The use of weighing instruments and the mastering of counting and metrological concepts by Protohistorical societies from Western Europe is a research field of archaeology lacking systematic studies. ...This doctoral thesis aims to propose a diachronic study of weights and scales remains discovered in Western Europe and dated between their appearance in archaeological record around the 14th-13rd c. BC and the increasing use of coinage by local population during the 3rd c. BC.This work is based on an unexhaustive corpus of around 1000 instruments and the development of news research procedures. They consist in the use of digital 3D tools (digitalisation by photogrammetry and modelling) in order to integrate the artefacts biographies (voluntary modifications, broken objects, etc.) but also to highlight new views about ancient scale beams sensitivity (theoretical tests based on 3D modelling after drawings). The metrological issues and choices made by Bronze and Iron Ages populations (weighing units and counting systems) are treated using mathematical, intuitive and statistical analysis (arithmetical links between masses, frequency distribution analysis and quantal analysis).Above all, the aim of this thesis is to question the status of weighing practice in Protohistorical societies on a large scale and with a diachronic point of view using a constant procedure and integrating contextual data brought by archaeology. The results of this work show that these practices are often associated with privileged spheres of populations and that they are hardly standardised by metrological considerations (chosen weighing units, counting systems, frequency of fractions and multiples). However, in some cases, the shapes of the instruments or even the metrological units can show an important persistence during time. The archaeological remains of weighing practice suggest that it was infrequent in Protohistorical Western Europe. Its evolution between the Late Bronze Age and the 3rd c. BC consist in complex and nonlinear relations between innovations, autochthonous transformations, exogeneous influences but probably also declines and abandonments.
L’usage des instruments de pesée et la maîtrise des concepts de numération et de métrologie dans les sociétés protohistoriques de l’Europe occidentale est un domaine qui a fait l’objet de peu d’études systématiques en archéologie. Cette thèse doctorale a pour objectif d’offrir une étude diachronique des poids et des éléments de balance découverts en Europe occidentale entre leur apparition claire dans le registre archéologique aux environs des XIVe-XIIIe s. av. n.è. et le développement de l’appareil monétaire au sein des populations locales au cours du IIIe s. av. n.è.Ce travail s’appuie sur un catalogue non exhaustif d’un peu plus de 1000 de ces instruments et le développement de nouveaux protocoles de recherche. Ces derniers s’appuient notamment sur l’usage des outils numériques 3D (numérisation par photogrammétrie et modélisation) afin d’intégrer l’évolution de l’intégrité des instruments (modifications volontaires, cassures, etc.) mais également pour offrir de nouvelles possibilités de réflexion sur la sensibilité des fléaux de balance anciens (tests théoriques de sensibilité fondés sur des reconstitutions 3D d’après dessins). Les questionnements autour des choix métrologiques effectués par les populations de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer (unités pondérales et systèmes de comptage) reposent, quant à eux, sur des analyses à la fois mathématico-intuitives et statistiques (relations arithmétiques d’ensembles de masses, fréquence d’apparition de masses précises au sein d’échantillons et analyse quantale dite de Kendall).L’objectif de cette thèse est avant tout de requestionner la place de la pratique de la pesée dans les sociétés protohistoriques sur une large échelle et dans la diachronie au moyen d’un protocole constant tout en intégrant au premier plan les données contextuelles apportées par l’archéologie. Les résultats de ce travail brossent le portrait de pratiques souvent associées à des sphères privilégiées dans la population et qui font le plus souvent état de peu de standardisation métrologique (unités pondérales retenus, systèmes de comptage employés, fréquence des multiples et fractions des systèmes). Pourtant, certains cas dévoilent de véritables persistances dans le temps des formes d’instruments utilisées mais aussi parfois des unités métrologiques elles-mêmes. Les vestiges archéologiques de la pratique de la pesée tendent ainsi à penser que celle-ci est restée peu fréquente dans l’Europe occidentale protohistorique et que son évolution entre le Bronze final et le IIIe s. av. n.è. est marquée par un rapport complexe et non linéaire d’innovations, de persistances, de transformations d’origine locale ou liées à des influences extérieures mais aussi probablement de reculs et d’abandons.
Summary
This paper studies the metrological characteristics of a series of balance weights recovered at Danebury hillfort (Stockbridge, Hampshire). It is based on the use of 3D‐digitalization to ...virtually reconstruct broken weights and statistical analysis to approach their metrology. The results of this investigation suggests the use of two weighing units during the Late Iron Age at Danebury, one of 309 g and another of 257.7 g. The comparison of the weighing metrology inferred with currency bars found on the settlement and elsewhere suggests that a complex practice of weighing and counting linked the use of weights and iron bars.
L’étude de la métrologie pondérale ibérique, initiée au début du xxe siècle, a eu pour ligne directrice la recherche de standards et de systèmes dérivés des modèles méditerranéens en vigueur à la ...même époque ou antérieurement. Le lot de dix poids de balance de la tombe 200 d’El Cigarralejo permet d’aborder cette métrologie par sa construction arithmétique. Il est ainsi possible d’identifier un étalon proche de 20-21 g autour duquel s’organisent des fractions et des multiples. La construction arithmétique du lot permet, en combinant les poids entre eux, d’obtenir une suite ininterrompue de multiples jusqu’à 24 fois l’étalon. La comparaison avec les sites alentours laisse envisager l’utilisation d’un modèle commun pour une partie des poids mais présentant des variantes qui semblent indiquer une utilisation extérieure au cadre commercial.
The primary aim of the study of Iberian metrology, which began at the start of the 20th century, was to investigate the standards and derivative systems of the Mediterranean models in use in that ...period or earlier. The discovery of a set of ten weights for scales at tomb 200 in El Cigarrelejo allows us to approach the metrology through arithmetic construction. In this way it is possible to identify a standard measure of around 20-21 g, around which fractions and multiples are organized. The arithmetic construction of the set allows us, by combining the weights among them, to produce an uninterrupted sequence of multiples up to 24 times the standard. Comparisons with nearby sites allow us to hypothesize that a standard model existed for some of the weights, but variations are also present, which would seem to suggest non-commercial usage.
Poigt Thibaud. Thibaud Poigt (2019) – De poids et de mesure. Les instruments de pesée en Europe occidentale aux âges des Métaux (XIVe-IIIe s. av. n.è.) : conception, usages et utilisateurs, thèse de ...doctorat, soutenue le 27 septembre 2019 à l’Université Toulouse Jean Jaurès devant le jury composé de Luis Berrocal (examinateur),Sylvie Boulud-Gazo (examinatrice), Mireille David-Elbiali (rapporteuse), Alexis Gorgues(co-directeur), Pierre-Yves Milcent (co-directeur), Pierre Moret (président du jury) et Raquel Vilaça (rapporteuse). In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 117, n°1, 2020. pp. 146-149.