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Celotno besedilo
  • Dematteis, Bianca Maria

    Passés Futurs, 06/2019 5
    Journal Article

    Cet article a pour objectif de déterminer les modalités par lesquelles, depuis l’après-guerre, un récit banalisant et parfois apologétique du fascisme a circulé. L’analyse a été réalisée à partir de trois périodiques : L’Uomo qualunque dirigé par Guglielmo Giannini, Candido de Giovannino Guareschi et Giovanni Mosca (à partir de 1950 Guareschi en sera le seul directeur) et Il Borghese de Leo Longanesi, publiés respectivement à partir du 27 décembre 1944, du 15 décembre 1945 et du 15 mars 1950. Les revues ont été analysées depuis le premier numéro de publication jusqu’au dernier, paru en 1956. Les trois journaux font partie, malgré certaines différences, du même milieu culturel : la droite italienne anti-antifasciste et anticommuniste. L’enquête menée sur les articles des périodiques a permis d’identifier les stratégies rhétoriques utilisées pour la représentation du fascisme, de la guerre, de la Résistance et de la Shoah. La banalisation de la violence, l’usage instrumentale de la catégorie de victime, le silence sur les crimes commis par les fascistes dans l’Empire colonial, l’attaque ad personam pour décrire l’adversaire politique, la fausse analogie sont les outils de rhétorique les plus utilisés pour construire une narration fortement idéologique et souvent falsifiée du passé fasciste. Le recours à ces structures narratives a permis la création de topoi, images et formules narratives relatives à l’histoire du fascisme qui ont circulé dans l’Italie républicaine, même en dehors du domaine de la presse examiné, et qui ne sont pas absents du discours public et politique italien actuel.