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  • TolvaThirst : la soif est-e...
    Bertocchio, J.-P.; Bureau, C.; Cohen, R.; Baron, S.; Houillier, P.; Blanchard, A.

    Néphrologie & thérapeutique, September 2019, 2019-09-00, Volume: 15, Issue: 5
    Journal Article

    L’homéostasie hydrique nécessite le contrôle des sorties (principalement rénales) et des entrées (principalement, les boissons). La soif est déclenchée par un stimulus osmotique dont le seuil est 10mOsm/kgH2O au-dessus de celui de la sécrétion d’arginine vasopressine (AVP) : elle prend le relais lorsque l’antidiurèse induite par l’AVP ne suffit pas. En cas d’hyponatrémie chronique, la sécrétion d’AVP et la soif peuvent être altérées. Cependant, la capacité de ces patients à maintenir leur natrémie stable en réponse à une perte aiguë d’eau n’a jamais été rapportée. Un comprimé (15mg) de tolvaptan a été administré à 31 patients chroniquement hyponatrémiques. Toutes les heures pendant 6heures, les évolutions de la natrémie (potentiométrie directe), de l’osmolalité sanguine et urinaire (point de congélation), du débit urinaire et de la prise d’eau ont été suivies, ainsi que les échelles de la soif. Le tolvaptan a induit une perte de poids (−1,2±1,2 %, p<0,001) et une augmentation de la natrémie (+3,0±2,9mM, p<0,001). Dix-huit patients (“isonatrémiques”) ont maintenu stable leur natrémie (+1,1±1,6mM), alors que chez 13 patients (« hétéronatrémiques »), elle a augmenté (+5,8±1,7mM, p<0,001). Aucune différence n’a été observée concernant l’osmolalité urinaire minimum en cours d’épreuve (effet identique du tolvaptan). Les patients « isonatrémiques » ont eu une meilleure balance hydrique (+1,22±7,2 vs -16,4±7,0mL/kg, p<0,001), principalement grâce à une plus grande prise de boisson dans l’heure suivant l’administration du tolvaptan (13,4±7,5 vs 8,8±10,0mL/min, p=0,009). La prise de boisson après l’aquarèse aiguë induite par le tolvaptan permet de maintenir stable la natrémie chez 60 % des patients. Nos efforts vont maintenant se porter sur l’étude de la physiopathologie de l’adaptation de la soif chez les patients avec une hyponatrémie chronique et le développement d’outils permettant d’identifier les patients à risque de changements importants et aigus de leur natrémie.