Il n'est pas facile d'être le père d'un très grand prématuré. « Comment aider la mère de mon bébé, comment trouver ma place dans cette unité de soins, que puis-je faire avec mon enfant, ai-je bien ...compris ce qui m'a été dit ? » Ces interrogations sont le témoin du cheminement complexe d'un père tout au long des parcours de soins de sa compagne et de son enfant. L'objectif est ici de rappeler l'importance de la cohérence et de la continuité des prises en charge anté- et postnatales. Il s'agit de ne pas nuire à la construction d'un socle émotionnel nécessaire à l'installation des liens entre parents et enfants, un espace où les attentes et rôles du père ont une spécificité particulière.
La période périnatale est rythmée par les consultations et examens qui parfois peuvent être porteurs de mauvaises nouvelles. L’annonce de telles informations peut déstabiliser le couple qui les ...reçoit, mais aussi le professionnel qui les émet, et être source d’incertitudes et d’angoisse. Pour pouvoir transmettre les informations nécessaires au couple, tout en accompagnant au mieux ses mouvements émotionnels inévitables, le soignant doit éprouver lui-même une certaine sécurité émotionnelle. Partant de ce principe, nous proposons une formation élaborée et animée par les praticiens du champ périnatal ainsi que des comédiens professionnels. La formation de simulation émotionnelle se déroule en étapes progressives. Il s’agit de permettre à chaque participant d’améliorer ses compétences en termes de savoir-être, afin de les transposer, directement au sortir de la formation, dans son propre exercice.
Différents facteurs sont susceptibles de fragiliser la continuité et la cohérence des prises en charge d’un nouveau-né malade. Certains tiennent à la variabilité, c’està- dire à la différence dans la ...politique de soins ou des conditions d’annonce d’un établissement à un autre et d’un professionnel à un autre. Habituellement présentée comme un défaut de compétence par les études de benchmarking, cherchant même à être corrigée par l’établissement de recommandations établies par les sociétés savantes, cette variabilité relève sans doute en partie d’autres origines appartenant à « l’appétence » des équipes pour tel ou tel type de pratique médicale ou de communication. Cet article souhaite aider les professionnels de toutes disciplines à prendre conscience de leur positionnement dans la manière de délivrer des soins et de communiquer avec les familles. Il s’agit de cheminer ensemble afin de comprendre pourquoi il est si difficile d’appliquer les recommandations médicales tout en prenant en compte la subjectivité de chaque situation. Limiter l’impact de ce qui peut être ressenti comme un défaut de cohérence médicale aux yeux des parents semble être un but à ne pas lâcher. Les situations de réanimation au seuil de la viabilité nous ont fait faire des progrès considérables dans le mouvement d’anticipation réalisé avec les parents en anténatal pour qu’ils puissent accepter et accompagner le séjour en réanimation de leur enfant et le suivi ultérieur dans une continuité suffisante pour ne pas favoriser de troubles de l’attachement. Il nous appartient maintenant de réfléchir à cette continuité dans des situations moins critiques mais quotidiennes.
Mortality rates of very preterm infants may vary considerably between healthcare facilities depending on the neonates’ place of inclusion in the cohort study. The objective of this study was to ...compare the mortality rates of live-born extremely preterm neonates observed in two French tertiary referral hospitals, taking into account the occurrence of neonatal death both in the delivery room and in the neonatal intensive care unit (NICU).
Retrospective observational study including all pregnancy terminations, stillbirths and live-born infants within a 22- to 26-week 0/6 gestational age range was registered by two French level 3 university centers between 2009 and 2013. The mortality rates were compared between the two centers according to two places of inclusion: either the delivery room or the NICU.
A total of 344 infants were born at center A and 160 infants were born at center B. Among the live-born neonates, the rates of neonatal death were similar in center A (54/125, 43.2%) and center B (33/69, 47.8%; P=0.54). However, neonatal death occurred significantly more often in the delivery room at center A (31/54, 57.4%) than at center B (6/33, 18.2%; P<0.001). Finally, the neonatal death rate of live-born very preterm neonates admitted to the NICU was significantly lower in center A (25/94, 26.6%) than in center B (27/63, 42.9%; P=0.03).
This study points out how the inclusion of deaths in the delivery room when comparing neonatal death rates can lead to a substantial bias in benchmarking studies. Center A and center B each endorsed one of the two models of preferential place of neonatal death (delivery room or NICU) detailed in European studies. The reasons behind the two different models and their impact on how parents perceive supporting their neonate need further investigation.
A six-month prospective survey was carried out in a university hospital to assess the incidence of Acinetobacter baumannii cross-contamination and to identify risk factors for colonization. Clinical ...isolates obtained during the study period were biotyped and genotyped by pulsed-field gel electrophoresis after ApaI macrorestriction of total DNA. Case-control univariate and multivariate analyses were performed to identify risk factors for Acinetobacter baumannii colonization. One hundred forty-seven patients hospitalized in 36 units were colonized or infected, of whom 52 were in three intensive care units. The urinary (29%) and bronchopulmonary tracts (26%) were the most frequently colonized sites. Nine major restriction patterns were identified: two were exhibited by epidemic multi-resistant strains of biotype 9 which were isolated from 65 patients hospitalized in ten units. Multivariate analysis showed that case-patients were (a) more likely than non-infected controls to be male, to have been previously hospitalized in another unit and to have had longer stays in the unit before colonization and hyperalimentation; and (b) more likely than controls colonized with other gram-negative bacilli to be male, to have had longer hospitalization, to have received treatment with third-generation cephalosporins and to have had a urinary catheter. The high incidence of colonization with Acinetobacter baumannii can thus be attributed to frequent cross-contamination and the use of broad-spectrum antibiotics. Colonized patients appear to be the major source of cross-contamination as epidemic strains spread throughout the hospital.
Apprécier le taux d’intubation en salle de naissance des grands prématurés nés par césarienne avant travail, en fonction du type d’anesthésie maternelle (rachianesthésie versus anesthésie générale ...AG).
Deux cent dix-neuf grands prématurés (28–32 semaines d’aménorrhée) nés vivants par césarienne avant travail dans une des 27 maternités de 2 réseaux périnatals (Poitou-Charentes et Franche-Comté). Cent quatre-vingt-deux sur 219 (83 %) sont nés dans la maternité régionale de référence de type III.
Parmi les grands prématurés (73/219), 33,3 % ont bénéficié d’une intubation en salle de naissance, quelle qu’en soit l’indication (mauvaise adaptation à la vie extra-utérine ou détresse respiratoire). Les grands prématurés nés après AG maternelle ont été plus souvent intubés que les grands prématurés nés après rachianesthésie (48,7 % versus 25,2 % ; OR=2,8 ; 95 % IC=1,8–5,1). L’excès de risque d’intubation en salle de naissance lié à l’AG demeurait significatif après ajustement sur le terme gestationnel, l’hypotrophie, l’existence d’une détresse respiratoire, le type de maternité de naissance et un score de propensité prenant en compte les caractéristiques maternelles et le mécanisme de grande prématurité (aOR=3,4 ; IC 95 %=1,4–8,2). La significativité de l’excès de risque d’intubation lié à l’AG devenait limite au seuil p=0,05 après ajustement sur le score d’Apgar (aOR=2,8 ; IC 95 %=1,0–7,3).
Cette étude prospective en population montre que les grands prématurés nés par césarienne sous AG sont plus souvent intubés en salle de naissance que ceux nés sous rachianesthésie. De par sa construction, elle ne peut établir un lien de causalité entre type d’anesthésie maternelle et nécessité d’intubation. Cependant, elle suggère qu’une attention particulière doit être portée au type d’anesthésie maternelle car il est susceptible d’interférer avec la stratégie de ventilation non invasive du grand prématuré.
To assess the risk of tracheal intubation at birth in very premature neonates related to the type of maternal anesthesia in case of elective cesarean.
All 219 live-born very premature neonates (28–32 weeks of gestation), delivered after an elective cesarean in the 27 maternity wards of 2 French semi-rural neonatal networks. Eighty-three percent (182/219) were delivered in level III maternity wards in university hospitals.
Of the very preterm neonates, 33.3% (73/219) were intubated in the delivery room, either for respiratory distress syndrome or a low APGAR score. Very preterm neonates delivered after maternal general anesthesia were more often intubated than those delivered after spinal anesthesia (48.7% vs 25.2%; OR: 2.8; 95% CI: 1.8–5.1). The risk of intubation related to maternal general anesthesia remained statistically significant after an adjustment for gestational age, fetal growth retardation, respiratory distress syndrome, type of maternity ward, and a propensity score that took into account maternal sociodemographic characteristics and the causes of very preterm birth (aOR: 3.4; 95% CI: 1.4–8.2). The risk of intubation related to general anesthesia was lower after adjusting for the 5-min APGAR score (aOR: 2.8; 95% CI: 1.0–7.3).
Very preterm neonates delivered after cesarean with general anesthesia require tracheal intubation in the delivery room more often than those delivered with spinal anesthesia. This study cannot assess a causal link between anesthesia and the need for neonatal intubation. However, neonatologists have to be aware of the type of maternal anesthesia because it may interfere with the non-invasive ventilation support policy of the very preterm neonate.
Link between maternal body mass index (BMI) and pregnancy outcome is not clear.
To appreciate the impact of prepregnancy maternal BMI on very preterm birth (22-32 gestation's weeks).
To assess how ...maternal BMI does explain the mechanism of very preterm birth among live births.
Population-based study, including each mother with a live or stillborn baby was included in a geographically defined (Poitou-Charentes and Franche-comté, France) case-control study in 2004 to 2006. Leanness (BMI<18.5kg/m(2)) and overweight and obesity (BMI> or =25kg/m(2)) were defined according to World Health Organization's standards. Statistical analysis consisted in a polynomial regression on 832 mothers of very preterm babies and 431 mothers of full-term babies, taking account for confounders as maternal age, birth country, educational level, maternal work and smoking during the pregnancy.
Leanness is a risk factor for very preterm live birth (aOR=1.73 1.12-2.68), overweight is a risk factor for stillbirth. (aOR=1.71 1.03-2.84). Among mothers of live born babies, leanness is a risk factor for spontaneous preterm birth (aOR=2.12 1.20-3.74), whereas overweight is a risk factor for very preterm birth on medical decision due to gestational hypertension (aOR=2.85 1.80-4.52).
Morbid maternal stoutness before pregnancy is a complex risk factor for very preterm delivery. Women and couples should be informed and practitioners should be aware in order to prevent and manage this pathological status.
Le lien entre corpulence maternelle et issue de la grossesse est mal connu.
Apprécier le rôle de la corpulence maternelle avant la grossesse sur l’incidence d’une naissance très prématurée (22 à 32 ...semaines d’aménorrhée révolues (SA)).
Apprécier le lien entre corpulence maternelle et mécanisme de la grande prématurité parmi les enfants nés vivants.
Toutes les mères ayant donné naissance entre 22 et 32 SA dans 2 régions sanitaires (Poitou-Charentes et Franche-Comté) ont été inclus dans une enquête régionale prospective avec groupe témoin pendant les années 2005 à 2006. La maigreur était définie par un indice de masse corporelle avant grossesse (IMC) inférieur à 18,5
kg/m
2 et le surpoids et l’obésité par un IMC supérieur ou égal à 25
kg/m
2. Le risque d’une issue prématurée de la grossesse (interruption médicale de grossesse, mort fœtale in utero, décès perpartum ou en salle de naissance et naissance vivante transférée en néonatalogie) liée à un trouble de la corpulence maternelle a été apprécié par une régression polychotomique portant sur 832 mères de grands prématurés et 431 mères témoins ayant accouché à terme, avec ajustement sur l’âge maternel, le pays de naissance, le niveau d’éducation scolaire, la profession, le tabagisme maternel en fin de grossesse, la parité et le caractère induit de la grossesse.
Si la maigreur est un facteur de risque de naissance très prématurée d’un enfant vivant (
odd ratio (OR)
=
1,73 IC 95 % : 1,12–2,68), le surpoids est un facteur de mortalité in utero (OR
=
1,71 IC 95 % : 1,03–2,84). Chez les mères donnant naissance à un enfant vivant, la maigreur augmente le risque de grande prématurité spontanée (OR
=
2,12 IC 95 % : 1,20–3,74) et le surpoids augmente le risque de grande prématurité médicalement consentie liée à une hypertension gravidique (OR
=
2,85 IC 95 % : 1,80–4,52).
Une corpulence anormale avant la grossesse est un facteur de risque complexe d’une issue très prématurée de la grossesse. Les acteurs de santé doivent en être informés pour proposer un suivi plus spécifique de ces grossesses ; de plus, l’étude des phénomènes qui relient les anomalies de la corpulence et les complications fœtales pourrait permettre de proposer des mesures de prévention.
Link between maternal body mass index (BMI) and pregnancy outcome is not clear.
To appreciate the impact of prepregnancy maternal BMI on very preterm birth (22–32 gestation's weeks).
To assess how maternal BMI does explain the mechanism of very preterm birth among live births.
Population-based study, including each mother with a live or stillborn baby was included in a geographically defined (Poitou-Charentes and Franche-comté, France) case–control study in 2004 to 2006. Leanness (BMI
<
18.5
kg/m
2) and overweight and obesity (BMI
≥
25
kg/m
2) were defined according to World Health Organization's standards. Statistical analysis consisted in a polynomial regression on 832 mothers of very preterm babies and 431 mothers of full-term babies, taking account for confounders as maternal age, birth country, educationnal level, maternal work and smoking during the pregnancy.
Leanness is a risk factor for very preterm live birth (aOR
=
1.73 1.12–2.68), overweight is a risk factor for stillbirth. (aOR
=
1.71 1.03–2.84). Among mothers of live born babies, leanness is a risk factor for spontaneous preterm birth (aOR
=
2.12 1.20–3.74), whereas overweight is a risk factor for very preterm birth on medical decision due to gestational hypertension (aOR
=
2.85 1.80–4.52).
Morbid maternal stoutness before pregnancy is a complex risk factor for very preterm delivery. Women and couples should be informed and practitioners should be aware in order to prevent and manage this pathological status.
A prospective laboratory-based surveillance of resistant Enterococcus faecalis isolates among patients at Besançon Hospital and other hospitals in the Franche-Comté region of France was initiated in ...1995. Resistant E. faecalis screening was extended to cheeses. DNA fingerprints by pulsed-field gel electrophoresis of resistantE. faecalis from cheeses and clinical specimens were then compared in order to seek evidence of a common origin. All samples of each of the five varieties of cheeses contained high-level kanamycin resistant (HLKR) E. faecalis. Infection with E. faecalis occurred in 217 out of 9152 patients admitted during the study period giving a crude incidence estimated at 2·37%. One hundred and eighty-three E. faecalis clinical isolates (81·3%) expressed one or more mechanisms of acquired resistance and 106 isolates (47·1%) were HLKR. The rate of HLKR among isolates responsible for community-acquired infections (29/54) was not significantly different from that of isolates responsible for hospital-acquired infections (77/171). Two major epidemic DNA patterns including respectively 39 and 32 clinical isolates, predominantly HLKR, and resistant isolates from cheeses clustered in two clonal groups of patterns. These results were confirmed by combined-gel analysis of patterns obtained after macrorestriction with two enzymes used separately. Our study suggests that cheeses may serve as a reservoir of antibiotic-resistant Enterococcus with characteristics that allow it to persist and spread in the community.
