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  • Deux tableaux retrouvés de ...
    Devedjian, Franck

    Bulletin du Centre de Recherche du Château de Versailles, 2019, Letnik: 15
    Journal Article

    Deux tableaux de Charles de La Fosse sont réapparus récemment sur le marché de l’art : Jésus et la Samaritaine, et L’Adieu d’Hector et d’Andromaque. L’étude détaillée de ces deux œuvres renseigne sur la riche culture visuelle du peintre. La Fosse prend soin de se référer avec attention aux sources anciennes et manie la règle du contraste pour mettre en valeur ses compositions. Élève de Le Brun, son goût de la couleur fait de lui le chef de file des coloristes. L’influence des grands maîtres qui l’ont précédé est sensible et la référence à l’œuvre de Rembrandt paraît déjà évidente dans Jésus et la Samaritaine, toile qui doit dater vers 1685-1688. Le deuxième tableau, L’Adieu d’Hector et d’Andromaque, d’un format plus imposant, a été présenté par Charles de La Fosse au Salon de 1699, l’année même où le peintre est nommé directeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Cette toile connue, mais dont la localisation était restée ignorée, est une peinture importante dans laquelle l’artiste utilise une tonalité rougeoyante qui présage de la mort d’Hector et du futur incendie de Troie. Citant Charles Le Brun, comme les grands maîtres étrangers, Véronèse, Titien ou Rembrandt, le peintre y décrit, avec une grande finesse des sentiments, les adieux déchirants du héros troyen et de son épouse résignée. Comme si la douleur liée à tant de sang versé ne pouvait trouver sa rédemption que dans la célébration d’un amour éternel. Two paintings by Charles de La Fosse have recently reappeared on the art market: Jésus et la Samaritaine and L’Adieu d’Hector et d’Andromaque. Detailed study of these two works provides an overview of the painter’s rich visual culture. La Fosse carefully referred to ancient sources and employed the rule of contrast to enhance his compositions. A student of Charles Le Brun, his taste for colour made him the leader of the Colourists. The influence of the great masters who preceded him is already noticeable in Jésus et la Samaritaine, a work dating from around 1685–1688, where the reference to Rembrandt’s work is clear. Charles de La Fosse presented the second painting, L’Adieu d’Hector et d’Andromaque, a more imposing format, at the Salon of 1699, the same year he was appointed director of the Académie Royale de Peinture et de Sculpture. This well-known canvas, whose location was previously unknown, is an important work in which the artist uses a fiery tone to herald Hector’s death and the impending burning of Troy. Quoting Charles Le Brun, in the same way as from the great foreign masters Veronese, Titian and Rembrandt, with subtle emotions the painter portrays the heartbreaking farewell of the Trojan hero and his wife, resigned to what is to come. It is as if the suffering of so much bloodshed can only be overcome in the celebration of eternal love.