La vaccination contre le SARS-Cov2 réduit le risque d’infection, d’hospitalisation et de décès liés à l’infection. Cependant, certains patients peuvent développer une infection après une vaccination. ...L’objectif était de décrire les caractéristiques des patients vaccinés et qui développaient une infection grave à SARS-Cov2 nécessitant une admission en réanimation.
Nous avons réalisé une étude de cohorte multicentrique incluant les patients vaccinés avec une infection grave à SARS-CoV2 et admis dans 15 réanimations françaises entre janvier et septembre 2021. Nous avons comparé ces patients à une cohorte publiée de patients non vaccinés avec une pneumonie grave à SARS-Cov2.
Cent patients dont 68 (68 %) hommes avec un âge médian de 64 57–71 ans ont été inclus. Une immunodépression était présente chez 3838 %) des patients. Parmi les patients ayant eu une sérologie à leur admission, 64 % avait un niveau d’anticorps anti-SARS-Cov2 efficace. À l’admission en réanimation, le score SOFA médian était de 4 4–6,3 et le rapport PaO2/FiO2 médian de 84 69–128mmHg. Une oxygénothérapie humidifiée à haut débit a été initiée chez 79 (79 %) patients et une ventilation non invasive chez 18 (18 %) patients. Au cours de la prise en charge, 48 (48 %) patients ont nécessité le recours à l’intubation oro-trachéale avec une durée de ventilation de 11 5–19 jours. Sur une durée de séjout médiane de 8 4–20 jours, 31 patients sont décédés. L’âge (OR pour 5 années supplémentaires 1,38 1,02–1,85, p=0,035) et le score SOFA à l’admission (OR 1,40 1,14–1,72 par point, p=0,002) étaient indépendamment associés à la mortalité. En comparaison avec les patients non vaccinés, les patients vaccinés présentaient moins souvent du diabète (16 16 % vs. 351 27 %, p=0,029), étaient plus souvent immunodéprimés (38 38 % vs. 109 (8,3 %), p<0,0001), insuffisants rénaux chroniques (24 24 % vs. 89 (6,8 %), p<0,0001), insuffisants cardiaques chroniques (16 16 % vs. 58 4,4 %, p<0,0001), and insuffisants hépatiques chroniques chronic liver disease(3 3 % vs. 8 0,6 %, p=0,037). Malgré une gravit similaire à l’admission, les patients vaccinés nécessitaient moins souvent le recours à la ventilation invasive, que ce soit à l’admission ou au cours de la prise en charge en réanimation (23 23 % vs. 785 59,7 %, p<0,0001, et 48 48 % vs. 930 70,7 %, p<0,0001, respectivement). Il n’y avait pas de différence en terme de mortalité (31 31 % vs. 379 28,8 %, p=0,64).
Les infections sévères à SARS-Cov2 peuvent survenir chez des patients vaccinés, principalement ceux immunodéprimés ou avec des insuffisances rénale, hépatique ou cardiaque. L’âge et la gravité à l’admission sont associés à la mortalité.
L’homéostasie hydrique nécessite le contrôle des sorties (principalement rénales) et des entrées (principalement, les boissons). La soif est déclenchée par un stimulus osmotique dont le seuil est ...10mOsm/kgH2O au-dessus de celui de la sécrétion d’arginine vasopressine (AVP) : elle prend le relais lorsque l’antidiurèse induite par l’AVP ne suffit pas. En cas d’hyponatrémie chronique, la sécrétion d’AVP et la soif peuvent être altérées. Cependant, la capacité de ces patients à maintenir leur natrémie stable en réponse à une perte aiguë d’eau n’a jamais été rapportée.
Un comprimé (15mg) de tolvaptan a été administré à 31 patients chroniquement hyponatrémiques.
Toutes les heures pendant 6heures, les évolutions de la natrémie (potentiométrie directe), de l’osmolalité sanguine et urinaire (point de congélation), du débit urinaire et de la prise d’eau ont été suivies, ainsi que les échelles de la soif.
Le tolvaptan a induit une perte de poids (−1,2±1,2 %, p<0,001) et une augmentation de la natrémie (+3,0±2,9mM, p<0,001). Dix-huit patients (“isonatrémiques”) ont maintenu stable leur natrémie (+1,1±1,6mM), alors que chez 13 patients (« hétéronatrémiques »), elle a augmenté (+5,8±1,7mM, p<0,001). Aucune différence n’a été observée concernant l’osmolalité urinaire minimum en cours d’épreuve (effet identique du tolvaptan). Les patients « isonatrémiques » ont eu une meilleure balance hydrique (+1,22±7,2 vs -16,4±7,0mL/kg, p<0,001), principalement grâce à une plus grande prise de boisson dans l’heure suivant l’administration du tolvaptan (13,4±7,5 vs 8,8±10,0mL/min, p=0,009).
La prise de boisson après l’aquarèse aiguë induite par le tolvaptan permet de maintenir stable la natrémie chez 60 % des patients. Nos efforts vont maintenant se porter sur l’étude de la physiopathologie de l’adaptation de la soif chez les patients avec une hyponatrémie chronique et le développement d’outils permettant d’identifier les patients à risque de changements importants et aigus de leur natrémie.