Le concept d’autorité publique, qui s’enracine dans les sciences politiques et morales, peut aussi s’inscrire dans une visée communicationnelle, soit :- la mise au jour d’une relation de sens ...consubstantielle et conflictuelle ;- l’observation dynamique du processus communicationnel articulé autour de cette relation ;- l’interprétation stratégique d’une problématique d’effectivité de la communication des autorités publiques.L’imbrication ainsi problématisée ouvre un système d’hypothèses où, d’une part, l’autonomie communicationnelle » de l’autorité publique s’organise autour d’une double polarité légitimation/représentation, où, d’autre part, le processus de communication met au jour une dialectique de la force. Enfin, cette relation dialectique procède aussi d’un système d’action où l’autorité publique met en jeu l’effectivité de son dispositif de communication.Nous proposons de comprendre le processus de communication des autorités publiques à l’intérieur d’un espace de modernité politique : l’autorité publique y construit sa légitimation par la signification politique et le traverse par un véritable parcours de reconnaissance sur le « terrain » du citoyen.
The concept of public authority, which takes root in the political and moral sciences, can also be linked to a communicative aim:- The consubstantial and conflicting relation of sense is highlighted; - The dynamic observation of the communicative process is articulated around this relation;- The effectiveness strategic issue interpretation of the communication of the public authorities.Search on interweaved issue opens up to a system of hypotheses, on the one hand, the communicative autonomy of the public authority gets organized around a double polarity legitimization/representation, on the other hand, the process of communication brings to highlight a dialectic of strength. Finally, this dialectical relation involves a system of action, where the public authority puts at stake the effectiveness of its device of communication.We suggest understanding the communication process of the public authorities inside a political modernity field: the public authority builds its legitimization by the political meaning and goes through it by a real recognition route on the citizen "ground".
La présente thèse procède à une analyse archéologique des discours sur le « romantisme politique » sous la République de Weimar pour mettre en évidence que ce paradigme constitue un idéologème ...fondamental de l’univers intellectuel et politique de l’époque. Par le recours à une conception de la « réception » qui met entre parenthèses la fonction « auteur » il s’agit d’analyser les stratégies discursives qui se structurent autour du paradigme « romantique » entre 1918 et 1933. A partir de l’étude d’un corpus d’auteurs pour qui la référence romantique est centrale (Sigmund Rubinstein, Carl Schmitt, Hans Freyer, Othmar Spann, Karl Mannheim, Wilhelm von Schramm, Paul Tillich) ainsi que des réseaux sociaux qui s’organisent autour d’eux, il est possible d’affirmer l’existence d’une sensibilité « romantique » centrale au monde weimarien, qui transcende les oppositions politiques traditionnellement conçues comme imperméables (gauche/droite, conservateur/progressiste, nationaliste/universaliste, etc.) et qui se construit dans l’opposition fondamentale à l’individualisme matérialiste du libéralisme capitaliste.
This PhD thesis offers an archeological analysis of the discourses on « political romanticism » in the Weimar Republic. It shall endeavour to analyze the discursive patterns which revolved around the « romantic » paradigm between 1918 and 1933 by resorting to a concept of « reception » which minimizes the importance of the « author ». By studying the works of thinkers who explicitly refer to « political romanticism » (Sigmund Rubinstein, Carl Schmitt, Hans Freyer, Othmar Spann, Karl Mannheim, Wilhelm von Schramm, Paul Tillich) and the social networks they belong to one may assert the existence of a romantic « sensibility » which is at the core of the intellectual universe of the Weimar Republic, transcends political differences traditionally considered as essential (left/right, conservative/progressive, nationalist/universalist etc.) and is fundamentally opposed to the materialist individualism of capitalist liberalism.
Cette thèse vise à définir l’espace post-apartheid tel qu’il est représenté dans le cinéma sud-africain. Depuis 1994, l’Afrique du Sud démocratique constitue un nouvel espace géographique et ...socio-économique, profondément marqué par l’héritage de l’apartheid. Notre thèse vise à conjuguer l’analyse stylistique de films sud-africains et une réflexion civilisationniste, influencée par la géographie et la sociologie, sur ce qui fonde l’espace post-apartheid. Nous étudions le cinéma de fiction qui permet la représentation de l’espace tel qu’il est perçu, voire souhaité par le cinéaste, parfois en contradiction avec les enjeux commerciaux. La refondation du cinéma sud-africain après 1994 a-t-elle donné naissance à une nouvelle représentation de l’espace ?L’espace post-apartheid au cinéma se définit d’abord en rapport avec l’ancien espace, en opposition ou dans la continuité. Notre étude se concentre sur l’héritage de l’apartheid dans les années 2000, dans l’industrie du film et dans la mise en image d’un territoire national clivé et de villes divisées. Nous abordons ensuite la représentation récurrente de trajectoires individuelles en butte à cette géographie héritée, focalisation qui contribue à mettre à distance l’espace prescrit par l’ancien régime. Nous établissons enfin que l’espace cinématographique post-apartheid est défini en rapport avec la construction d’une nouvelle identité depuis 1994. Certaines ambiguïtés en découlent, dans la représentation du township et des étrangers africains ou dans la réception des films, et soulignent la redéfinition complexe de l’espace et de l’identité en Afrique du Sud afin que celle-ci puisse être véritablement « nouvelle ».
This study focuses on the representation of post-apartheid space in indigenous South African fiction films. I work towards a definition of cinematic post-apartheid space, putting forth its ambivalent relations to the apartheid past, between heritage and rejection, on the levels of geographical space, socio-economic space and, mostly, represented space. I situate myself at the intersection of South African cultural studies and reflections on post-apartheid space, and of the study of the new South African cinema. I focus on fiction since it gives most room for filmmakers to represent space as they perceive it, or desire it, to be, and on feature films which carry most of the South African industry’s ambitions in terms of international recognition.I first look at the heritage of apartheid in terms of the South African film industry, the divisions of the national territory and the structure of the South African city. I argue that post-apartheid cinematic space is first and foremost defined in relation to apartheid space, whether in opposition or in terms of heritage. However, recurrent representations of individual trajectories clash with that inherited geography and are a means for filmmakers to distance themselves from the previously prescribed relations between characters and space. I also argue that the definition of a new South African identity is crucial to the characterization of post-apartheid space in films. The ambiguous representations of township space or African foreigners in South African films and the emphasis on the nationality of films in film reception put forth how deeply paradoxical the reinvention of space and identity is in post-apartheid South Africa.
Le dispositif public de santé mentale se trouve dans une période conjoncturelle de nécessaires remaniements. Dans ce contexte, il nous est apparu opportun d'interroger, en 2000, puis en 2002, le ...niveau de connaissance et d'information des secteurs psychiatriques sur l'accès aux soins généraux et à la réhabilitation. Les acteurs du soin psychiatrique semblent très engagés dans l'attention portée, au-delà des nouvelles législations, aux personnes qui peuvent bénéficier des dispositifs sociaux existants. Selon les estimations de l'enquête, 19 % des patients bénéficiant de soins psychiques seraient concernés par la Couverture Médicale Universelle. La CMU est majoritairement considérée par les partenaires médicosociaux interrogés comme une mesure intéressante pour ces patients. Ceux-ci soulignent l'intérêt de la prise en charge du forfait hospitalier, et l'incitation aux soins généraux et dentaires souvent délaissés. Par ailleurs, les secteurs eux-mêmes semblent concernés par une « précarité » institutionnelle. Les tensions se reflètent en première ligne par la volonté de bien faire, et l'incapacité de répondre aux questions ou aux problèmes.
The public service for mental health has been facing a conjuncture with necessary modifications to be made. In this context, we felt that it would be appropriate to carry out a survey in 2000, and then in 2002, on how much psychiatric districts know and are informed about access to general medical care and rehabilitation. Psychiatric staff seemed indeed to pay particular attention to those who may benefit from existing social systems and not only in connection to new legislations. According to our estimates, 19 % of patients under psychiatric care benefit from the Universal Medical Coverage (
Couverture Médicale Universelle, CMU). The CMU was considered to be a good measure for patients by most medical and social partners polled. The latter emphasised the relevance of covering hospital fees and making access to general medical and dental care, which is otherwise often disregarded, easier. Moreover, districts themselves suffer from institutional “precariousness”. Tensions occur in the first place when, despite their willingness to deal with issues or problems, they are unable to do so.
Cet article examine la rubrique du courrier des lecteurs de l'hebdomadaire populaire issu de la gauche résistante, L'Ecran français (1945-1952). Sous le pseudonyme de « l'Ami Pierrot » (référence à ...une chanson populaire), les responsables de la rubrique répondent sur un ton ironique et condescendant aux fans (le plus souvent des femmes) qui expriment leur amour pour les stars (masculines), tandis qu'il valorise le (bon) goût des cinéphiles le plus souvent masculins pour les « grands » cinéastes et les « grands » films. En opposant systématiquement « bons » spectateurs et « mauvaises » spectatrices, la rubrique construit un fossé « genré » entre l'approche savante et l'approche populaire du cinéma, qui ne cessera de se creuser dans la France d'après-guerre.
Les analyses anthropologiques de la projection en Inde préjugent bien souvent du face à face entre le cinéma et son public san s'interroger véritablement sur ses modalités d'organisation. Le ...spectateur indien oscillerait entre deux formes extrêmes de reconnaissance, tantôt victime de l'illusion cinématographique, tantôt récepteur cynique. Raja Filmwala, une petite salle de cinéma à Bombay, qui projette des " bouts " de films, oblige à reconstruire les théories de la projection les plus courantes dans le domaine indien. Si celles-ci réduisent le phénomène de projection - constellation dynamique - à une simple relation à deux termes, la méthode suivie ici consiste à adopter plusieurs " traceurs " (les intermédiaires, la pellicule, le ticket, le spectateur) afin de recomposer l'événement à la fois dans sa continuité et dans sa nouveauté par rapport aux étapes antérieures du processus d'élaboration cinématographique. Il s'agit de saisir en fin de compte la contrainte que la projection exerce, comme une " donnée préalable ", sur le processus dans son intégralité. /// Anthropological analyses of motion-picture screenings in India often have preset ideas about the encounter between the cinema and its public, and thus fail to inquire into the organization of this encounter. According to them, Indian film-goers swing back and forth between two extreme forms of recognition: being a victim of the moving picture illusion or a cynical viewer. Raja Filmwala, a small movie theater in Bombay which projects " film fragment ", forces us to reconstruct the most current theories of viewing in film studies, theories that reduce this phenomenon (a dynamic constellation) to a simple relation with two terms. The method herein adopts several " tracking " elements (middlemen, the physical film, tickets, filmgoers) in order to reconstitute the event in its continuity and novelty in relation to earlier phases in the process of " cinematographic elaboration ". The intention is to understand the constraints entailed by the screening of a film as a preliminary datum about the whole process.
L’histoire biblique de Salomé est un vaste sujet qui passionne artistes et écrivains depuis longtemps. En musique, il semble toutefois plus présent au début du XXe siècle. L’œuvre testamentaire sur ...le sujet demeure encore aujourd’hui l’opéra de Richard Strauss, créé à Dresde en 1905. Pourtant, maints compositeurs vont également traiter la légende qui met en cause Salomé à la même époque, dont notamment Florent Schmitt, avec son ballet La Tragédie de Salomé et Antoine Mariotte qui s’inspirera, tout comme Strauss, de la pièce théâtrale éponyme d’Oscar Wilde pour écrire son opéra.Considérant la date de création de l’œuvre de Mariotte (1908) et l’existence du ballet de Schmitt composé en 1907, notre objectif est de comprendre pourquoi ces deux compositeurs se sont intéressés quasi simultanément en France à ce même sujet. Pour cela, nous nous concentrerons sur les rapports d’ordres historique, social, esthétique et musical qui uniront Salomé au symbolisme, avant d’orienter notre travail vers d’autres tendances de cette époque, comme l’orientalisme voire l’aspect psychanalytique du sujet, ainsi que vers l’étude des créations et des grandes représentations de l’œuvre.À travers cette approche comparative de La Tragédie de Salomé de Florent Schmitt et de la Salomé d’Antoine Mariotte, suivant leur conception, leur organisation et leur réception, nous pourrons conclure, outre la fascination, à la puissante représentativité de ce sujet dans la France musicale du début du XXe siècle.
The biblical story of Salome is a vast subject that has inspired artists and writers alike for years. In music however, the story was evoked the most at the beginning of the twentieth century. To this day, the work of reference on the subject remains Richard Strauss’s opera composed in Dresden in 1905. And yet, numerous composers of the same era were to use the legend of Salome, namely Florent Schmitt with his ballet ‘The Tragedy of Salome’ and Antoine Mariotte. The latter, like Richard Strauss, sought inspiration for his opera from the play of the same name by Oscar Wilde.Bearing in mind the date of conception of Mariotte’s work (1908) and the existence of Schmitt’s ballet composed in 1907, our aim is to understand why these two composers, both in France, became interested in the same subject at practically the same time. To this end, we will concentrate on historical, social, artistic and musical accounts that link Salome to symbolism. Our work will then explore other trends of the time, such as orientalism and even the psychoanalytical nature of the subject. The final part of our study will deal with the premières and major performances of the work. Through this comparative study of the conception, organisation and reception of ‘The Tragedy of Salome’ by Florent Schmitt and of ‘Salome’ by Antoine Mariotte, we can not only conclude that the subject was a source of great fascination, but also that it had a strong influence on music in France at the beginning of the twentieth century.
Notre thèse aborde la question de la beauté dans les arts plastiques d'aujourd'hui. Celle-ci en effet ne va pas de soi, si l'on en croit notamment les multiples publications manifestant un rejet de ...l'art contemporain. Peut-on parler, actuellement, d'une esthétique de l'œuvre renvoyant à une science du beauté à une satisfaction d'ordre essentiellement intellectuel? Soit de beauté intrinsèque qui, comme dans l'art de la Renaissance, relève tant de l'harmonie et de la justesse de ses formes que de la légitimité de son contenu, grâce à la mise en évidence du bien-fondé de la mimêsis, de la perspective ou des motifs religieux ? Ou bien faut-il plutôt, pour pouvoir juger de la valeur esthétique de l'art contemporain, accorder une place de choix à la singularité de ses causes et effets, en opérant notamment un inévitable glissement vers une science du sensible ? Or notre parallélisme entre "esthétique de l'œuvre" et "continuité" dans l'histoire de l'art d'une part, puis "esthétique des effets" et éventuelle "rupture" d'autre part, nous a conduits à interroger d'abord ces éléments de rupture tels que le refus de la profondeur ou de la représentation figurative, mais aussi celui de la réalisation ouvragée et de la matière noble. Mais il nous a aussi amenés, malgré des conditions politiques ou techniques spécifiques de réalisation, à nous pencher sur une véritable poiêsis contemporaine. Car avec les œuvres plastiques de notre époque, il s'agit bien, toujours et incontestablement, d'art et même "d'épiphanie", dès lors que l'on s'en réfère à la vision ontologique et apologétique du philosophe François Dagognet
Our thesisconcerns the question of beauty in the contemporaries plastic arts. But this one does not without saying, if we consider the simple fact of the numerous publications concerning the rejection of contemporary art. May we speak, today, of a "work's esthetic" which refers to a "science of beauty" and to an essentially intellectual satisfaction? We mean an intrinsic beauty, like the one of the Renaissance's art, concerning as much the harmony as the exactness of the forms or the legitimacy of its contents. We mean an art which puts in a prominent position the mimêsis, the perspective's method or the religious motifs. Or would not it be better, in the intention to become able to judge of the esthetic value of contemporary art, to give a first place to the singularity of his causes and effects, at the same time we slide towards a "science of the sensibility" ? In fact, our parallelism between "work's esthetic" and "continuity", then between "effect's esthetic" and a possible "breaking" makes us think about reasons of this breaking, such as the refusal of profundity or as the figurative representation, as well asthe rejection of construction works or noble material. However, we have succeded to consider contemporary art as a real and new poiêsis, in spite of his specific political and technical ways of realisation. And we may assert that, today, undeniably, it is the matter of real art, and even of "epiphany", as soon as we refer to the ontological and laudatory point of view of the philosophe François Dagognet