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  • Comparaison du handicap fon...
    Fourmond, S.; Parreau, S.; Dumonteil, S.; Verdie-Kessler, C.; Ly, K.H.; Lacroix, P.; Fauchais, A.L.; Bernard, P.; Palat, S.

    La revue de medecine interne, December 2022, 2022-12-00, Volume: 43
    Journal Article

    La sclérodermie systémique cutanée (SSc) est une pathologie auto-immune dont la physiopathologie associe des phénomènes inflammatoires, un processus de fibrose tissulaire et une atteinte microvasculaire avec vasoconstriction. Ce triple mécanisme entraîne notamment au niveau des mains une grande variabilité interindividuelle des atteintes (fibrose cutanée, syndrome de Raynaud, ulcérations digitales UD, atteinte articulaire, calcifications). L’atteinte de la main est responsable de 75 % du handicap global au cours de la SSc. Aucune étude à ce jour n’a comparé la fonctionnalité d’une main par rapport à l’autre, les scores validés étant des scores globaux. L’objectif principal était de décrire les moyennes des limitations d’amplitudes articulaires, entre la main dominante et la main controlatérale au cours du SSc. Nous avons réalisé une étude pilote prospective, descriptive, comparative, et monocentrique entre janvier et avril 2022 dans un centre hospitalier universitaire, concernant des patients avec SSc selon les critères ACR/EULAR. Les scores de Rodnan, de la main de Cochin, HAQ, et fonctionnel de Kapandji ont été évalués. Les limitations d’amplitudes articulaires en mobilisation passive, l’angulation d’ouverture de la première commissure, les pressions digitales ont été mesurées sur chaque main. Trente patients ont été inclus dans cette étude (majorité d’hommes, âge moyen de 62 ans, 50 % de tabagisme 50 %, 63 % de forme cutanée limitée). Vingt-six pour cent ont été exposés aux engins vibrants et 63 % avaient un travail manuel. Douze patients avaient déjà présenté un traumatisme sans séquelle au niveau des mains. Tous les patients qui avaient une main dominante ont gardé la même main dominante après l’apparition de la sclérose cutanée et 10 % des malades de la cohorte étaient ambidextres. Les limitations articulaires en flexion et en extension étaient en moyenne plus importantes au niveau de la main dominante lors des mobilisations spontanées (respectivement p=0,035 et p=0,012). Le score de Kapandji était moins élevé au niveau de la main dominante (p<0,001). À l’inverse l’espacement à la 1re commissure est significativement plus élevé sur la main dominante (p<0,05). Le score de Rodnan appliqué aux mains est statistiquement plus élevé au niveau de la main dominante (p<0,001). Les pressions digitales moyennes étaient similaires au niveau des deux mains. Il y avait plus de patients présentant des articulations douloureuses sur la main dominante (9 vs 5). Par contre, lorsque la main controlatérale était le siège d’arthralgies, cette main était plus sévèrement atteinte (5 articulations douloureuses contre 3,6 en moyenne sur la main dominante). Il n’y avait pas de différence concernant le nombre de patient porteurs d’UD sur la main dominante par rapport à la main controlatérale (7 vs 8). En revanche, les patients ayant des UDs sur la main dominante avaient une atteinte plus sévère (2,3 UDs vs 1,5 sur la main controlatérale). L’EVA douleur était significativement plus élevée sur la main dominante (19,3 vs 11,7 ; p=0,02). Concernant le nombre de télangiectasies, le nombre de calcification il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre la main dominante et la main controlatérale. Nous avons pu démonter dans cette étude pilote une sclérose cutanée plus marquée sur la main dominante avec des flexions moyennes significativement plus altérées sur la main dominante et une même tendance concernant les extensions moyennes. Il y aurait donc un handicap significatif au dépend de la main dominante par rapport à la main controlatérale dans la SSc.