de la misanthropie constitutive d’un médium essentiellement pessimiste. L’acte cinématographique s’apparente en effet à un viol optique (voir Le Voyeur de Michael Powell, 1960), de telle sorte que l’œuvre naît coupable, et que l’homme cinématographique semble marqué par un péché originel. Cette sombre morale n’a pas manqué de déteindre sur la littérature, comme en témoigne le roman de Patrick Süskind, Das Parfum (1985, adapté au cinéma en 2006 par Tom Tykwer), qui raconte l’histoire d’un enfant naissant dans les immondices, matricide malgré lui et futur parfumeur-meurtrier.