La sclérodermie systémique (SSc) est une maladie auto-immune rare caractérisée, notamment, par la présence de manifestations fibrosantes. La pneumopathie interstitielle diffuse associée à la SSc ...(PID-SSc) est la première cause de mortalité liée à cette connectivite. La prise en charge de la PID-SSc a bénéficié d’avancées thérapeutiques récentes. Le nintédanib a ainsi obtenu une autorisation de mise sur le marché dans la PID-SSc en France et le tocilizumab a récemment été validé par la Food and Drug administration (FDA) aux États-Unis. Ces nouvelles validations viennent remettre partiellement en cause l’approche thérapeutique en vigueur jusqu’à présent pour la prise en charge de cette PID. Cette revue de la littérature au carrefour des spécialités de médecine interne et de pneumologie discute de la prise en charge optimale, à la fois diagnostique et thérapeutique de la PID-SSc, notamment à la lumière des validations de nouvelles molécules dans cette indication.
Systemic sclerosis (SSc) is an autoimmune disease associated to fibrotic manifestations. Interstitial lung disease (SSc-ILD), one of the main fibrotic features of SSc, is the first cause of SSc-related death. The management of SSc-ILD has recently benefited from the results of key randomised controlled trials. French authorities have approved Nintedanib for the treatment of SSc-ILD, and tocilizumab has recently been approved by the Food and Drug Administration (FDA) in the United-States (US). These recent approvals challenge the management of this fibrotic manifestation of SSc. This narrative literature review, at the crossroad of internal medicine and pulmonology, discusses what could be an up-to date approach, in terms of diagnostic and therapeutic strategies for SSc-ILD, in the light of the results from recent clinical trials.
Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune systémique de sévérité variable englobant une grande variété de manifestations cliniques et d’anomalies immunologiques. Alors que ...l’analyse en cluster permet l’obtention de sous-groupes homogènes de patients, la nature dynamique du phénotype du lupus érythémateux systémique complexifie une telle approche. Nous avons ainsi cherché à déterminer des clusters cliniques de patients atteints de lupus érythémateux systémique au diagnostic et à la dernière visite disponible, afin de définir les trajectoires potentielles de la maladie.
Au sein d’une cohorte monocentrique de 278 patients atteints de lupus érythémateux systémique et répondant aux récents critères de classification ACR/EULAR 2019, une analyse en cluster réalisée à partir de 24 atteintes cliniques présentes au diagnostic a permis l’obtention de sous-groupes de patients homogènes au diagnostic et à la dernière visite disponible par une analyse des correspondances multiples suivie d’une classification ascendante hiérarchique, afin de regrouper les patients par similarité. Des analyses descriptives ont examiné la répartition des auto-anticorps parmi les clusters, et des analyses de survie ont comparé leur pronostic aux deux temps du suivi.
Nous avons identifié trois clusters distincts et cliniquement pertinents de patients atteints de lupus érythémateux systémique aussi bien selon les données cliniques au diagnostic (Clusters 1, 2 et 3) qu’à partir des données cliniques cumulées à la dernière visite de suivi disponible (Clusters 1′, 2′ et 3′), chaque cluster homologue partageant un profil clinique similaire. Les patients des Clusters 1 et 1′ étaient les plus nombreux, et étaient caractérisés par une atteinte cutanéo-articulaire précoce, une moindre positivité d’auto-anticorps, et le meilleur pronostic. Les patients des Clusters 2 et 2′ présentaient un phénotype plus sévère de lupus érythémateux systémique, étant notamment caractérisé par une atteinte rénale, neurologique ou hématologique lupique, une positivité des auto-anticorps anti-ADN et anti-Sm, et un plus mauvais pronostic. Les patients des Cluster 3 et 3′ étaient quant à eux caractérisés par une proportion élevée de patients atteints de lupus érythémateux systémique répondant aux critères de classification de la connectivite mixte avec une fréquente positivité des anticorps anti-RNP, et un mauvais pronostic. Après une durée moyenne de suivi de 13 ans, la majorité des patients au sein des Clusters diagnostiques 1 et 2 ont conservé un phénotype similaire au cours du suivi, tandis que plus de la moitié des patients du Cluster 3 ont basculé vers un autre cluster. Le Cluster 2 était le seul à s’accroitre au cours de l’évolution de la maladie.
Les analyses en cluster ont permis d’isoler un phénotype distinct de connectivite mixte parmi les patients atteints de lupus érythémateux systémique, un phénotype sévère de lupus érythémateux systémique, et un troisième groupe de patients atteints de lupus érythémateux systémique et caractérisés par une moindre atteinte viscérale. Ces clusters cliniques sont globalement restés stables au cours du temps, offrant un aperçu des différentes trajectoires évolutives possibles.